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    Nouvelle Calédonie
  • A.T. | Crée le 30.06.2024 à 14h23 | Mis à jour le 30.06.2024 à 14h43
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    Trois des quatre policiers visés par des tirs ont été grièvement blessés. Photo d'illustration / Anthony Tejero
    Trois hommes ont été mis en examen et sont poursuivis pour tentative de meurtre, complicité et dissimulation de preuves. L’un d’eux, un jeune de 26 ans est soupçonné d’avoir tiré, le 16 mai dernier à Rivière-Salée, à l’aide d’un fusil de chasse, sur une équipe de la Bac (Brigade anti-criminalité), blessant gravement trois policiers aux yeux et à la jambe.

    Une enquête a été ouverte, ce samedi 29 juin 2024 pour tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique, à savoir quatre policiers de la Bac (brigade anti-criminalité). Des faits commis le 16 mai dernier, à Nouméa, qui ont conduit au déferrement de trois personnes mises en cause.

    Ce jour-là, vers 16h30, dans un contexte "de violences très intenses", indique le Parquet, quatre fonctionnaires de police appartenant à la Bac circulent dans le quartier de Rivière-Salée, à la recherche d’un véhicule susceptible d’être impliqué dans le pillage de l’armurerie Ballande, dans le secteur de Ducos.

    Gilet tactique de la police volé

    Arrivant rue Colardeau, les policiers apercevaient un groupe d’individus parmi lequel se trouve un homme porteur d’un gilet tactique de la police, provenant d’un précédent vol. À la vue des policiers, l’homme craignant de se faire interpeller, s’enfuit vers des immeubles où les forces de l’ordre le perdent de vue.

    Poursuivant sa mission, l’équipage de la BAC est alors appelé en renfort pour des interpellations d’auteurs de vols. Alors que le véhicule des policiers passe devant le groupe d’individus localisé dans la rue Colardeau, un homme porteur d’un gilet tactique surgit et fait feu avec un fusil de chasse en visant le véhicule de la police, indique le procureur de la République, Yves Dupas, avant de préciser que le conducteur et le policier placé sur la banquette arrière ont été blessés au visage.

    "Malgré ses blessures, le conducteur parvient à poursuivre sa trajectoire mais il s’engage dans une rue bloquée par des barrages, qui l’oblige à faire marche arrière, poursuit Yves Dupas. Lors de cette manœuvre, le véhicule de police essuie un second tir qui atteint cette fois, le fonctionnaire de police placé à l’arrière du véhicule, très grièvement blessé au niveau de la cuisse."

    Évacuation au Médipôle par hélicoptère

    Le conducteur se rend alors dans l’avenue Bonaparte où des renforts les mettent en protection, tout en prodiguant aux blessés les gestes de secours jusqu’à l’arrivée d’un hélicoptère pour les transporter au Médipôle.

    Il ressort des constatations médicales que les graves blessures des fonctionnaires de police, compatibles avec l’usage d’une arme à feu par un tiers. "Le conducteur, un gardien de la paix, touché par le premier tir, présentant de multiples impacts balistiques au niveau des deux yeux, avec présence d’éclats métalliques au visage et à l’épaule justifiant une incapacité totale de travail de 21 jours, sous réserve des éventuelles complications, et avec éventuelle infirmité permanente, détaille le procureur de la République. Le passager arrière gauche, un brigadier-chef, touché par le premier tir, atteint également au niveau des yeux et du visage ainsi qu’à l’index gauche, justifiant une incapacité totale de travail de 21 jours, avec incapacité permanente en raison de la perte de l’usage de son œil droit. Le passager, arrière droit, un gardien de la paix, touché par le second tir, au niveau de la cuisse avec fracture osseuse, ayant provoqué une perte de connaissance et opéré en urgence, justifiant une incapacité totale de travail de 45 jours, avec éventuelle incapacité permanente."

    12 personnes interpellées

    Les investigations menées par le service territorial de police judiciaire de Nouméa ont abouti à l’interpellation, à compter du 26, de 12 personnes qui composaient le groupe d’individus de la rue Colardeau. Les multiples actes d’enquête, à savoir des auditions de témoins, l’exploitation de police technique et scientifique, les constatations sur les lieux, ont permis de déterminer la participation présumée à cette tentative de meurtre sur les policiers de trois individus : le tireur et son complice ainsi qu’un troisième ayant dissimulé l’arme du crime, laquelle a été retrouvée lors d’une perquisition.

    Au cours de sa garde à vue, le tireur présumé, un homme âgé de 26 ans, domicilié à Nouméa, a reconnu avoir fait usage de son arme, un fusil de chasse, à deux reprises sur les policiers de la Bac au passage de leur véhicule. Il se trouvait depuis 7 heures sur le barrage des "émeutiers", où un autre individu lui avait demandé d’aller chercher le fusil à l’approche du véhicule de police. Il dit avoir visé le véhicule au moyen de son fusil de calibre 25-06 doté d’une lunette.

    Il est mis en examen du chef de tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique et placé en détention provisoire, décision conforme aux réquisitions du parquet et à la demande du magistrat instructeur.

    Le complice du tireur, un homme âgé de 23 ans domicilié à Nouméa, est présenté par plusieurs témoins comme étant "très actif et agressif" sur le barrage et déterminé à faire monter la tension en répétant sans cesse de tirer sur la police. Il est désigné comme l’instigateur présumé de la tentative de meurtre sur les policiers, au vu des instructions qu’il a données au tireur. Il est mis en examen du chef de complicité par instigation de tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique et placé en détention provisoire.

    Réclusion à perpétuité

    Le troisième mis en cause, le frère du tireur, est poursuivi pour dissimulation de preuves d’un crime ou d’un délit, en cachant le fusil à lunettes ayant servi à la tentative de meurtre. Il est placé sous contrôle judiciaire par le magistrat instructeur.

    "Dans cette procédure caractérisant une volonté criminelle poussée à l’extrême au préjudice des forces de sécurité intérieure, les deux personnes mises en examen encourent la peine maximale de la réclusion à perpétuité", conclut Yves Dupas.

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