L’Institut d’émission d’Outre-mer assure un rôle de banque centrale pour les collectivités d’Outre-mer du Pacifique utilisant le franc Pacifique, soit la Polynésie, Wallis-et-Futuna et la Nouvelle-Calédonie. L’organisme vient de dévoiler son rapport 2023 sur les paiements scripturaux, les paiements autres qu’en espèces. Les chiffres calédoniens sont associés à ceux de Wallis-et-Futuna afin de préserver l’anonymat des Wallisiens et des Futuniens. De manière générale, la carte de crédit est l’outil le plus utilisé des paiements scripturaux, avec 59 % d’utilisation, quand le paiement par chèque est en nette diminution d’année en année.

En 2023 81,9 millions d’opérations financières autres qu’en espèces ont eu lieu, soit +18,5 % sur un an. Mais les montants payés, eux, sont "en revanche restés globalement stables d’une année sur l’autre, avec 4 989,9 milliards de F CFP (+ 0,8 %)" précise le rapport de l’IEOM. Si l’usage de la carte de crédit se démocratise, avec 59 % des paiements, il est "accompagné d’une baisse de plus de 7,7 % des montants payés par chèque et d’un recul de près de 7 % des montants retirés sur les Distributeurs automatiques de billets (Dab)."

5 692 F : le montant moyen de paiement par carte

Ces 81,9 millions de transactions représentent 4 989,9 milliards de F CFP. Le montant moyen d’un paiement par carte bancaire est de 5 692 F CFP, "soit 10 % en deçà de ce qui est observé au niveau global des collectivités". Celui d’un virement s’établit quant à lui à 327 856 F CFP. Le montant moyen d’un retrait au DAB, à 10 224 F CFP en 2023. "Ces données confirment l’usage de la carte bancaire en tant que moyen de paiement privilégié pour les petits achats du quotidien, tandis que les virements sont majoritairement utilisés pour le règlement des transactions de montant élevé, en particulier par les entreprises."

131,1 millions de F de fraudes

Sur les 4 989,9 milliards de francs de transactions en 2023, 131,1 millions de francs sont des opérations frauduleuses. "La croissance régulière des flux de paiement carte, en particulier en 2022 et 2023, ne s’est pas accompagnée d’une croissance similaire de la fraude. Le fort recul de la fraude carte en 2017 s’est en effet confirmé sur les exercices suivants. Le montant annuel de la fraude sur la carte se situe ainsi depuis 5 ans autour de 124 millions F CFP" détaille le rapport de l’IEOM. La raison est la mise en place du système d’authentification forte, ou authentification à deux facteurs, imposée par la réglementation, qui "a porté ses fruits en permettant de limiter les opérations frauduleuses".

Quant à savoir d’où viennent les fraudes, "en 2023, 70,3 % de la fraude carte a été enregistrée sur le canal du paiement à distance. 53 % de cette fraude, soit 49 millions F CFP, émane de paiements initiés au bénéfice de contreparties étrangères et un tiers à destination de bénéficiaires hexagonaux. Le second facteur de fraude sur les paiements carte est constitué des paiements à distance hors Internet (MOTO), qui ne représentent que 2 % des transactions carte mais portent 25 % des montants fraudés."

Ainsi, le rapport précise que "l’essentiel de la fraude sur la carte est consécutif à une perte ou à un vol de la carte et à l’usurpation du numéro de carte. Il est donc rappelé aux détenteurs de carte bancaire de ne jamais confier sa carte à un tiers, et de ne jamais partager son code confidentiel et son cryptogramme, quelle qu’en soit la raison. "