Les faits remontent à la nuit du 30 au 31 octobre, mais le Parquet vient seulement de communiquer ce jeudi 14 novembre. Ce soir-là, à 20 heures, les gendarmes de la brigade territoriale de Fayaoué à Ouvéa interviennent en raison d’un individu "très excité sur la voie publique" qui était en train de dégrader par incendie un lieu de coutume locale.

Les militaires constatent également que cet homme âgé de 37 ans vient de détruire par incendie son propre véhicule. Il est interpellé et placé en garde à vue pour le délit de dégradations par incendie ou moyen dangereux pour les personnes.

Le 31 octobre 2024 à 8 heures, lors de l’ouverture de la cellule de garde à vue, les gendarmes découvrent l’homme, allongé sur le sol, dans une épaisse fumée, son matelas et la couverture étant calcinés.

Malgré l’intervention rapide des secours, le décès est constaté par le médecin de garde à 08 h 50, avec un premier diagnostic relevant une cyanose caractérisant un manque d’oxygène. Il est découvert dans la poche de l’homme un briquet qui lui aurait permis de mettre le feu à sa couverture, probablement à l’issue de la seconde ronde de contrôle par les gendarmes, intervenue à 5 heures 20.

"Aucune trace de violence"

L’autopsie ordonnée par le parquet conclut à un décès causé par l’inhalation de fumées toxiques dans un milieu clos, compatible avec un incendie déclenché au niveau de la couverture et du matelas. "Il n’a été relevé aucune lésion de violence ou trace suspecte", juge bon de préciser le procureur de la République Yves Dupas.

"Soucieux de mener les investigations en toute objectivité et impartialité", le parquet a saisi de cette procédure la section de recherche de la gendarmerie ainsi que le bureau des enquêtes judiciaires de l’inspection générale de la gendarmerie nationale. "La mission des enquêteurs agissant sous l’autorité du parquet, en toute indépendance par rapport aux services de la gendarmerie, est notamment de vérifier que la mesure de garde à vue de l’homme décédé s’est déroulée dans des conditions conformes et si d’éventuelles négligences ont été commises au titre tant des mesures de sécurité qu’au plan du suivi médical de la personne", poursuit Yves Dupas.

L’enquête se poursuit notamment avec l’audition des membres de la famille de la personne décédée