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    Grand Nouméa
  • Baptiste Gouret | Crée le 28.12.2024 à 08h00 | Mis à jour le 28.12.2024 à 09h06
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    Olivier Le Dain, directeur du Challenger de Nouméa, travaille depuis le mois de mars à l'organisation du tournoi. Une cinquantaine de joueurs professionnels vont s'affronter sur les courts de la Ligue calédonienne de tennis, au Ouen Toro. Photo Baptiste Gouret
    Le BNC Tennis Open (ancien Open Sifa) réunira une cinquantaine de joueurs de tennis professionnels sur les courts du Ouen Toro du 29 décembre au 4 janvier. Quelques noms bien connus, tels que Benoît Paire ou Bernard Tomic, seront présents. Une 20e édition qui a bien failli ne jamais voir le jour, chamboulée comme le reste par les troubles qui ont frappé le pays. Le point avec Olivier Le Dain, directeur du tournoi.

    Malgré un contexte difficile, le Challenger de Nouméa a été maintenu. Comment s’est déroulée l’organisation de cette 20e édition ?

    Nous avons dû entamer nos premières réunions d’organisation fin mars, début avril. On était calé avec Sifa pour reconduire le partenariat sur trois ans. Et puis, le 13 mai a gentiment tout fait exploser et il a fallu se réorganiser. La première étape, ça a été de trouver un nouveau partenaire, puisque Sifa nous a fait part de sa volonté de se retirer, à la suite du 13 mai. On a un certain nombre de partenaires qui ont fait ce choix. Dans notre malheur, on a eu la chance d’avoir déjà entamé des discussions avec la BNC [Banque de Nouvelle-Calédonie NDLR] pour les faire entrer en tant que partenaire. Les discussions se sont finalement orientées vers un partenariat titre. Ça s’est fait assez rapidement, ce qui nous a permis d’enclencher la suite.

    Est-ce que vous avez envisagé, à un moment, une annulation du tournoi ?

    On est toujours resté dans l’optique de construire le tournoi. La chance qu’on avait, c’est qu’il était finalement assez loin dans le calendrier. Donc on a continué de se dire : on avance et on voit où ça nous mène. On a réussi à conserver l’argent de la province, ce qui est un point très important. On a également un engagement du gouvernement dans le versement des subventions qu’il nous doit.

    "Notre vrai problème, c’est la desserte aérienne"

    On bénéficie aussi du soutien de l’ATP (association en charge du tennis professionnel masculin NDLR) et de la Fédération, que j’ai rencontrées lors d’une réunion tripartite en juin, et qui se sont engagées à nous apporter un soutien exceptionnel, à hauteur de 25 000 dollars (2,8 millions de francs NDLR) chacune. Le message de l’ATP a été fort, en expliquant que la présence d’un Challenger 100 était importante pour eux à cette date-là et à cet endroit-là.

    Ça n’a fait que renforcer notre volonté de tenir et d’arriver à organiser ce tournoi. Par ailleurs, on a été surpris par l’engagement de nos partenaires. Hormis certains qui ont préféré se retirer pour des raisons surtout d’image, parce que c’est toujours difficile de communiquer quand on envisage un plan social, on a vraiment bénéficié d’une pérennité de nos partenaires. Et donc on est parvenu à boucler le budget.

    Est-ce que le contexte calédonien a été une difficulté pour attirer les joueurs ?

    C’est loin d’être le premier frein. Ce qui s’est passé le 13 mai n’inquiète pas les joueurs, en Métropole, on ne parle plus vraiment de la Calédonie. Dans l’esprit des joueurs, tout est réglé ici. Non, aujourd’hui, le vrai problème, c’est la desserte aérienne. Tous les avions sont pleins pour se rendre en Australie. On a de vraies difficultés à faire repartir les joueurs. Pour la plupart d’entre eux, Nouméa est une préparation pour Melbourne, mais si ce n’est pas possible de faire le trajet entre les deux, ils iront jouer ailleurs. Certains joueurs ont d’ailleurs préféré se rendre au Challenger de Canberra. C’est aussi pour ça qu’on a un tableau un peu moins fort cette année. Quoi qu’il en soit, le tournoi a lieu et ça, c’est déjà un petit miracle.

    "Des joueurs fidèles au Challenger de Nouméa"

    Vous dites que le tableau est moins fort, pour autant plusieurs joueurs bien connus du grand public seront présents, comme Adrian Mannarino, Benoît Paire ou encore l’Australien, ancien 17e mondial, Bernard Tomic.

