- Anthony Tejero | Crée le 14.05.2024 à 06h37 | Mis à jour le 14.05.2024 à 19h13ImprimerDes habitants se sont organisés pour assurer la sécurité de leur quartier, comme ici à l'entrée de Ouémo où un barrage filtrant a été mis en place par des résidents de la pressqu'île. Photo Baptiste GouretAlors que le couvre-feu a pris effet, à 18 heures, dans les communes du Grand Nouméa, le ministère de l'Intérieur annonce que 82 interpellations ont été réalisées depuis le début des émeutes. A noter que dans plusieurs quartiers nouméens, les habitants se sont organisés avant le coucher du soleil pour assurer leur sécurité la nuit prochaine.
[18h30] Un total de 82 personnes ont été interpellées ces deux derniers jours lors des violences survenues sur le Caillou, a annoncé mardi le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin. "Des familles de gendarmes ont été évacuées", a également indiqué le ministre, faisant état de 54 gendarmes et policiers blessés.
[18 heures] Le couvre-feu a pris effet dans l'agglomération du Grand Nouméa. Tout déplacement sur la voie publique et dans les lieux publics est désormais interdit jusqu'à mercredi 15 mai, 6 heures. Les rassemblements sont également interdits dans les quatre communes du Grand Nouméa jusqu'à' jeudi 16 mai, 16 heures. Au déclenchement du couvre-feu, de nombreux incendies étaient encore en cours dans l'agglomération, et notamment à Normandie.
[17h45] Dans certains quartiers résidentiels de Nouméa, des habitants se sont organisés en fin de journée sur des boucles de messagerie Whatsapp ou des groupes Facebook de voisins pour assurer la sécurité de leurs habitations pour la nuit. A l'entrée de la presqu'île de Ouémo, plusieurs dizaines de résidents ont mis en place un barrage filtrant à l'aide de barrières, de pneus et de véhicules stationnés. Ils ne laissent passer que les habitants du quartier. Parmi eux, une minorité s'est armée de pieds de biche, batte de baseball ou clubs de golf. Certains sont également cagoulés. Une grande partie d'entre eux ne comptent pas respecter le couvre-feu instauré par le haut-commissariat et qui prend effet ce mardi à 18 heures.
Une réaction légitime selon les habitants mobilisés. "Je ne suis pas violent, mais au bout d'un moment on est obligé de se défendre comme on peut, on n'a pas le choix", souligne un autre habitant, sous couvert d'anonymat. "Il faudra de toute façon en arriver là", pense un des organisateurs, qui a également préféré garder l'anonymat, au sujet d'éventuels affrontements avec des jeunes militants indépendantistes. Il a des raisons d'en vouloir à ces derniers : son commerce de Rivière-Salée a été incendié dans l'après-midi.
Des pneus, des plots, des barrières et des véhicules stationnés sont utilisés à l'entrée de Ouémo pour filtrer les entrées des véhicules sur la presqu'île. Photo Baptiste Gouret[17h30] Le panache de fumée se voit à des kilomètres à la ronde. Depuis ce matin, plusieurs entreprises de la zone industrielle de Normandie sont la proie des flammes. La Cienc, le Groupe Gourmand, Côte d'Asie, Satcar, le Gratuit... ont été en partie ou totalement incendiées.
[16h30] "Les rassemblements sur la voie publique et dans les lieux publics sont interdits dans les communes de Dumbéa, Nouméa, Mont-Dore et Païta à compter du mardi 14 mai 2024 à 16 heures jusqu'au jeudi 16 mai à 16 heures", indique le haut-commissariat dans un communiqué diffusé en fin de journée. Par ailleurs, il rappelle l'instauration d'un couvre-feu à partir de 18 heures, ce mardi 14 mai, et jusqu'à mercredi 15 mai, 6 heures, durant lequel tout déplacement sur la voie publique et dans les lieux publics est interdit. Plusieurs exceptions seront toutefois tolérées :
- les déplacements des personnels investis dans une mission de service public et des activitésnocturnes indispensables, ainsi que les transports de matériels qui ne peuvent être différés ;
- les déplacements liés à des motifs impérieux de santé, d'urgence médicale, ou d'assistance à personne vulnérable ou de force ;
- les professions médicales
Alors que des bandes s'affrontent à Tuband, trois policiers sont positionnés près du rond-point de l'Eau-Vive. Photo Anthony Tejero[14h00] Les affrontements entre bandes se poursuivent à Tuband. Les policiers étaient encore déployés sur le rond-point de l'Eau-vive.
