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  • A.F.P. | Crée le 15.01.2025 à 09h50 | Mis à jour le 15.01.2025 à 09h50
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    La ville de Kyoto fait face quotidiennement à un afflux massif de visiteurs. Photo AFP / Paul Miller
    Fleuron historique du Japon frappé par une fréquentation de masse et une recrudescence de visiteurs sans-gêne, Kyoto a annoncé mardi un relèvement massif de sa taxe de séjour, graduée en fonction du prix des hébergements, afin de promouvoir un "tourisme durable". La mesure, qui doit être approuvée par l’assemblée municipale, s’appliquera à partir de mars 2026.

    Venise, Barcelone, les plages thaïlandaises de Maya Bay ou le Machu Picchu au Pérou : comme ces lieux stars du tourisme mondial, Kyoto subit un afflux croissant de visiteurs qui met à rude épreuve ses infrastructures.

    Le nombre de touristes étrangers au Japon a été multiplié par cinq entre 2012 et 2020, avant de gonfler de plus belle après la fin des restrictions liées à la crise Covid. Il pourrait avoir atteint en 2024 le niveau record de 35 millions de personnes, notamment attirées par l’affaiblissement du yen.

    Cette fréquentation suscite de vives frictions dans l’ex-capitale impériale Kyoto, connue pour ses temples bouddhistes séculaires et ses ruelles traditionnelles. Outre l’engorgement de la circulation, les habitants déplorent le comportement de touristes s’aventurant dans les allées privées et importunant les geishas en kimono pour alimenter en photos leurs réseaux sociaux.

    De 740 à 7400 francs par nuit

    "Nous avons l’intention d’augmenter la taxe de séjour afin de parvenir à un tourisme durable apportant un niveau élevé de satisfaction aux citoyens, touristes et entreprises", ont indiqué les autorités municipales. Selon leur projet, les visiteurs louant une chambre pour un prix allant de 20.000 à 50.000 yens par nuit (15000 francs à 37 000 francs) verront leur taxe de séjour doublée à 1.000 yens (740 francs) par personne et par nuitée.

    Pour les chambres louées entre 50.000 yens et 100.000 yens la nuit (de 37 000 à 74 000 F), la taxe sera relevée à 4.000 yens (2867 francs). Quant aux hébergements les plus luxueux, leur taxe sera multipliée par dix pour atteindre 7400 francs par personne et par nuitée.

    Kimono déchiré

    La mesure survient sur fond d’incivilités répétées, notamment dans le quartier historique de Gion abritant les salons de thé où les geishas, appelées localement "geikos" ("femmes d’art"), exécutent des danses sophistiquées et jouent d’instruments traditionnels. La fascination dont font l’objet ces artistes professionnelles a enflé à l’étranger avec le succès sur Netflix de la série Makanai qui se déroule à Gion. Le conseil du quartier, déplorant que certains visiteurs se comportent comme des "paparazzi" dans un "parc d’attractions", avait déjà décidé en mars 2024 d’interdire aux touristes l’accès aux ruelles privées. Un membre du conseil avait alors déploré les cas d’une apprentie geisha dont le kimono avait été déchiré, ou d’une autre qui avait retrouvé des mégots de cigarettes dans son col.

    Depuis 2019, il était déjà interdit de prendre des photos dans les voies privées, sous peine d’une amende pouvant aller jusqu’à 10.000 yens (7400 francs).

    "Le tourisme a des inconvénients comme l’impact sur l’environnement. Mais cela ne signifie pas que la ville doive imposer des taxes excessives. Les touristes viennent malgré une inflation douloureuse", déclare Daichi Hayase, photographe de 38 ans habitant à Kyoto. "Si cela pèse sur les infrastructures, taxer les touristes est une bonne idée", estime, lui, Larry Cooke, touriste australien de 21 ans, appelant à trouver "le bon équilibre".

    Accès restreint au mont Fuji

    De Tokyo à Osaka, les grandes métropoles japonaises imposent déjà aux touristes des taxes de séjour représentant quelques centaines de yens par nuit. Un quota quotidien de personnes s’applique par ailleurs pour emprunter le sentier le plus populaire pour gravir le mont Fuji, et un droit d’accès d’un peu plus de 1400 francs (2.000 yens) a été fixé. À proximité, une barrière avait été brièvement érigée à l’extérieur d’une supérette offrant une vue spectaculaire sur le volcan, devenue un pôle d’attraction pour les visiteurs accros aux réseaux sociaux.

    De son côté, depuis décembre, Ginzan Onsen, ville thermale aux scènes enneigées réputées sur Instagram, interdit l’accès à toute personne arrivant après 20 heures si elle n’a pas réservé d’hôtel.

    À travers le monde, plusieurs sites ont entrepris de se prémunir contre le surtourisme, via des quotas de fréquentation, un accès payant, l’obligation de réservation… Venise a institué l’an dernier une taxe pour les visiteurs d’un jour.

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