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  • Baptiste Gouret | Crée le 01.02.2024 à 11h12 | Mis à jour le 01.02.2024 à 11h12
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    La direction de KNS se réunit aujourd’hui pour envisager l’avenir de l’usine, confrontée à d’importantes difficultés financières. Photo Baptiste Gouret
    La direction de KNS se réunit en conseil ce jeudi, une semaine après avoir annoncé qu’une "mise en sommeil" de l’usine était désormais envisagée. Un scénario redouté qu’il faut toutefois anticiper, car la suspension des activités d’un tel complexe industriel représente un procédé lourd et technique, avec en son cœur un enjeu essentiel : mettre un terme à la production tout en garantissant son éventuelle reprise.

    Le scénario n’est plus un tabou du côté de KNS : face aux difficultés financières, la "mise en sommeil" de l’usine de Koniambo est désormais clairement envisagée. Les salariés en ont été avertis la semaine dernière, dans un communiqué interne rédigé par le président, Neil Meadows. Ce jeudi, la direction doit se réunir en conseil pour prendre une décision sur le devenir du complexe industriel de Koniambo, avec comme échéance la fin du financement par Glencore au 29 février si aucune solution pérenne n’est trouvée d’ici là pour sauver la filière nickel en Nouvelle-Calédonie. L’ensemble des services pourraient donc être contraints de travailler à la suspension des activités de l’usine dans les prochaines semaines.

    Préserver les installations

    Une hypothèse certes effrayante, mais qu’il convient toutefois d’anticiper, tant la mise à l’arrêt d’une usine de nickel s’avère complexe et ne se limite pas à "appuyer sur un bouton". "Si une telle décision de stopper les activités devait être prise, ce serait justement pour ne pas dépasser un certain délai après lequel la mise à l’arrêt représenterait un danger pour les installations", dévoile une source proche de la direction. La cessation précipitée de la production pourrait en effet avoir des conséquences irréversibles sur les infrastructures.


    Une éventuelle suspension des activités mobiliserait une grande partie des salariés. Photo Baptiste Gouret

    Dans le cadre d’un tel scénario, tout l’enjeu est donc de les conserver en état de marche afin de garantir "un éventuel redémarrage dans le futur". Pour l’usine, il s’agit donc "de faire redescendre progressivement la température des fours" jusqu’à leur "mise en sécurité". Un processus qui pourrait prendre "plusieurs jours voire semaines", indique la même source. Pour autant, pas question de les refroidir complètement, au risque d’anéantir toute chance de relance. "Réchauffer des fours froids représente un tel coût qu’il serait presque plus intéressant de les reconstruire." Pour les équipes, le défi est d’assurer leur maintien à une température "moyenne", garantissant une reprise rapide de la production en cas de retour d’un industriel aux manettes.

    Maintenance et surveillance

    La procédure de suspension des activités mobiliserait donc encore une large partie des salariés de l’usine, au contraire des travailleurs sur mines et des sous-traitants, dont l’activité cesserait rapidement avec la fin de l’acheminement du minerai. Une fois la production totalement stoppée, le site industriel ne sera évidemment pas laissé à l’abandon. "Il y a une mise en sécurité des installations qui nécessite des équipes en permanence sur le terrain, que ce soit pour la surveillance ou la maintenance."

    Cette "mise en sommeil", procédure purement technique, laissera place à une mission bien plus sensible : la gestion des conséquences économiques et sociales de cette fermeture, et la perte d’emplois de 1 200 personnes (sans compter les sous-traitants) dans une région qui s’est bâtie autour de l’activité du complexe métallurgique. "L’après, pour l’entreprise comme pour la province Nord, représente un impact cataclysmique dont personne n’est aujourd’hui en capacité de mesurer les conséquences."

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