[13H30] Dans un communiqué, le gouvernement collégial a réagi à la situation et aux émeutes qui ont éclaté la nuit dernière en Nouvelle-Calédonie. "Nous avons surmonté plusieurs crises, les événements en cours nous rappellent malheureusement à la fragilité des équilibres politiques, sociaux, économiques et culturels que nous avons pu construire difficilement depuis les accords de Matignon-Oudinot et l'accord de Nouméa." Le gouvernement en appelle ainsi à "la responsabilité de tous les Calédoniens, de nos responsables politiques, institutionnels, coutumiers, religieux, associatifs et familiaux. Nous leur demandons d'utiliser toutes les voies et les moyens à leur disposition pour ramener à la raison et au calme." Il en profite pour lancer un appel "au président de la République, à la représentation nationale et aux responsables politiques calédoniens pour garder à l'esprit que la recherche d'un accord global doit rester la priorité". Par ailleurs, l'exécutif témoigne de son "entière solidarité" aux entrepreneurs, aux commerçants et aux salariés touchés, soulignant qu'il "s'organise pour mettre en place dans les plus brefs délais des mesures d'accompagnement pour gérer les impacts de cette crise".
[12h15] "Je m'adresse à Christian Téin : il a intérêt à siffler la fin de la récréation sinon je vais le rendre responsable de tout ce qu'il se passe en ce moment", a averti Louis Le Franc, haut-commissaire. Il a également demandé aux responsables indépendantistes de calmer les jeunes pour qu'ils cessent toute violence, "sinon il y aura des morts". Avant d'ajouter : "Quand on court vers l'abîme, il est toujours temps de s'arrêter. Le risque, c'est de se retrouver dans une période similaire à celle des années 84-88, on en est proche."
[12 heures] Christian Téin, leader de la CCAT, revient sur les émeutes en cours dans l’agglomération, au micro de nos confrères de Radio Djido. Selon le porte-parole, "on ne peut pas empêcher ce déferlement de violence car depuis six mois, ils (les manifestants) subissent les discours haineux de Nicolas Metzdorf, de Sonia Backès et de l’État, estime le membre du mouvement, qui poursuit : On a plein de jeunes diplômés qui arrivent à la CCAT car ils n’ont pas de travail. Ce sont des jeunes qui ont des difficultés à mettre du pain sur la table. Quand un peuple est dos au mur, on ne peut pas l’empêcher. On est désolé de cette situation mais beaucoup de gens ont contraint le peuple kanak à cette situation."
Christian Téin juge bon néanmoins de préciser que "la CCAT n’a jamais appelé à piller les magasins" et qu’elle a "repris ce dossier parce qu’il s’enlisait avec les politiques".
"On risque de chambouler la vie d’une civilisation. Qu’est-ce que le gouvernement nous réserve derrière ce dégel du corps électoral", poursuit le porte-parole de la CCAT, avant d’appeler ces manifestants "à lever le pied".
"Les quartiers sont explosifs car ils vivent des difficultés de tous les jours. Je ne justifie pas ces exactions. Nous sommes dans la phase 2. On fait attention à nos vies et à celles des autres gens."
La société Le Froid, à Montravel, continue de brûler, laissant échapper un gigantesque panache de fumée noire. Photo Anthony Tejero[11h45] Un énorme panache de fumée noire s’échappe de la société Le Froid à Montravel qui continue de brûler. Une trentaine jeunes occupent encore l’usine Le Froid, incendiée dans la nuit. Le haut-commissaire leur demande d’en sortir instamment car " deux cuves d’hydrogène sous pression menacent d’exploser ". Louis Le France précise que "48 personnes ont été interpellées dans le Grand Noumea depuis la nuit dernière."
" Nous sommes confrontés à un vrai déchaînement de haine ", déplore le général Nicolas Matthéos, de la gendarmerie. " La gendarmerie ne lâchera rien, nous serons partout. "
" On m’informe d’une altercation au rond-point de l’Eau-Vive, les Calédoniens commencent à s’énerver " et à réagir face aux blocages, avertit Sonia Lagarde, inquiète d’une éventuelle " guerre civile ".
