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    Nouvelle Calédonie
  • Aurélia Dumté | Crée le 06.09.2024 à 05h00 | Mis à jour le 06.09.2024 à 10h00
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    Delphine Ollier Vindin, déléguée générale du Festival du cinéma de La Foa, lors de cette dernière édition du festival, créé en 1998. L’année prochaine, un tout nouveau rendez-vous dédié au septième art sera proposé. Photo Marc Le Chelard
    La 26e édition et dernière du Festival de La Foa se déroule actuellement au Cinécity. L’année prochaine, un nouveau festival va naître, axé sur le cinéma calédonien, celui du Pacifique, et surtout, le cinéma émergent, des courts-métrages aux premiers films. En attendant ce futur rendez-vous avec le septième art, place à 26 ans dédiés au grand écran. Le point avec Delphine Ollier Vindin, déléguée générale du Festival du cinéma de La Foa.

    C’est la dernière édition du Festival du cinéma de La Foa. Pourquoi avoir pris cette décision ?

    C’est une décision prise à la fin de l’année 2023. Cet événement avait alors déjà 25 ans. En 25 ans, nous avons eu le temps de le faire grandir, mais aussi de ressentir des besoins un peu différents pour le secteur de l’audiovisuel, des habitudes qui évoluaient au niveau du public. Quand le festival est né en 1998, il y avait un fort besoin de programmer du cinéma d’auteur, alors très peu présent en salle. En un quart de siècle, nous n’en sommes plus au même point. Le festival a toujours gardé son volume de cinéma international, mais à partir du moment où, au Cinécity et à l’Origin cinéma, toute l’année, on peut avoir accès à des films d’auteur, le besoin n’était plus le même. En revanche, l’accompagnement des films calédoniens faisait de plus en plus sens.

    Quelle forme prendra le futur festival de cinéma ?

    On espère mettre en place un nouveau festival dès l’année 2025, en associant toutes les communes du Caillou, avec prioritairement du cinéma calédonien. Nous garderons des concours et des prix, ce sera même la priorité, selon les moyens que nous obtiendrons. Nous aimerions également accueillir des films de fiction du Pacifique et, concernant la programmation internationale, elle serait recentrée autour de premiers et seconds films. Ce nouveau festival serait vraiment axé sur le cinéma émergent.

    Nous avons eu énormément de chance avec l’association du cinéma de La Foa cette année. Nous avions reçu la plupart de nos soutiens financiers avant le mois de mai.

    Émergent ? C’est-à-dire ?

    Il y a des films calédoniens en format court avec beaucoup de réalisateurs qui espèrent passer au long métrage. C’est du cinéma émergent. Dans le cheminement du réalisateur et de l’équipe qui travaillent sur ce format, il y a une volonté d’aller vers le long-métrage. En programmant des premiers longs-métrages, on espère donner une dynamique, être tournés vers ces cinéastes qui seront les cinéastes de demain. Si nous avons la possibilité d’inviter des réalisateurs, ce seront certainement des réalisateurs de premier ou second films pour échanger avec les réalisateurs calédoniens sur cette phase très particulière qui est l’accomplissement d’un premier long-métrage. Ce sera notre axe fort. Mais à ce jour nous ne pouvons savoir quels seront nos financements, même si nous espérons retrouver tous nos partenaires du Festival du cinéma de La Foa. Si nous devions être sur une formule plus restreinte, le cinéma calédonien resterait notre priorité.

    Est-ce que le Festival de cinéma de La Foa a été impacté financièrement par la crise actuelle ?

    Nous avons eu énormément de chance avec l’association du cinéma de La Foa cette année. Nous avions reçu la plupart de nos soutiens financiers avant le mois de mai. Le festival n’a pas été en difficulté financière. Nous avons dû renoncer à certains aspects de l’événement, certains partenariats n’ont pas pu aboutir, il n’était plus l’heure d’accueillir des invités. Néanmoins, tous les concours de courts-métrages et de clips sont maintenus, et tous les prix, ainsi que les dispositifs d’aide, courts contre la montre, l’aide à la création de musique de film de fiction et CNC talent.

    Comment se déroule cette 26e édition ?

    On ne voit que la moitié de la sélection internationale, qui est diffusée de façon très étalée dans le temps. Du 10 juillet au 29 septembre en salle Cinéma d’ici et d’ailleurs. Concernant les concours, le festival a pu garder sa forme concentrée, puisque les concours ont commencé le 30 août avec le lancement de l’aide à la création de musique de films de fiction, puis ont suivi le 31 août les courts contre-la-montre, le 2 septembre les jeunes talents, le 3 septembre les courts-métrages NC La 1ère, le 4 septembre les Movielis, le 5 septembre les clips et enfin le 7 septembre la clôture. La semaine suivante se déroulera la diffusion du palmarès.

