L’ONG Sungai Watch a qualifié ces échouages de déchets de "pire" pollution plastique connue sur les plages de Bali. "Nous n’avons jamais vu une telle accumulation de déchets plastiques, d’un mètre de haut, sur le sable. En seulement six jours de nettoyage, nous avons collecté 25 tonnes, ce qui est un record pour nous", constate Gary Bencheghib, fondateur de cette organisation environnementale.

Sur la plage de Kedonganan, dans le sud de l’île, des gobelets en plastique, des pailles, des couverts et des sachets de café vides sont éparpillés sur le sable, mêlés à des débris végétaux et de bois.

Environ 600 bénévoles, notamment des habitants de la zone, des travailleurs de l’hôtellerie et des touristes, ont bravé une matinée pluvieuse pour ramasser les déchets à la main, remplissant des centaines de grands sacs.

Tatiana Komelova, une touriste russe et bénévole lors de l’opération, s’est dite choquée à la vue de ces déchets, et a confié qu’elle souhaitait désormais réduire son usage du plastique au quotidien. "Je savais que ce problème existait, mais je ne savais pas que c’était aussi grave", déplore-t-elle. "J’utilise beaucoup de produits composés de plastique dans ma vie quotidienne ; désormais, j’essaierai de les réduire autant que possible."

Des déchets venus de l’île de Java

Selon un audit, la majorité de ces déchets plastiques proviennent généralement des villes de Java, l’île la plus peuplée d’Indonésie, a précisé Gary Bencheghib. L’Indonésie est l’un des plus grands contributeurs mondiaux de pollution plastique et de débris marins, en particulier lorsque les pluies de la mousson et les vents charrient des montagnes de déchets depuis les régions urbaines et les rivières jusqu’à l’océan.

Certains de ces déchets dérivent sur des centaines de kilomètres – le phénomène s’accentuant entre novembre et mars – avant de s’échouer sur les plages de l’île paradisiaque de Bali, très prisée des touristes étrangers, dont les Calédoniens, notamment pour les vacances de fin d’année.

Échecs des négociations et lois contre la pollution plastique

Début décembre, des négociations menées pendant une semaine à Busan, en Corée du Sud, pour parvenir à un traité mondial contre la pollution plastique, ont échoué face à l’opposition d’un groupe de pays pétroliers, et doivent reprendre à une date ultérieure.

Pour rappel, en octobre dernier en Nouvelle-Calédonie, le gouvernement avait, quant à lui, annoncé vouloir reporter à 2040 l’interdiction des barquettes en plastique. Initialement, cette loi du pays votée en janvier 2019 prévoyait d’interdire ces emballages des denrées alimentaires au 1er mai 2022. Une mesure jugée "prématurée" par l’exécutif, qui préfère repousser de 16 ans son adoption.