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    France
  • Francesco FONTEMAGGI et Cécile AZZARO / AFP | Crée le 27.08.2024 à 07h56 | Mis à jour le 27.08.2024 à 07h56
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    La délégation du Nouveau Front populaire qui a rencontré le chef de l’État le 23 août, n'entend pas participer aux prochaines consultations prévues par le président de la République. Photo Dimitar DILKOFF / AFP
    Toujours pas de fumée blanche pour Matignon mais la gauche fulmine et crie au "coup de force": le chef de l’État a écarté formellement lundi de nommer un gouvernement du Nouveau Front populaire, en invoquant la "stabilité institutionnelle", et a annoncé de nouvelles consultations dès mardi.

    A l’issue d’une première vague d’entretiens organisés vendredi et lundi à l’Élysée avec les chefs de parti, sept semaines après les élections législatives qui ont plongé le pays dans l’impasse politique, Emmanuel Macron n’est toujours pas en mesure de désigner un Premier ministre. Sous pression de l’alliance de gauche, qui a le plus grand nombre de députés mais reste loin de la majorité absolue, il a refusé d’installer à Matignon Lucie Castets, la haute fonctionnaire choisie par le NFP.

    "Un gouvernement sur la base du seul programme et des seuls partis" qui le composent "serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale", et "la stabilité institutionnelle de notre pays impose donc de ne pas retenir cette option", a déclaré l’Élysée dans un communiqué.

    "Un coup de force antidémocratique"

    Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, a aussitôt dénoncé sur BFMTV "un coup de force antidémocratique inacceptable" et a indiqué qu’il entendait bien mettre à exécution la menace d’engager une procédure de destitution d’Emmanuel Macron.

    Le patron des communistes Fabien Roussel a pour sa part appelé à une "grande mobilisation populaire" face au choix du chef de l’État, qualifié de "honte" par la patronne des écologistes Marine Tondelier. "Le peuple doit écarter Macron, au nom de la démocratie. Le chaos, l’instabilité, c’est lui", a martelé le député de gauche François Ruffin. Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a de son côté jugé sur X que le président venait de "créer une situation d’une exceptionnelle gravité", appelant à une "réplique populaire et politique rapide et ferme".

    Juste auparavant, Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire et chef des députés du parti présidentiel, avait confirmé une "censure inévitable" pour tout gouvernement autour du programme du seul NFP. L’initiative de Jean-Luc Mélenchon, qui a semblé ouvrir la porte à un soutien à un gouvernement dirigé par Lucie Castets sans participation de ministres de LFI, n’y change rien : c’est un "simulacre d’ouverture", a balayé Gabriel Attal. Les autres mouvements alliés d’Emmanuel Macron, ainsi que la droite et l’extrême droite, avaient dit la même chose.

    "Le pompon !"

    L’absence de ministre insoumis, "ça ne change strictement rien", a tranché la cheffe des députés du Rassemblement national Marine Le Pen, en sortant à la mi-journée dans les jardins de l’Élysée. Devant la presse, elle a même réclamé l’ouverture d’une session extraordinaire du Parlement en septembre pour "que l’Assemblée nationale puisse être en situation d’opérer une censure si c’est nécessaire".

    Quant à Laurent Wauquiez, patron des députés Droite républicaine, il avait réaffirmé dès dimanche sa volonté de "faire barrage" à LFI, de son point de vue "sans doute le plus grand danger politique pour notre pays".

    Face aux désaccords entre partis, Emmanuel Macron a voulu se poser en arbitre. "Ma responsabilité est que le pays ne soit ni bloqué, ni affaibli", a-t-il plaidé dans le communiqué élyséen. Il a donc appelé "l’ensemble des responsables politiques à se hisser à la hauteur du moment en faisant preuve d’esprit de responsabilité". En exhortant particulièrement les socialistes, les communistes et les écologistes à "coopérer avec les autres forces politiques" – et donc à se désolidariser des insoumis mélenchonistes. "Le pompon !", s’est exclamé le communiste Fabien Roussel en se gaussant de la perspective d’intégrer "un gouvernement de droite".

    Des consultations sans le NFP

    Faute d’alternative viable, le chef de l’État va lancer dès mardi "un nouveau cycle de consultations" pour trouver un Premier ministre, avec les responsables des partis et "des personnalités se distinguant par l’expérience du service de l’État et de la République", a annoncé la présidence, sans fournir de précisions sur ces interlocuteurs ni sur le programme. Mais hors de question de s’y rendre, ont déjà prévenu les partenaires du NFP, qui n’entendent discuter que sur la base d’un gouvernement dirigé par Lucie Castets. Le calendrier est serré : Emmanuel Macron, qui a plusieurs rendez-vous diplomatiques cette semaine, doit participer mercredi à la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques avant de s’envoler pour une visite en Serbie jeudi et vendredi.

    Or, son choix devient urgent alors que Gabriel Attal gère les affaires courantes à Matignon depuis déjà 41 jours, du jamais-vu depuis l’après-guerre. Et que le temps presse pour présenter un budget avant le 1er octobre. Combien de temps vont durer ces prolongations ? La désignation d’un Premier ministre, espérée initialement vers mardi, n’est "pas exclue" cette semaine, mais pas garantie non plus, glisse désormais un conseiller de l’exécutif.

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