Deux comités de signataires, une visite présidentielle et surtout, le premier des trois référendums rendus possibles par l'accord de Nouméa. 2018 restera une année politique majeure. Où déjà, les observateurs ont pu tirer de nombreux enseignements en prenant connaissance, le 4 novembre au soir, des résultats de la première consultation sur l'accès à la pleine souveraineté. Le résultat en premier lieu : 56,67 % pour le Non et 43,33 % des suffrages exprimés pour le Oui. Un score beaucoup plus serré que ne le prévoyaient les pronostics, entraînant une crispation des deux camps. La participation ensuite : 81,01 %. Exceptionnel. Mais résumer l'année à ce premier référendum serait réducteur. Car la Calédonie, durant cette année, a changé. L'Autorité de la concurrence est créée le 2 mars. Débattue depuis 13 ans, la TGC voit enfin le jour dans la douleur, le 1^er octobre. Objectif de ces mesures : sortir de l'économie de comptoir pour arriver à un système moderne et plus vertueux. Car à présent, chaque denier compte. Les années fastes sont passées. Le mastodonte SLN vacille. Après avoir perdu 100 milliards ces six derniers exercices, la Société a la tête sous l'eau. Le coût des incendies multiples du convoyeur Serpentine à Kouaoua se chiffre à plus de 200 millions. Et les pertes, après trois mois de blocages du site, atteignent les 2 milliards. Le 6 octobre également, c'est le secteur BTP qui tire la sonnette d'alarme et réclame aux élus un plan de relance. L'année 2018 a également été marquée par des faits divers qui défraient la chronique. Le 13 février, la Calédonie découvre des scènes de pillage hors-norme, où des jeunes, jusqu'à une trentaine, foncent dans des magasins pour y dérober alcool et cigarettes, dont le prix a brutalement augmenté. Puis prend connaissance de l'histoire de David qui, le 4 mai, prend deux personnes en stop en pleine nuit avant de subir l'enfer, séquestré, torturé, puis violé à l'arrière de son véhicule durant plusieurs heures. Ses agresseurs, depuis jugés et condamnés, n'ont jamais véritablement expliqué les raisons de cette ultraviolence.