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    Grand Nouméa
  • Baptiste Gouret | Crée le 16.09.2024 à 11h13 | Mis à jour le 16.09.2024 à 11h18
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    En août, les chauffeurs du GIE Karuïa avaient manifesté contre la suspension du transport public décidée par le SMTU. Ce week-end, ils ont repris la route. Photo Baptiste Gouret
    Après quatre mois de suspension, la société qui exploite le réseau Tanéo à Nouméa a décidé de remettre ses bus en circulation, samedi 14 septembre. Une reprise précipitée pour le Syndicat mixte des transports urbains, qui a fermement condamné l’initiative.

    Des bus qui circulent sur les routes de Nouméa. Voilà une scène qui n’avait plus été observée depuis le 13 mai. Samedi 14 septembre, après quatre mois de suspension du réseau Tanéo, la société Karuïa a pris la décision de remettre en circulation ses bus sur une partie de ses lignes (lire plus loin). "Un nouveau départ", selon la direction, qui évoque, dans un communiqué publié samedi matin, le retour d’un "service public essentiel" dont ont été "trop longtemps privés" les Calédoniens. "Les messages de soutien des usagers, l’expression de leurs attentes et notre volonté de répondre aux besoins de la population ont nourri notre détermination à rester au service du public", indique Karuïa.

    Un "passage en force" selon le SMTU

    Une reprise qui n’est pas du goût du Syndicat mixte des transports urbains (SMTU), qui délègue sa mission de transport public dans l’agglomération à Karuïa et à Carsud. "Le SMTU condamne fermement le passage en force du GIE Karuïa qui ne vise qu’à assurer son chiffre d’affaires", a fustigé Naïa Wateou, présidente du Syndicat, dans un communiqué publié samedi. Le seul fait de mettre des bus en circulation n’est pas suffisant pour se prévaloir d’un service public", poursuit-elle, évoquant la destruction des installations sur le réseau Tanéo et un manque de sécurité persistant. "Instrumentaliser de cette façon les attentes des Calédoniens, en particulier les plus fragiles, est indigne et nous le condamnons fermement."

    Le conflit entre Karuïa et le SMTU ne date pas de ce week-end. Dès le 17 juillet, le GIE signait un communiqué avec le Medef pour reprendre son service sur la base d’un réseau évolutif de 10 lignes, sans contribution financière du SMTU. Une proposition rejetée par le Syndicat, qui souhaite prendre le temps de la réflexion pour redimensionner l’ensemble de son réseau et équilibrer des comptes déjà dans le rouge avant la crise. Face à ce refus, la direction de Karuïa et les chauffeurs, pour la plupart indépendants, ont mené début août un mouvement de protestation devant le dépôt de Ducos.

    Une reprise réglementaire

    Ce week-end, la société a donc fait le choix de se passer de l’avis du SMTU. La suspension du réseau, entrée en vigueur dès le lendemain du déclenchement des violences, avait été fixée à une période de quatre mois. Elle a donc pris fin samedi 14 septembre. Quant à la décision du Syndicat, prise fin juillet, de résilier les contrats de ses deux délégataires, elle ne sera effective qu’en janvier 2025, au terme d’un préavis de six mois. C’est sur cette double échéance que le GIE Karuïa s’appuie pour justifier de la régularité d’une reprise effectuée dans des termes identiques au contrat que le lie au SMTU jusqu’en janvier.

    Si le SMTU semble reconnaître son impuissance face à cette situation, il pointe toutefois le danger que fait peser cette reprise sur l’ensemble du service public de transport. "Sans accord avec les délégataires pour redimensionner le réseau, le transport public, c’est fini, avertit Naïa Wateou dans une publication sur les réseaux. La reprise d’un service de transport est essentielle, nous en sommes conscients", mais "elle se doit d’être organisée, concertée, et dans les meilleures conditions tant sur le plan technique que sur celui de la sécurité. Non pas dans la précipitation et aux détriments des usagers."

    "Karuïa est depuis toujours apolitique et le restera"

    Dans un second communiqué, daté de ce lundi 16 septembre, le GIE Karuïa se défend des intentions que "certains observateurs" lui prêtent. La décision de relancer le transport en commun a en effet été vue par certains comme une volonté de "répondre à une demande politique des indépendantistes, pour entrer en conflit avec la province Sud', la société assure être "depuis toujours apolitique et le restera".

    "Sa seule vocation est de servir tous les usagers du service public de transport, sans distinction, dans le strict respect du principe d’égalité de traitement qui s’impose en droit." Le GIE souligne qu’il s’opposera, "le cas échéant judiciairement, à toute instrumentalisation (notamment politique)".

    Note

    Les lignes desservies actuellement sont les suivantes : ligne 3, ligne 4, ligne 5, ligne 6, N1, N2, N3, N4, N5, N6, D1, D2, D3 et D4.

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