- Anthony Tejero | Crée le 26.11.2024 à 16h27 | Mis à jour le 26.11.2024 à 16h27ImprimerLe Black friday aura lieu de vendredi à dimanche dans les commerces de Nouvelle-Calédonie. Photo Archives LNCDu vendredi 29 novembre au dimanche 1er décembre, le Black friday fait son retour sur le Caillou, sur fond d’une crise inédite où d’innombrables commerces ont été détruits ou mis la clef sous la porte depuis le 13 mai et que de nombreux Calédoniens ont largement perdu en pouvoir d’achat. Si la situation inquiète les professionnels, ils répondront présents pour proposer de bonnes affaires à un mois de Noël.
Alors que par centaines les commerces ont dû fermer, détruits lors des émeutes ou placés en liquidation judiciaire depuis, le secteur n’est clairement pas à la fête. Pourtant, de vendredi à dimanche, les professionnels comptent bien participer au rendez-vous "incontournable" du Black friday, synonyme de rabais et promotions parfois drastiques.
"C’est un événement essentiel qu’on attend avec impatience pour générer de la trésorerie, dont nous avons tous grandement besoin dans un contexte économique et social au bord du gouffre, lance Ronan Daly, président du Syndicat des commerçants de Nouvelle-Calédonie, qui a bien du mal à savoir si les Calédoniens, frappés de plein fouet par la crise, répondront présents. Dans cette situation de perte de pouvoir d’achat, cela peut notamment permettre à certains de faire des achats pour Noël."
Dans la rue de l’Alma, en centre-ville de Nouméa, de nombreux commerces ont fermé. Photo Anthony TejeroQuant aux bons plans à flairer, difficile là aussi d’y voir clair. "Pour qu’un commerçant fasse de bonnes remises, encore faut-il qu’il ait du stock et donc qu’il ait pu passer des commandes. Mais cela implique d’avoir de la visibilité, ce qui n’est toujours pas le cas", poursuit Ronan Daly, pour qui le pire est peut-être encore à venir, en particulier si le chômage partiel lié aux exactions n’est pas reconduit au-delà du 31 décembre.
"On est comme la France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale"
"L’économie est actuellement sous perfusion, mais si demain, ce dispositif s’arrête, il y aura de nombreux licenciements et donc une perte de pouvoir d’achat encore plus forte, alerte le président du Syndicat des commerçants. Ce qu’on redoute le plus, c’est d’avoir encore des milliers, si ce n’est des dizaines de milliers de personnes qui partent à court terme alors que ce déficit de population se ressentait déjà fortement pour le commerce avant le 13 mai, où le marché s’était nettement réduit avec les trois référendums. Aujourd’hui, dans un pays qui a perdu 25 % de son PIB, on est un peu comme la situation de la France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale."
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