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    France
  • AFP | Crée le 08.07.2024 à 09h08 | Mis à jour le 08.07.2024 à 09h09
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    Anthony Turgis a remporté la plus belle victoire de sa carrière en réglant au sprint la 9e étape du Tour de France. Photo Anne-Christine POUJOULAT / AFP
    Anthony Turgis a apporté à la France sa troisième victoire dans le Tour de France en remportant une étape des chemins blancs fantastique et sulfureuse dimanche (la nuit dernière) à Troyes où Tadej Pogacar a pointé du doigt la passivité de Jonas Vingegaard.

    Des attaques à gogo, une baston permanente entre favoris, des étincelles entre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard et un Français qui gagne : le scénario de la neuvième étape, concentré de cyclisme total, a frôlé la perfection la nuit dernière pour conclure l’une des plus belles premières semaines que la Grande Boucle ait connue depuis longtemps.

    Pour Anthony Turgis, c’est le couronnement d’une belle carrière, marquée par une deuxième place à Milan-Sanremo en 2022, mais encore vierge d’une grande victoire. Elle est arrivée à l’issue d’une étape qui restera dans les annales, même si elle a débouché sur un classement général inchangé, Pogacar conservant 33 secondes d’avance sur Remco Evenepoel, 1'15" sur Vingegaard et 1'36" sur Primoz Roglic.

    "C’est fou, ça fait des années que je suis sur le Tour, c’est le septième, et je voyais les caméras toujours autour des mêmes. Gagner sur le Tour de France c’est le graal", a savouré le Francilien de 30 ans. Présent dans une échappée de costauds, il a réglé au sprint ses compagnons d’échappée pour devancer Tom Pidcock et Derek Gee dans un final parfaitement maîtrisé où il a su se montrer "le plus malin".

    Issu d’une famille de cyclistes, Turgis, blessé au printemps, revit au plus beau moment pour apporter à sa formation TotalEnergies sa première victoire dans le Tour de France depuis celle de Lilian Calmejane en 2017.

    Un Flandrien"

    "Anthony, c’est un Flandrien. C’est la récompense d’un polyvalent qui sait tout faire", a réagi, ému, Jean-René Bernaudeau, le patron de l’équipe qui est à la peine ces derniers mois au point de ne plus être invité sur des courses comme le Dauphiné.

    C’est déjà la troisième victoire française dans ce Tour après celles de Romain Bardet et Kévin Vauquelin. Elle conclut, avant la journée de repos lundi, une première semaine palpitante avec aussi le record de victoires de Mark Cavendish et la première de Biniam Girmay, ainsi que de sacrées batailles pour le maillot jaune.

    Innovation sur le Tour pour casser la routine, l’étape des chemins blancs (32 kilomètres sur 199 au total) était aussi attendue que redoutée.

    Et elle a tenu toutes ses promesses avec un peloton rapidement coupé en dix, des crevaisons, des attaques-suicide et une explication entre les trois grands pour une leçon de cyclisme total rare pour une journée en plaine.

    Dès le deuxième secteur empierré, Primoz Roglic s’est retrouvé piégé, obligé d’engager une course-poursuite effrénée pour revenir.

    Suite à un incident mécanique, Vingegaard a, lui, couru les deux-tiers de l’étape avec le vélo d’un équipier, Jan Tratnik.

    Mais ce sont surtout les attaques folles de Pogacar et Evenepoel qui ont mis le feu. Le Slovène, déchaîné dimanche (la nuit dernière), a semé un premier vent de panique en prenant quelques mètres d’avance dans une descente, à près de 88 km de l’arrivée. Dix kilomètres plus loin c’est Evenepoel qui a allumé une énorme mèche. Dans la partie la plus raide du secteur numéro 10, le Belge a pris quelques mètres d’avance avant d’être rejoint par Pogacar, éternel joueur, puis Vingegaard.

    "Jonas a peur de moi" -

    Dans une image rarissime sur le Tour, les trois premiers du général sont rapidement revenus sur l’échappée. Evenepoel faisait alors signe aux deux autres de se relayer. Mais Vinegaard a refusé de passer son tour, se cantonnant à une stratégie défensive, refroidi par la perspective de se couper de ses équipiers sur ces chemins truffés de pièges. La passivité du double vainqueur sortant a fortement irrité ses rivaux.

    "C’est dommage que Jonas ne tourne pas avec nous, sinon la course était finie. On pouvait prendre 3-4 minutes. C’est leur tactique, on ne peut rien y faire", a regretté Evenepoel. Pogacar, dont l’équipe UAE souffre sur le plat autant qu’elle voltige en montagne, s’en est même pris avec une vigueur inédite au Danois. "Chez Visma, ils ne regardaient que moi et ont sous-estimé les autres. Il pourrait y avoir un retour de bâton plus tard", a menacé "Pogi" d’un ton sec.

    Il était d’autant plus remonté qu’il avait encore attaqué par deux fois dans les 22 derniers kilomètres, sans recevoir de soutien, notamment sur sa première tentative où Vingegaard a été sauvé par son équipier Matteo Jorgenson.

    "C’est sûr que je m’en souviendrais. Moi j’aime courir avec le cœur. Aujourd’hui c’était une journée pour ça. Je pense que Jonas a peur de moi", en a conclu Pogacar.

    La suite s’annonce explosive.

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