Nouveau procès pour le meurtrier de Houaïlou

Pour cette deuxième session d’assises de 2024, après celle de février, "on note un nombre significatif de procès en appel", fait remarquer Philippe Faisandier, avocat général près la cour d’appel de Nouméa. Trois affaires sont en effet jugées quelques mois après des condamnations prononcées en première instance. C’est le cas du procès pour meurtre qui occupera les jurés les 16 et 17 mai. L’accusé, un homme âgé de 23 ans aujourd’hui, comparait pour la deuxième fois devant la cour d’assises après avoir été condamné en septembre à 20 ans de réclusion criminelle (décision dont il a fait appel) pour avoir tué un homme de 27 ans, le 4 juillet 2021.

Les faits se sont produits à la tribu de Neoua, à Houaïlou. La victime était venue "demander des explications" à l’accusé, qu’il connaissait "depuis l’enfance", au sujet de dégradations commises sur son véhicule. L’altercation verbale prend une tournure dramatique lorsque l’accusé, 19 ans au moment des faits, tire dans le dos de la victime à une distance réduite comprise "entre 10 et 18 mètres", détaille Philippe Faisandier. La victime décède rapidement de ses blessures. Douze impacts de plombs seront relevés sur son corps. L’accusé encourt jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.

Trois jeunes hommes accusés d’une agression filmée à Dumbéa

Du 28 au 30 mai, une affaire de violences en réunion sera jugée par la cour d’assises des mineurs, un des accusés étant âgé de 16 ans au moment des faits. Ils remontent au 11 février 2022. Alors qu’il sort d’une épicerie, un homme est pris à partie par deux personnes qui le frappent "sans raison apparente", note Philippe Faisandier. Les coups pleuvent, dont une partie est donnée au visage alors que la tête de la victime repose sur rail métallique. La victime est évacuée au Médipôle dans un état critique. Après plusieurs jours de coma, l’homme se réveille avec plusieurs séquelles, dont une infirmité permanente et irréversible qui se traduit par des pertes de mémoire régulières. Les deux auteurs des coups sont retrouvés quelques jours plus tard, ainsi qu’un troisième homme, accusé d’avoir filmé toute la scène. Les trois accusés risquent jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle.

Quatre affaires de viols et d’agressions sexuelles

Le reste de la session, qui s’étend du 13 au 31 mai, sera occupé par des affaires de mœurs. Trois des quatre dossiers concernent des mineurs victimes de viols ou d’agressions sexuelles, bien souvent dans le "cadre familial ou intrafamilial", souligne l’avocat général près la cour d’appel de Nouméa. Trois des quatre accusés comparaissent libres sous contrôle judiciaire, un autre sera jugé lors de sa détention provisoire. Deux des quatre affaires font l’objet d’un procès en appel après des condamnations respectives de douze ans de réclusion criminelle prononcées en première instance. La troisième et dernière session d’assises de l’année 2024 devrait avoir lieu en novembre.