    Pendant les dix premières années, il y a eu un saut technique, car on partait vraiment de très peu, avec des films montés entre deux magnétoscopes…

    En 26 ans, quel est l’apport du festival dans le cinéma calédonien ?

    C’était surtout flagrant pendant la première décennie du festival. Lors de la première édition, on recevait des films sur des cassettes VHS. Pendant les dix premières années, il y a eu un saut technique, car on partait vraiment de très peu, avec des films montés entre deux magnétoscopes, avec quasiment pas de travail sur le son, même si tous n’étaient pas aussi faibles techniquement. Mais ce qu’il s’est passé de plus important, c’est que les gens se sont rencontrés. Ceux qui s’amusaient à faire du court métrage, qui se passionnaient, s’appropriaient le septième art se sont rencontrés. Les équipes, petit à petit, se sont formées. Petit à petit, on s’est aperçu que les rencontres entre les passionnés avaient permis que soient identifiées chez les uns et les autres différentes qualités. À partir du moment où les films ont commencé à être tournés avec un peu plus d’organisation, des postes définis, une meilleure mécanique s’est mise en place qui a apporté de la qualité.

    A-t-il inspiré des vocations ?

    Oui. Forcément, à partir du moment où un rendez-vous est donné, et surtout où les institutions sont organisées pour soutenir les projets de films de fiction, ça a créé des vocations et renforcé les compétences. C’était très important que les institutions, la province Sud, le gouvernement, posent des cadres, comme le Bureau d’accueil des tournages à la province Sud et la commission du film qui est portée par le gouvernement calédonien. Ce sont des structures sans lesquelles le réseau n’aurait pas pu se développer de la même façon.

    Cette dernière édition ne doit pas être triste. Nous essayons de la vivre comme un moment de rebond vers une nouvelle aventure.

    Le Festival de La Foa est-il à l’origine de cette dynamique ?

    Ce n’est pas grâce au festival que les institutions ont créé tout ça. Le festival a été un écran suffisamment constant et éclairé pour que les institutions ressentent la pertinence de soutenir les producteurs calédoniens. Ce qui a beaucoup changé les choses aussi, c’est le regard que le Centre national de la cinématographie et de l’image animée a porté sur la Nouvelle-Calédonie. D’année en année, il y a eu un soutien de plus en plus fort, jusqu’à la signature d’une convention avec la Nouvelle-Calédonie pour que les producteurs puissent accéder directement aux aides du CNC. Cette signature a eu lieu il y a six ans, dans le cadre des 20 ans du festival.

    Des derniers mots pour cette dernière édition ?

    Ce festival de cinéma, dans une petite commune, à La Foa, c’est quand même une aventure extraordinaire, et elle sera constitutive de la suite. Cette dernière édition ne doit pas être triste. Nous essayons de la vivre comme un moment de rebond vers une nouvelle aventure. Le deuil du festival est à faire. On ne s’attendait pas à le vivre dans un contexte aussi difficile pour la Nouvelle-Calédonie et ça teinte cette édition d’une façon particulière. Mais c’est dans ce contexte qu’on doit lui dire au revoir. Nous ressentons surtout une grande reconnaissance, parce que les partenaires nous ont tous suivis dès lors que l’on a décidé de maintenir les concours de courts-métrages pour accompagner les films calédoniens. Tout le monde avait envie de maintenir cet engagement fort auprès des productions calédoniennes. C’est une reconnaissance à la fois de la place du festival mais aussi de l’importance de ce secteur. Il y a des gens derrière un film, ce sont des métiers, des gens qui en vivent. Nous avons entendu un élan de considération dans cette édition d’au revoir et remaniée pour être adaptée au contexte. Ça a fait chaud au cœur. Nous avons conscience que nous sommes très chanceux d’avoir pu tenir nos engagements.

    26 ans de festival en chiffres

    Le festival de La Foa, depuis 1998, ce sont :

    • 165 411 spectateurs (hors édition 2024),
    • 538 longs-métrages internationaux,
    • 739 courts-métrages calédoniens dont 323 réalisations par des jeunes talents,
    • 101 très courts-métrages,
    • 178 clips calédoniens.

    Note

    Pour voir le palmarès des courts-métrages calédoniens de cette dernière édition, rendez-vous vendredi 13 septembre au Cinécity et samedi 14 septembre à 17h30 à La Foa. La cérémonie de clôture se tient samedi 7 septembre, au Cinécity, sur invitation.

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