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  • Anthony Tejero | Crée le 11.10.2024 à 05h00 | Mis à jour le 11.10.2024 à 09h44
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    Frédéric Bloc a bien des casquettes : producteur, mécanicien et président du Cofap (comité organisateur de la fête agricole) de Pouembout. Photo Anthony Tejero
    Des milliers de Calédoniens sont attendus de pied ferme, ce samedi, dans la plaine de Pouembout, à l'occasion de la dixième édition de sa fête agricole. Cet événement populaire, qui entend symboliser un certain retour à la normale, intervient sur fond de crise inédite dans le pays, entre autres pour les producteurs de la région soumis à bien des difficultés. 

    Ce sera la première foire à se tenir dans le pays depuis les émeutes qui n’auront donc pas eu raison de la motivation des équipes. "Avec la ville, on voulait absolument maintenir cet événement, lance depuis le carré de rodéo, Frédéric Bloc, président du comité organisateur de la fête agricole de Pouembout (Cofap), qui donne donc rendez-vous aux Calédoniens ce samedi pour la dixième édition. On veut montrer que dans notre commune, on reste dans la convivialité et le partage. Ici, on a été épargnés par les violences. Les coutumiers ont bien géré la situation et tout est relativement calme."

    Jeux équestres, lancer de claquette, concours d’épluchage de pommes de terre, vente de bétail, courses en sac, stands d’artisanat et de produits locaux… Tous les ingrédients d’une foire réussie seront réunis. Seul bémol, les animations s’arrêteront plus tôt que d’habitude (à 19 heures), couvre-feu oblige. Le traditionnel rodéo nocturne sera donc avancé à 16 heures.


    Les cavaliers s’entraînent déjà en vue des jeux équestres de ce samedi. Photo Anthony Tejero

    Toujours est-il, cette foire est plus que bienvenue pour les producteurs de la région qui essuient des difficultés en cascade. Avec les barrages érigés un peu partout sur les routes, les agriculteurs ont d’abord eu bien du mal à écouler leurs récoltes. "Beaucoup de cultures ont été sacrifiées, avec des pertes importantes notamment dans le maraîchage. À cette difficulté, se sont ajoutées les pénuries de carburant. Or comme toute l’agriculture est mécanisée aujourd’hui, y compris pour l’irrigation, on ne pouvait plus rien faire. La filière a été bloquée jusqu’en juillet, ce qui est très tard, détaille Frédéric Bloc. Dans ce contexte, les producteurs ne savaient pas trop s’ils pouvaient planter et beaucoup ont baissé les volumes et donc beaucoup moins utilisé leur parcelle que d’habitude."

    "Un vrai coup de pouce pour les petits producteurs"

    Et la sécheresse, particulièrement sévère dans le Nord-Ouest cette année, n’arrange rien. Pour autant, les professionnels sont fin prêts à accueillir les visiteurs de la foire qui attire entre 2 000 et 3 000 personnes en moyenne. "Cette fête, c’est un vrai coup de pouce pour les petits producteurs qui n’ont presque pas eu de rentrée d’argent depuis quatre mois, assure le président du Cofap. Et compte tenu de la crise qui frappe le pays et de la baisse du pouvoir d’achat de la population, les gens pourront trouver des produits diversifiés en vente directe à des prix relativement bas."


    Les forains de la Moselle, dont l’activité "tourne très au ralenti" depuis les émeutes, ont tenu à participer à la seule foire prévue d’ici la fin de l’année. Ces professionnels regrettent le maintien du couvre-feu à 22 heures, qui les impacte au quotidien. Photo Anthony Tejero

    Mais au-delà de sa dimension économique, la tenue de cette fête populaire marque aussi un certain retour à la normale espéré par bon nombre de Calédoniens. "Durant les exactions, les gens ont eu tendance à rester davantage chez eux, un peu repliés sur eux-mêmes. Ce samedi, ce sera donc les retrouvailles de la population de toute la Brousse", promet Frédéric Bloc, pour qui les maîtres mots de l’événement seront "le partage" et "le dialogue", en toute simplicité.

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