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    France
  • Djallal MALTI / AFP | Crée le 05.11.2024 à 09h54 | Mis à jour le 05.11.2024 à 09h54
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    Les inondations à répétition en France (photo) ou encore tout récemment le drame de Valence "montrent […] qu’il est plus qu’urgent d’accélérer sur la baisse de nos émissions de gaz à effet de serre", a déclaré la ministre de la Transition écologique, Agnè Photo Anthony Brzeski / AFP
    La France va fortement réduire sa consommation d’énergies fossiles d’ici à 2030, avec en ligne de mire la diminution de 50 % de ses émissions brutes de gaz à effet de serre par rapport à 1990, a annoncé le gouvernement en présentant lundi sa feuille de route pour l’énergie et le climat d’ici à 2050.

    Le gouvernement a dévoilé lundi sa Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), feuille de route de la politique énergétique française sur les années à venir. Ainsi la part des fossiles (pétrole, gaz..) tombera dans sa consommation finale à 42 % en 2030 contre 60 % en 2022. Elle devrait ensuite tomber à 30 % en 2035 et à zéro en 2050. "Pour atteindre nos objectifs énergétiques, nous devons avancer sur deux fronts : réduire nos consommations grâce à la sobriété et à l’efficacité énergétique tout en développant massivement la production d’énergie décarbonée", a déclaré la ministre de l’Energie Olga Givernet, lors de la présentation lundi, à une semaine de la Conférence annuelle de l’ONU sur le climat (COP29, du 11-22 novembre). "Ce n’est pas qu’une question d’énergie, c’est un choix de société qui déterminera notre avenir", a-t-elle ajouté. "Il faut que notre mix décarboné soit à moitié pour l’énergie nucléaire, à moitié pour les énergies renouvelables".

    Connues depuis plusieurs mois, les grandes lignes de ces textes de planification avaient été dévoilées au travers de la "planification écologique" déjà présentée par le précédent gouvernement et du plan national intégré énergie-climat (Pniec) envoyé par la France à la commission européenne en juillet.

    Électrification des usages

    Mais leur adoption avait été retardée par la dissolution de la précédente assemblée et le long processus de formation d’un nouveau gouvernement. La stratégie s’articule autour de la production d’énergie décarbonée mais aussi de l’électrification des usages, dans la mobilité ou l’industrie en passant par le bâtiment.

    Ainsi, la France vise un objectif de vente de deux tiers de voitures électriques d’ici à 2030 et 15 % de voitures électriques dans le parc roulant du pays d’ici à la fin de la décennie, contre 2,2 % début 2024. Le secteur du bâtiment devrait au total réduire ses émissions à 35 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an en 2030 contre 62 Mt en 2022, pour atteindre les objectifs nationaux. Il vise la rénovation de "400 000 maisons individuelles et 200 000 logements collectifs chaque année en moyenne d’ici à 2030". Principal vecteur de décarbonation : le remplacement des chaudières au fioul.

    La mise en œuvre de la transition énergétique "nécessite une progression forte de l’électrification de l’industrie, des transports, des bâtiments", a souligné l’Union française de l’électricité (UFE), en appelant à un "Plan d’électrification des usages" intégrant les enjeux de pouvoir d’achat, de compétitivité et de souveraineté. "La décarbonation de notre consommation d’énergie représente la seule vraie réponse structurelle aux enjeux de compétitivité, de lutte contre le changement climatique et de souveraineté", a affirmé le Syndicat des énergies renouvelables (SER), saluant "une volonté de maintenir le cap de la transition énergétique dans un contexte budgétaire délicat".

    Consommer plus d’électricité

    Pour réaliser cette ambition, la France devra consommer plus d’électricité (essentiellement décarbonée en France en raison de son nucléaire). Le pendant de cette stratégie passe par la sobriété, avec une réduction de 30 % en 2030 de la consommation d’énergie par rapport à 2012 et de 50 % en 2050.

    "L’investissement écologique est parfois le meilleur rempart contre des dépenses publiques futures", a résumé la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. "Des événements répétés d’inondations en France, à l’étranger, on a tous en tête le drame de Valence, nous montrent […] qu’il est plus qu’urgent d’accélérer sur la baisse de nos émissions de gaz à effet de serre", a-t-elle ajouté.

    La publication de ces deux documents lance la concertation publique, qui prendra fin le 15 décembre. Ils seront ensuite soumis au Haut conseil pour le climat (HCC) notamment avant la publication des décrets d’application attendus courant 2025. Un autre document important, la troisième mouture du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3), a été publié la semaine dernière. Il a été conçu à partir de l’hypothèse d’un réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle de 4°C en France d’ici à la fin du siècle (contre 1,7°C à ce stade).

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