Journaliste aux Nouvelles de 2005 à 2014, Mathurin Derel est aujourd'hui rédacteur en chef chez nos confrères de Caledonia. Le journal papier a toujours occupé une place importante dans sa vie. "Mes parents le lisaient et j'y jetais aussi un coup d'œil, mais c'est surtout pendant mes études que j'ai vraiment commencé à le lire tous les jours. Et pas qu'un seul, mais tous les plus grands journaux. Je les lisais à la bibliothèque universitaire. Cela me permettait de m'informer sur l'actualité locale avec la PQR [presse quotidienne régionale] mais aussi nationale et internationale."

"L'actualité est faite par les gens"

À partir de 2005, il travaille au sein de différents services des Nouvelles, en tant que journaliste. "Ça a été une expérience extrêmement enrichissante, d'aller à la rencontre des Calédoniens dans les quartiers. Au-delà des personnes connues, l'actualité est faite par les gens du terrain, ce sont eux qui font vivre le pays et sa diversité. C'est l'une des forces de la presse quotidienne régionale, comme Les Nouvelles, d'être au plus près des Calédoniens et de les montrer chaque jour, de relayer les informations qui paraissent les plus anodines. Les Nouvelles sont indispensables et il conviendrait même qu'il y ait d'autres journaux pour faire vivre les débats d'idées. C'est indispensable à une démocratie en bonne santé, ce qui n'est pas forcément le cas du pays, et les difficultés rencontrées par les différents médias en sont le symptôme. La presse écrite tient un rôle particulier dans le sens où c'est un média qui permet de prendre le temps de l'analyse."

Mais si un journal est un relais d'informations utiles au quotidien, Mathurin y voit aussi un "indispensable outil mémoriel. On ne s'en rend peut-être pas compte chaque jour, mais plus tard, ces archives permettront aux générations à venir de comprendre comment s'organisait la société et quels étaient les débats qui la traversaient."