- Baptiste Gouret | Crée le 30.10.2023 à 06h16 | Mis à jour le 30.10.2023 à 07h16ImprimerLa société Newrest cuisine 15 000 repas par jour, dont une grande partie est réalisée dans les cuisines situées au 4e Kilomètre. Photo Baptiste GouretAugmenter de 25 % la part des produits locaux dans nos assiettes, c’est la grande ambition de la nouvelle mandature de la Chambre d'agriculture et de la pêche, soutenue par le gouvernement. Pour y parvenir, la restauration collective, et notamment les services de cantine, jouent un rôle primordial. Reportage dans les cuisines de Newrest, où l’objectif fixé est de composer ses 15 000 repas par jour de 30 % de produits locaux.
Parmi les élus de la Chambre d'agriculture et de la pêche, c’est presque devenu une devise, vendue comme "l’ossature de la nouvelle mandature, pas seulement un slogan de campagne", insiste Jean-Christophe Niautou, président de la Cap-NC. Tous se mettent en ordre de marche pour parvenir à cette nouvelle ambition : "augmenter de 25 % la part des produits locaux dans nos assiettes".
Un enjeu de souveraineté alimentaire qu’Emmanuel Macron avait jugé crucial, lors de son déplacement sur le Caillou fin juillet, déplorant le faible chiffre de 17 % de produits locaux en moyenne dans l’assiette des Calédoniens. Certes, "l’autosuffisance alimentaire est une utopie", affirme Jean-Christophe Niautou, mais la "sécurité alimentaire", atteinte lorsqu’un pays est capable de couvrir la moitié des besoins en nourriture de sa population, est envisageable. La Nouvelle-Calédonie en est pourtant encore loin.
65 000 repas servis dans les cantines
Alors, les travaux sur le foncier, la ressource en eau et la structuration des filières sont autant de sujets sur lesquels les professionnels et les élus vont devoir se pencher. Mais il est un autre secteur incontournable pour atteindre cet objectif : les services de restauration collective, et plus particulièrement les cantines scolaires. "Une grande partie de ce qu’on mange en Nouvelle-Calédonie passe par des services de gamelle, c’est ici que ça se joue", assure Jean-Christophe Niautou. Chaque jour, 65 000 jeunes Calédoniens mangent à la cantine. Un espace privilégié pour les sensibiliser à la consommation de produits locaux. Et un secteur puissant, qui pèse plus de deux milliards de francs de chiffre d’affaires annuel. Une manne cruciale pour faire vivre les producteurs locaux.
La part des produits locaux dans les repas servis par Newrest se situe autour de 20 % actuellement. Photo Baptiste GouretDans les cuisines de Newrest, installées au 4e Km, on s’affaire depuis le petit matin, ce mardi, à préparer les déjeuners de 12 500 écoliers du Grand Nouméa. C’est ici, dans ce labyrinthe de carrelage blanc et de plats en inox, que l’entreprise concocte, depuis 2015, une bonne partie des 15 000 repas quotidiens à destination des restaurants scolaires, mais aussi des établissements de santé et d’une base de vie minière. Premier acteur de restauration collective, Newrest joue un rôle particulièrement important dans l’alimentation des Calédoniens et dans la souveraineté alimentaire du pays. "Aujourd’hui, on a environ 20 % de produits locaux dans nos repas", dévoile Matthieu Andrieux, directeur général adjoint. L’objectif est clair : atteindre 30 % en 2024. "C’est une vraie décision d’entreprise, on s’y engage réellement."
Des relations à créer avec les producteurs
Mais la seule volonté ne suffit pas à remplir les assiettes des enfants de produits calédoniens. "Il faut vraiment que les acteurs se rencontrent", pense Jean-Christophe Niautou, évoquant un lien trop peu établi entre les producteurs et les acheteurs. "On jette entre 300 et 400 tonnes de squashs par an en Nouvelle-Calédonie alors que nous n’en produisons qu’entre août et septembre. S’il existait de meilleurs échanges entre les maraîchers et les services de restauration, il n’y aurait pas cette perte", poursuit le président de la Cap-NC.
Matthieu Andrieux, directeur général adjoint de Newrest, a pour mission de porter à 30 % la part des produits locaux dans les repas cuisinés par l’entreprise. Photo Baptiste GouretMatthieu Andrieux en convient : "Le premier sujet, c’est la communication avec les producteurs et les clusters." La preuve : il a suffi d’une rencontre à la foire de Bourail pour que le directeur adjoint de Newrest passe commande auprès d’un producteur de citrouilles, lui assurant désormais un approvisionnement régulier. "Notre rôle est aussi d’être là lorsqu’il y a des pics de production. On travaille notre capacité d’adaptation, s’il y a trop d’un légume on peut revoir nos menus en conséquence", expose Matthieu Andrieux.
Vers une loi de pays ?
Le gouvernement travaille sur un projet de loi de pays pour imposer une part minimale de produits locaux composant les repas servis dans les cantines scolaires. Photo Baptiste GouretLes différents engagements des acteurs pourraient être accompagnés d’un volet législatif. En effet, le gouvernement se penche sur une loi de pays pour imposer une part minimum de produits locaux dans les cantines scolaires, portée par Jérémie Katidjo Monnier, membre du gouvernement chargé de la transition alimentaire.
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