Comme un signe du destin, la première grande interview de l'année, le 13 janvier 2010, est consacrée à Jacques Lafleur qui « rêve d'un pacte cinquantenaire qui éloignerait les rivalités » et d'une « Calédonie d'un million d'habitants qui ne serait plus dépendante de l'extérieur ». Deux jours plus tard, c'est la libération de Gérard Jodar, alors président de l'USTKE. Le syndicat commence à se poser ouvertement des questions sur son avenir. Toujours en janvier, et de manière plutôt insolite, l'on apprend que Paul-Loup Sulitzer, en délicatesse avec la justice, vient s'installer sur un Caillou qu'il voit comme le décor de son prochain romain.

Coup de théâtre politique le 10 février. Les Nouvelles titrent : « Frogier accepte le drapeau kanak » Les chiffres du recensement tombent aussi en ce mois de février : la Calédonie compte 245 580 habitants.

Le 18 mars, la Une nous apprend que l'Usoenc devance désormais l'USTKE dans le privé : « La politique musclée de l'USTKE lui aura coûté cher », peut-on lire. Gérard Jodar est remplacé à la tête du syndicat le 9 avril, par Marie-Pierre Goyetche, et le quitte immédiatement pour créer sa propre centrale.

Alors qu'il y siégeait depuis 1972, Jacques Lafleur démissionne du Congrès le 8 avril. Amer, il déclare « Je suis seul et je ne peux rien faire seul. Je crains qu'à force d'égoïsme, on se dirige à nouveau vers des troubles ». Triste nouvelle le 4 mai avec la disparition de l'inclassable artiste Nicolaï Michoutouchkine. À la fin du mois ont aussi lieu les obsèques du très respecté grand chef de la Conception, Joseph Goanetcha Pidjot. Le 15 juillet, les deux drapeaux sont levés au Mwa Ka et au Sénat. Le 18 juillet, ce sera au haut-commissariat en présence du Premier ministre, François Fillon. En sport, le Nouvelle-Calédonie, barré par Bertrand Pacé, remporte le Tour de France à la voile. Le 19 août, gros titre sur l'adoption de trois signes identitaires : la devise, l'hymne et les billets.

En septembre, ce sont les 4 premiers modules de l'usine du Nord qui débarquent à Vavouto.

L'année se termine évidemment avec une grande tristesse et la disparition, le 4 décembre, de Jacques Lafleur qui avait reçu, le mois précédent, la Colombe de la paix de l'Unesco. Les Nouvelles font une édition spéciale et les réactions sont publiées sur plusieurs éditions, jusqu'aux émouvantes obsèques, le 11 décembre.