La représentante de Païta Maryline d'Arcangelo, la présidente de la province Sud Sonia Backès, le commandant de la gendarmerie le général Nicolas Matthéos, le haut-commissaire Louis Le Franc et la maire de Nouméa Sonia Lagarde lors de la conférence de presse organisée ce mardi en fin de matinée au haut-commissariat. Photo Baptiste Gouret[Mise à jour : 7 h30] Le haut-commissariat annonce que "de nombreux blessés" sont à déplorer parmi les forces de l’ordre. En revanche, pour l’heure du moins, aucun blessé n’a été recensé au sein de la population.
À ce stade, les forces de l’ordre ont procédé à 36 interpellations. Ces personnes seront présentées devant la justice dès ce mardi.
Le haut-commissaire "condamne avec la plus grande fermeté ces actes de violence, constituant des atteintes graves aux personnes et aux biens. Nous restons mobilisés pour assurer la sécurité de la population en réaffirmant notre détermination à maintenir l’ordre public en tout point et en tout lieu", assure Louis Le Franc, qui annonce l’instauration d’un couvre-feu dans l’agglomération de Nouméa.
Cette mesure prendra effet à compter de ce mardi 14 mai à 18 heures, jusqu’à mercredi 15 mai, à 6 heures Dispositif qui pourra être reconduit "autant que nécessaire".
Par ailleurs, tout rassemblement est interdit dans le Grand Nouméa (Nouméa inclus), comme le transport d’armes et la vente d’alcool sur l’ensemble du pays.
La concession Renault a été entièrement ravagée par un incendie dans la nuit de lundi à mardi. Photo DR[Mise à jour : 7 heures] Cette nuit et ce début de matinée sont particulièrement éprouvants également pour les pompiers qui sont sollicités pour des feux "partout".
Parmi les incendies majeurs à déplorer : plusieurs concessionnaires automobiles (Mazda, Vallée-du-Tir, Renaut Dacia de Magenta), de sociétés industrielles comme Le Froid ou encore Biscochoc. Ce matin, à 7 heures, les pompiers de Nouméa sont notamment particulièrement mobilisés sur un feu à Ducos Factory.
L’entreprise Quality boats, à La Conception, a été ravagée par un incendie durant la nuit. Photo DRDepuis hier soir, le 18 a reçu plus de 1500 appels contre habituellement une centaine par jour. "Nous devons déjà en être entre 150 et 200 interventions, annonce le commandant Géraldine Bourgoin, qui salue la mobilisation sans faille de ses équipes sur le terrain. Nous avons été fortement caillassés mais heureusement nous ne déplorons à cette heure aucun blessé parmi les pompiers grâce à un gros travail de partenariat avec la police. Et à ma connaissance, les incendies n’ont, à ce stade, fait aucune victime. Nous ne pouvons pas aller partout. Nous devons hiérarchiser nos interventions."
Dans la commune, quatre engins incendie et quarante pompiers sont mobilisés depuis hier soir.
[6 heures] Après la nuit d’émeutes et d’affrontement qui a secoué Nouméa et son agglomération, la situation reste extrêmement tendue ce mardi matin, indique la gendarmerie, qui appelle les Calédoniens à rester chez eux autant que possible.
De nombreuses personnes continuent de bloquer plusieurs axes stratégiques et il est actuellement impossible de rentrer ou sortir de Nouméa, indique la gendarmerie. La circulation est notamment coupée au niveau de la voie express, notamment vers le Caillou bleu, dans les secteurs d’Apogoti, de Saint-Vincent ou encore de Saint-Louis.
Incendies toujours en cours
Des incendies sont toujours en cours ce matin, dont un dans une société du secteur de Magenta.
Ces violences interviennent, sur fonds de vive opposition au dégel du corps électoral parmi les rangs indépendantistes, alors que le projet de réforme institutionnelle est actuellement examiné à Paris, à l’Assemblée nationale.
Renforts de forces de l’ordre
Selon notre partenaire Outremer 360, quatre escadrons de gendarmerie mobile et deux sections de CRS-8 sont actuellement envoyés en Nouvelle-Calédonie. Si aucun bilan officiel n’a encore été communiqué, ce mardi matin, plusieurs gendarmes auraient été blessés durant ces exactions.
A 17 heures, un épais nuage de fumée noire s'échappait toujours de la zone industrielle de Normandie. Photo Nicolas LebretonMERCI DE VOUS IDENTIFIER
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