Cinq personnes domiciliées à la tribu de Saint-Louis, qui avaient reçu une convocation par l’intermédiaire des autorités coutumières, se sont présentées à la gendarmerie dans le cadre des enquêtes en cours depuis les exactions, indique le parquet.

Pour mémoire, aux lendemains de la mort de deux hommes par balle dans la tribu lors d’une opération de gendarmerie, trois hommes recherchés s’étaient déjà présentés à la gendarmerie. À l’époque, la justice indiquait rechercher encore une dizaine de personnes dans la tribu.

En ce qui concerne la reddition de ces cinq individus, ils faisaient l’objet d’un mandat de recherche visant principalement trois motifs :

• Tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique (procédures ouvertes depuis le mois de mai à la suite de nombreux tirs visant les gendarmes mobiles et leurs véhicules).
• Vols avec arme, concernant plusieurs car-jackings.
• Destruction de bien par incendie ou moyen dangereux en lien avec la religion (mise à feu des bâtiments de l’église et du presbytère de Saint-Louis).

Un premier individu s’est rendu, ce lundi 30 septembre, en fin de matinée alors que les quatre autres mis en cause se sont présentés en début de soirée, vers 18 heures. Les mesures de garde à vue sont en cours.

Le rôle des coutumiers

"Je tiens à souligner le rôle des autorités coutumières qui ont appelé les personnes recherchées à cesser la logique de l’affrontement avec les forces de l’ordre et à venir s’expliquer devant les enquêteurs sur les faits qui leur sont reprochés", rappelle Yves Dupas, le procureur de la République, qui juge bon de préciser : "Les investigations se poursuivent donc avec toute la détermination nécessaire, et la volonté pour les enquêteurs et le parquet de conduire ces enquêtes avec objectivité et impartialité comme de répondre aux attentes légitimes des nombreuses victimes dans ces crimes et délits d’une gravité particulière."

Ces redditions surviennent au lendemain des funérailles de Samuel Moekia et Johan Kaidine, alors que le FLNKS* a fait part de son inquiétude d'un nouveau drame au sein de la tribu, dénonçant "l'ultimatum posé par l'État à la jeunesse, aux coutumiers et à la population pour une intervention armée ce lundi 30 septembre à Saint-Louis" et qui "pourrait compromettre toutes les démarches entreprises pour la désescalade".

"Une avancée importante"

A la suite de l'annonce de ces redditions, Nicolas Metzdorf a estimé, par voie de communiqué, que "c'est une avancée importante pour rétablir la sécurité et l'ordre dans le sud de la Nouvelle-Calédonie." Si le député loyaliste " remercie les autorités coutumières qui ont joué un rôle important", il juge "cependant regrettable qu'il faille attendre des situations extrêmes pour qu'elles s'impliquent pleinement dans la sécurité des habitants du sud."