fbpx
    Monde
  • AFP | Crée le 12.09.2024 à 05h00 | Mis à jour le 12.09.2024 à 05h00
    Imprimer
    Les liens entre le Japon et la Nouvelle-Calédonie sont mis à mal avec la fermeture de la rotation d’Aircalin sur Tokyo. AFP/ Charly Triballeau
    Début septembre, Aircalin a suspendu l’ensemble de ses liaisons avec le Japon en raison de la crise commencée le 13 mai. Une décision qui met à mal les liens historiques des deux archipels.

    "Ça été comme un coup de massue pour la communauté", témoigne auprès de l’AFP Marie-José Michel, descendante de Japonais et ex-consule honoraire du Japon à Nouméa pendant 15 ans. Selon elle, les Japonais ou personnes d’origine japonaise représentent entre 8 000 et 10 000 personnes sur une population totale de 270 000 habitants.

    "Il y a une grosse cassure parce que l’amicale japonaise a fait en sorte que les liens affectifs et familiaux avec le Japon soient renoués", explique encore Mme Michel, s’appuyant sur les nombreuses initiatives engagées depuis les années 1990.

    À cette époque, les descendants de Japonais, dont les aïeux sont arrivés en 1892 pour travailler dans le nickel, partent à la recherche de leurs familles, essentiellement originaires d’Okinawa, à l’extrême sud de l’archipel nippon.

    Des associations sont créées, permettant de nouer des relations culturelles fortes entre les deux archipels, encourageant le développement des jumelages entre municipalités.

    Mais depuis la grave crise commencée le 13 mai, le tissu économique du Caillou est fortement endommagé.

    Depuis le 1er septembre, Aircalin a suspendu tous ses vols directs vers le Japon. La fin de cette liaison qui existait depuis plus de 40 ans et l’augmentation du prix du voyage, qui doit désormais se faire via Singapour ou Sydney, risque de compliquer fortement des relations que le Japon souhaitait pourtant intensifier, comme en témoigne l’ouverture d’un bureau consulaire à Nouméa en décembre 2022.

    La hausse du coût du voyage va également compliquer l’enseignement du japonais et les échanges linguistiques. "Cela nous met en grande difficulté", déplore Isabel Arellano, déléguée académique aux relations européennes et internationales et à la coopération du vice-rectorat, qui s’était justement rendue au Japon en début d’année pour nouer de nouveaux partenariats.

    Du fait des liens historiques et de la proximité géographique, l’enseignement du japonais est particulièrement demandé en Nouvelle-Calédonie. Alors qu’il est choisi par une dizaine de milliers d’élèves en France métropolitaine, selon le ministère de l’Éducation, les jeunes apprenants calédoniens sont environ 3 000.

    L’arrêt de la liaison aérienne freinera ainsi le recrutement d’assistants de langue que la Nouvelle-Calédonie était le seul territoire français à avoir.

    Conséquences économiques


    La compagnie calédonienne a pris la décision de rejoindre Paris par Bangkok au vu de la crise économique déclenchée par les émeutes commencées le 13 mai. Photo archives LNC / Anthony Tejero

    Les conséquences seront également d’ordre économique puisque le Japon a longtemps représenté le troisième marché touristique le plus important pour la Nouvelle-Calédonie. Crise sanitaire et ralentissement économique au Japon ont néanmoins provoqué un effondrement du flux de visiteurs qui commençait à peine à reprendre, avec 7 000 touristes nippons en 2023 contre plus de 20 000 avant la pandémie de Covid.

    "L’arrêt de la ligne directe va impacter le trafic touristique", confirme Julie Laronde, la directrice de Nouvelle-Calédonie Tourisme, organisme chargé de la promotion touristique qui disposait encore récemment d’une représentation au Japon.

    Malgré la réduction des moyens, la directrice garde néanmoins l’espoir d’une reprise de la liaison et entend maintenir les outils déjà en place, tout en développant de nouvelles offres avec les tour-opérateurs.

    Pour Taichi Furukawa, exportateur de produits calédoniens emblématiques (vanille, miel, sel), la suspension de la liaison est un coup dur. Selon lui, l’exportation via de nouvelles routes rendra plus difficile les autorisations sanitaires déjà relativement contraignantes et risque de faire disparaître ces produits, ambassadeurs de la Nouvelle-Calédonie.

    "Cette suspension est une conséquence directe de la crise qu’a connue la Nouvelle-Calédonie depuis le 13 mai et qui nous a conduits à recentrer nos activités sur des routes plus stratégiques", rappelle Arnaud Gervais, le directeur commercial d’Aircalin qui précise travailler à des partenariats pour maintenir une continuité au meilleur prix entre les deux archipels.

    Si la liaison est suspendue pour une durée indéterminée, précise le directeur commercial, "il est possible que l’on se redéploie au Japon dans les années qui viennent, une fois que la compagnie sera remise sur les rails".

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS