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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 10.06.2024 à 19h53 | Mis à jour le 10.06.2024 à 20h06
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    Les clients étaient nombreux à se faire plaisir chez leur caviste, à Nouméa, ce lundi après-midi. Photo Anthony Tejero
    C’est un soulagement pour ces professionnels. Après un mois d’interdiction de vente d’alcool dans le pays, la réglementation en vigueur s’assouplit légèrement. Depuis ce lundi, les cavistes peuvent de nouveau accueillir les clients mais dans un cadre contraint. Seules les boissons, de type vins et champagnes, d’une teneur inférieure à 18 degrés d’alcool sont autorisées. Autre restriction de taille : la bière est toujours interdite. Reportage.

    "Ça fait toujours du bien de se faire un bon repas accompagné d’une bonne bouteille de vin. Ça va nous remonter le moral, surtout en ce moment où on en a besoin !" Faire la queue pour rentrer dans un commerce, Angéla, en a pris l’habitude depuis un mois. Sauf que cette fois-ci, cette jeune Nouméenne de 22 ans attend, non pas pour se procurer des pâtes ou de la farine, mais pour acheter de l’alcool. Un acte qui n’a rien d’anodin puisque sa vente était strictement interdite depuis le soir du 13 mai, jour où ont éclaté les émeutes.

    Un mois plus tard, le haut-commissariat a décidé d’assouplir les restrictions en vigueur. Ce lundi 10 juin, les cavistes ont ainsi pu reprendre leur activité, mais dans un cadre très réglementé. Seules les boissons d’une teneur en alcool inférieure à 18° sont autorisées dans des contenants d’1,5 litre maximum. Autre restriction, de taille pour de nombreux Calédoniens, la vente de bière reste interdite.


    Au Pavillon des vins, il fallait être un peu patient avant de pouvoir accéder à la boutique, ce lundi. Photo Anthony Tejero

    "C’est le même texte que lorsqu’on était soumis aux restrictions durant les après midi les week-ends et les mercredis, souligne Pierre Gayraud, le directeur du Pavillon des vins, dont la boutique de l’Anse-Vata, ne désemplit pas depuis l’ouverture, ce matin. On est content de pouvoir reprendre car on était au point mort. C’est sans doute un pic artificiel mais on voit que les gens achètent plus que d’habitude. Ils font sans doute quelques stocks par peur de ne pas savoir de quoi demain sera fait."

    "C’était incohérent d’être fermé alors que l’alcool était en vente dans les restaurants"

    Cet entrepreneur a été directement touché par les émeutes puisque sa cave de Boulari, au Mont-Dore, a été pillée et saccagée. Quant à sa boutique de PK7, préservée, Pierre Gayraud préfère attendre de voir si les conditions de sécurité sont suffisamment garanties avant de la rouvrir, éventuellement ce mardi.

    Toujours est-il, cette inflexion du haussariat, à qui ces professionnels du vin avaient adressé un courrier en fin de semaine dernière, est plus que bienvenue. "On va s’adapter en fonction des situations et au jour le jour mais cette fermeture représentait une perte sèche pour l’activité et pour nos huit salariés qui étaient dans l’incertitude, poursuit le directeur du Pavillon des vins. Nous trouvions incohérent de ne pas pouvoir ouvrir, alors que l’alcool était en vente dans le secteur de la restauration."


    Cédric Poulmaire, le gérant de Terre de Vignes, attendait avec impatience de pouvoir retrouver sa clientèle qu’il accueille depuis ce lundi, jusqu’à 17 heures (contre 21 heures auparavant). Photo Anthony Tejero

    À quelques encablures de là, Cédric Poulmaire retrouve également ses clients et son sourire, mais l’inquiétude est palpable. "Pendant quatre semaines, on n’a rien rentré sauf qu’on était accablés de charges qui tombaient : le loyer, les fournisseurs à payer, etc. Au bout d’un mois, on a un genou à terre", confie le gérant de Terre de vignes, "l’une des dernières caves indépendantes" de Nouméa. Ce commerçant est loin d’être serein pour les mois à venir, quand bien même certaines aides d’urgence sont proposées par l’Etat, dont le fonds de garantie. "Pour l’instant, on n'en a pas vu la couleur et on n’a aucune visibilité. Ce qu’on sait, c’est qu’il va y avoir un exode de population et que le pouvoir d’achat des gens va baisser. Quant à la crise politique, ce n’est pas rassurant du tout. Cela peut bien se passer comme s’empirer davantage encore. On avance dans le brouillard. "

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