    Oui, on ne va pas se plaindre, il y a quand même un beau plateau. On a Adrian Mannarino, triple vainqueur à Nouméa, qui revient. L’année des 20 ans, c’est juste totalement inespéré. On reçoit également Márton Fucsovics, qui est quand même un ancien 31e mondial, Tomic qui a été 17e, Enzo Couacaud, finaliste de l’an dernier, qui est de retour, avec Constant Lestienne également… Ce sont des joueurs, pour la plupart, qui sont fidèles au Challenger de Nouméa. C’est à l’image de la relation qu’on a avec nos partenaires commerciaux. L’objectif est de conserver ces joueurs dans l’espoir de retrouver un cut-off [niveau requis pour se qualifier au tableau principal d’un tournoi, défini en fonction des joueurs inscrits NDLR] plus élevé, car nous sommes tombés à un cut situé à la 532e place cette année, contre 230 l’an dernier.


    Pour Olivier Le Dain, le tournoi s'en sort avec "un beau plateau" de joueurs, malgré les difficultés budgétaires et logistiques provoquées par la crise calédonienne. Photo Baptiste Gouret

    Il y a trois ans, le tournoi de Nouméa est devenu un Challenger 100, ce qui complexifie l’organisation et augmente le prize-money distribué aux joueurs. Est-ce que vous avez envisagé de revenir à un Challenger 75 ?

    On savait que c’était un levier que nous pouvions actionner, notamment au moment où la crise est arrivée. Mais le discours de l’ATP était de dire qu’il fallait un Challenger 100 à Nouméa, c’était important pour le circuit. C’est pour ça qu’ils nous soutiennent financièrement. Sachant que l’objectif que nous nous étions fixé était de passer à un Challenger 125 en 2026, ce que nous allons certainement revoir. On va surtout se concentrer sur la pérennisation du tournoi. Mais on garde cet objectif, qui nous tire vers le haut. On poursuit les améliorations, malgré les difficultés et les futures contraintes budgétaires.

    "On atteindra les 10 000 spectateurs sur la semaine"

    Vous évoquez des améliorations. Quelles sont-elles ?

    On s’est plutôt concentré cette année sur ce qu’on appelle "l’expérience joueur", en améliorant notamment notre qualité d’accueil. Quand ils arrivent à Tontouta, ils ne prennent plus le bus comme n’importe quel touriste. Désormais, nous leur affrétons des navettes. Ça nous coûte un peu d’argent, mais c’était vraiment nécessaire, c’est quelque chose qui avait été critiqué l’an dernier. Donc on a voulu leur montrer qu’on était à leur écoute. C’est aussi par ça qu’on arrivera à les fidéliser.

    Par ailleurs, on a aussi fait un effort sur les balles. Nous jouerons cette année avec la vraie balle de l’Open d’Australie 2025. On a travaillé avec le tournoi, qui nous les a fournies. On continue à montrer aux joueurs qu’on veut les mettre dans les meilleures conditions pour préparer les qualifications de l’Open d’Australie.

    Combien de spectateurs espérez-vous accueillir dans les tribunes du Ouen Toro pendant cette semaine de compétition ?

    On sait que, comme tous les ans, on va remplir le complexe. On atteindra au moins les 10 000 spectateurs sur la semaine, là-dessus on n’est pas vraiment inquiets. Des joueurs comme Mannarino, Paire, Tomic ou Fuscovics sont des bons clients, ils vont attirer du monde.

    "La levée du couvre-feu a été un vrai soulagement"

    La fin du couvre-feu va vous permettre d’organiser des "night sessions", qui attirent chaque année beaucoup de monde.

    Oui, une des inquiétudes a longtemps été le maintien du couvre-feu à 22 heures, qui aurait compliqué les choses. On s’est posé la question de comment on allait pouvoir faire. Et puis on a sorti un planning du tournoi en partant du principe que, quand il débuterait, il n’y aurait plus de couvre-feu. On a bien fait : le haut-commissaire a annoncé la levée du couvre-feu juste après. Ça a été un vrai soulagement. Et cette levée est annoncée jusqu’au 5 janvier, juste après le tournoi, donc c’est parfait pour nous.

    Sur combien de bénévoles pourrez-vous compter cette année ?

    Comme chaque année, environ 120-130. On est mieux que l’année dernière sur les juges de ligne, on a quasiment une équipe en plus. On arrive toujours à trouver ce qu’il nous faut. C’est l’occasion, pour eux, de faire partie intégrante de l’évènement.

    Note

    BNC Tennis Open, du 29 décembre au 4 janvier, au complexe sportif du Ouen Toro. Billetterie ouverte sur www.bnctennisopen.nc. Tarifs : de 1 000 francs le premier jour à 2 500 francs la finale. Pass une semaine : 9 000 francs.

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