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    Monde
  • Catherine Hours/AFP | Crée le 31.10.2018 à 04h25 | Mis à jour le 31.10.2018 à 08h29
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    Les efforts peuvent vite payer, comme l’a montré le retour du thon rouge de l’Atlantique ou du saumon dans la Loire. Le nombre de tigres sauvages dans le monde a même augmenté pour la première fois en un siècle. Photo AFP
    ENVIRONNEMENT. Mammifères, oiseaux, poissons… sous la pression de l’homme, la Terre a vu ses populations de vertébrés sauvages décliner de 60 % entre 1970 et 2014 selon le WWF.

    Le Fonds mondial pour la nature (WWF) dresse un bilan alarmant. « Préserver la nature ce n’est pas juste protéger les tigres, les pandas, les baleines, que nous chérissons, souligne le directeur du WWF, Marco Lambertini. C’est bien plus vaste : il ne peut y avoir de futur sain et prospère pour les hommes sur une planète au climat déstabilisé, aux océans épuisés, au sol dégradé et aux forêts vidées, une planète dépouillée de sa biodiversité. »

    Le déclin de la faune concerne tout le globe, avec des régions particulièrement affectées, comme les Tropiques, selon le 12e rapport « Planète vivante », publié hier avec la Société zoologique de Londres et basé sur le suivi de 16 700 populations (4 000 espèces).

    Au bout du bout

    Le 10e rapport faisait état de -52 % entre 1970 et 2010. Rien ne semble freiner l’effondrement des effectifs, à -60 % désormais.

    La zone Caraïbe/Amérique du sud affiche un bilan « effrayant » :-89 % en 44 ans. Amérique du nord et Groenland s’en sortent un peu mieux, avec une faune à -23 %. La vaste zone Europe, Afrique du nord et Moyen-Orient est à -31 %.

    Explication première, la perte des habitats, avec l’agriculture intensive, l’extraction minière, l’urbanisation… qui poussent à la déforestation, à l’épuisement ou à l’artificialisation des sols.

    Au Brésil, qui vient d’élire un président dont le programme n’évoque ni la déforestation ni le réchauffement, la forêt amazonienne rétrécit toujours plus, au profit du soja et de l’élevage bovin.

    Mondialement, seuls 25 % des sols sont exempts de l’empreinte de l’homme ; en 2050 ce ne sera plus que 10 %, selon les scientifiques de l’IPBES (le « Giec de la biodiversité »). S’ajoutent à cela surpêche, braconnage, pollutions, espèces invasives, maladies, dérèglement climatique… « La disparition du capital naturel est un problème éthique, elle a aussi des conséquences sur notre développement, nos emplois, et on commence à le voir, souligne le DG du WWF France Pascal Canfin. On pêche moins qu’il y a 20 ans car le stock diminue. Le rendement de certaines cultures commence à baisser ; en France celui du blé stagne depuis 2000. Nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis. »

    Notre chance

    Les « services rendus par la nature » (eau, pollinisation, stabilité des sols, etc) ont été estimés par des économistes à 125 000 milliards de dollars annuels, soit une fois et demie le PIB mondial. Chaque année, le « jour du dépassement » avance, ce jour à partir duquel le monde a consommé toutes les ressources que la planète peut renouveler en un an. En 2018 c’était le 1er août.

    « Nous sommes la première génération à avoir une vision claire de la valeur de la nature et de notre impact sur elle. Nous pourrions aussi être la dernière à pouvoir inverser la tendance, prévient le WWF, qui appelle à agir d’ici 2020, un moment décisif dans l’histoire, une fenêtre sans précédent qui se refermera vite. Peu de personnes ont eu la chance de participer à de vraies transformations historiques. C’est notre chance ».


    Les grands singes sont-ils des personnes ?

    Un gorille pesant environ deux kilos est né ce week-end au zoo-parc de Beauval, à Saint-Aignan-sur-Cher. Il s’agit de la première naissance de gorille en France et de la dixième en Europe en 2018. Photo AFP

     

    Doter les grands singes d’un statut juridique spécifique : des juristes et des politiques veulent faire bouger les lignes du droit français pour mieux protéger ces primates en voie d’extinction, en poussant le concept émergent de « personne non-humaine ».

    La situation à l’état sauvage des grands singes est alarmante : deux espèces de gorilles et deux espèces d’orangs-outans sont au bord de l’extinction, selon le dernier bilan de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Le chimpanzé et le bonobo sont considérés comme en danger d’extinction. Une troisième espèce d’orangs-outans de 800 individus, découverte récemment en Indonésie, est menacée par un projet de barrage hydroélectrique.

    Le droit civil français distingue deux catégories, les biens et les personnes. Longtemps considérés comme des biens meubles, les animaux domestiques ou en captivité sont reconnus depuis 2015 dans le code civil comme « des êtres vivants doués de sensibilité ». Pour autant, « sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens ».

    Les défenseurs des animaux ne se satisfont pas de ce changement. Pour la primatologue Sabrina Krief, modifier la loi permettrait « de montrer que la France a un rôle à jouer » pour protéger les primates.

    En 2017 en Argentine, le tribunal de Mendoza a accordé à une femelle chimpanzé le droit de ne pas être emprisonnée sans jugement en vertu de l’habeas corpus, une disposition fondamentale du droit anglo-saxon. Elle a quitté le zoo de Mendoza pour rejoindre le Sanctuaire pour grands primates de Sorocaba au Brésil.

    L’an dernier, l’Inde et la Nouvelle-Zélande ont octroyé un statut « d’entités vivantes » à quelques-uns de leurs fleuves et rivières sacrés, pour mieux les protéger.

    Repères

    La Chine fait un pas en arrière

    La Chine a annoncé lundi une reprise limitée du commerce de produits issus du tigre et du rhinocéros, provoquant la colère des défenseurs des animaux qui redoutent une explosion du trafic de ces espèces en danger. La vente pourra s’effectuer dans le cadre de la recherche scientifique, de la vente d’œuvres d’art et « la recherche et les traitements médicaux ». Cette libéralisation remplace une interdiction totale décidée en 1993. Mais le marché noir a explosé ces dernières années.

    L’Europe mise sur la mer

    L’UE va mettre 300 millions d’euros sur la table pour financer de nouvelles initiatives destinées à protéger les océans, a annoncé lundi la Commission européenne lors d’une conférence à Bali. L’enveloppe servira à financer des projets de recherche et développement pour lutter contre la pollution par les plastiques, pour évaluer les écosystèmes, la cartographie des fonds marins et des systèmes d’aquaculture innovants. Cette somme vient s’ajouter aux 550 millions d’euros alloués lors de la conférence « Notre Océan » à Malte en 2017.

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