Voilà 113 jours que les habitants du sud du Mont-Dore sont isolés du reste du pays et privés de la possibilité de se rendre à Nouméa et dans les autres communes de l’agglomération. Ces dernières semaines, la gendarmerie est allée jusqu’à fermer complètement la route à hauteur de la tribu de Saint-Louis pour éviter les agressions quasi quotidiennes d’automobilistes. Une situation insupportable, pour l’association Citoyen mondorien, qui représente les habitants du sud de la commune. Son président, Florent Perrin, a adressé une lettre, jeudi 29 août, à Emmanuel Macron pour lui demander de débloquer et de sécuriser la RP1.

"Angoisse et épuisement"

Dans ce courrier, il y dresse un état des lieux catastrophique, évoquant "65 car-jackings" depuis le début de la crise et un "groupe de terroristes" qui s’en prend systématiquement à la population. Le dispositif de navettes maritimes mis en place par l’État et la province Sud pour relier Nouméa ne permet pas, selon Florent Perrin, "de répondre de manière satisfaisante aux besoins des habitants pour se rendre à leur travail, assister aux cours, ou accéder aux soins médicaux dans les grands centres". Une situation qui entraîne une détresse sanitaire, le départ de nombreux habitants et la paupérisation de ceux qui y restent, "certaines perdant même leur emploi faute de pouvoir se rendre à leur poste".

Le président de l’association Citoyen mondorien demande ainsi au chef de l’État d’agir pour ces milliers d’habitants coupés du reste du territoire, qui "vivent dans une incompréhension totale, une angoisse permanente qui se transforme en épuisement et en dépression". "Comment est-il possible que la France, pays des droits de l’homme, abandonne plus de 12 000 personnes à leur sort sans mettre en place des moyens adéquats pour libérer et sécuriser la route de Saint-Louis ?", interroge Florent Perrin.

Le sujet de la voie de contournement

Le président de Citoyen mondorien en profite également pour relancer le sujet d’une route de contournement de la RP1. "Nous vous avons sollicité à plusieurs reprises pour que la France aide financièrement le projet de construction d’une voie de désenclavement sur la mer, seule solution pour circuler de façon sûre et sécurisée. Nous n’avons obtenu qu’une écoute des différents collaborateurs des ministres d’outre-mer mais aucune réponse positive à notre demande." Il conclut enfin en demandant au chef de l’État d’intervenir "de toute urgence auprès des responsables de ce blocage".

Il y a deux semaines, le maire du Mont-Dore Eddie Lecourieux avait déjà adressé un courrier à Emmanuel Macron pour demander au président de la République d’activer le projet de voie de contournement.