- Baptiste Gouret | Crée le 29.03.2025 à 13h15 | Mis à jour le 29.03.2025 à 13h15ImprimerLe ministre des Outre-mer, Manuel Valls, entouré du haut-commissaire Louis Le Franc et du président du gouvernement, Alcide Ponga, lors de la signature du prêt garanti par l’État de 120 milliards, ce samedi 29 mars au siège du gouvernement. Photo Baptiste GouretLa première séquence du ministre des Outre-mer, arrivé ce samedi 29 mars, a consisté à signer, avec le président du gouvernement, le prêt garanti par l’État de 120 milliards de francs consenti à la Nouvelle-Calédonie. Il doit permettre de rembourser les aides octroyées par l’État en 2024 et de couvrir les besoins de trésorerie en 2025.
C’est officiel : l’Agence française de développement va prêter, sous garantie de l’État, 120 milliards de francs à la Nouvelle-Calédonie. Deux heures après son arrivée sur le territoire, pour un déplacement de quatre jours consacré aux négociations politiques, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a signé le prêt avec Alcide Ponga, président du gouvernement.
Cette séquence aurait pu ne jamais avoir lieu. En effet, la veille, une majorité des élus du Congrès se sont opposés au vote du budget 2025, et notamment à habiliter le président du gouvernement à signer ce prêt de 120 milliards, qui va alourdir la dette du pays et dont la convention pose des conditions que certains représentants jugent inacceptables. "Je sais que vous avez eu des discussions serrées hier [vendredi NDLR] pour l’adoption du budget essentiel, et je vous en remercie, je vous en félicite", a dit Manuel Valls à Alcide Ponga, quelques minutes avant de signer le document, dans la salle des délibérations du gouvernement.
Pas d’accord politique sans redressement économique
Le locataire de la rue Oudinot en a profité pour lister les aides de l’État en faveur de la Nouvelle-Calédonie : 8 milliards de francs pour les entreprises au titre du fonds de solidarité de l’État, une avance de 40 milliards, un prêt de la Banque des territoires de 6 milliards, 24 milliards pour la prise en charge de la reconstruction des bâtiments publics détruits, 38 milliards de soutien à la filière nickel en 2024… "J’ai entendu que l’État traitait mal les Calédoniens […] C’est ça le soutien, même si on peut toujours faire mieux, bien évidemment", a souligné Manuel Valls.
Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, échange avec Mathias Waneux, président de la province des Îles, Pascal Vittori, président de l’association des maires, et Alcide Ponga, président du gouvernement, ce samedi 29 mars. Photo Baptiste GouretLe ministre a, d’autre part, annoncé l’extension d’une mesure de défiscalisation prévue au projet de loi de finances 2025. En accord avec la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, Manuel Valls a décidé d’étendre le dispositif pour soutenir la reconstruction des bâtiments commerciaux détruits lors des émeutes "aux propriétaires qui réhabilitent leurs commerces pour leur propre exploitation, comme les petits propriétaires, mais aussi lorsque l’exploitation commerciale de ces locaux est confiée à un tiers, par exemple lorsqu’une société loue à des exploitants, je pense bien sûr aux centres commerciaux".
Le prêt comme ces nouvelles dispositions poursuivent un même objectif : assurer le redressement économique de la Nouvelle-Calédonie. Pour le ministre, cette relance participe entièrement à la quête d’un compromis politique. "Sans redressement économique, sans paix civile et sans justice sociale, un accord politique serait boiteux."
Prochaine séquence pour le ministre : l’entame des négociations politiques avec l’ensemble des délégations, à partir de 14 heures ce samedi.
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