- Frédérique de Jode / L Calédonie | Crée le 05.05.2024 à 05h00 | Mis à jour le 05.05.2024 à 05h00ImprimerSelon le psychologue Grégoire Thibouville, psychologue, la procrastination sur un plan psychologique est liée le plus souvent à l’absence de désir, d’élan, de sens à donner à l’action. Photo DR" J’ai le temps, je le ferai demain ". " Ce n’est pas si urgent ". Qui n’a jamais repoussé une tâche ou une décision ? Il arrive souvent que l’on procrastine. Mais si ce comportement est trop systématique, il cache des blocages psychiques et émotionnels. Explications du psychologue clinicien Grégoire Thibouville, pour notre partenaire L Calédonie.
"La deadline pour rendre mon article sur la procrastination approche dangereusement mais je fais plein de choses sauf celle de me mettre devant mon ordinateur et écrire. Pourtant, j’ai parfaitement
la construction de l’article en tête. Est-ce que je glande ou je procrastine ?" Par définition, procrastiner est d’avoir tendance à remettre au lendemain une décision ou l’exécution de quelque chose.
"Dans le langage courant, on peut dire que c’est glander mais c’est une forme larvée, précise Grégoire Thibouville, psychologue. Les personnes qui procrastinent peuvent être au contraire très actives, multiplier les tâches pour fuir la tâche initiale, principale, fuir les émotions qu’elle procure." La procrastination sur un plan psychologique est liée le plus souvent à l’absence de désir, d’élan, de sens à donner à l’action.
Profils
Qu’est-ce qui se cache derrière ce comportement ? "Les tâches que l’on reporte sont liées à des blocages psychiques, émotionnels, de l’anxiété, de la peur, du stress", appuie Grégoire Thibouville. Les procrastinateurs sont en majorité des "personnes qui ont un manque de confiance en elles avec souvent derrière la notion de crainte de l’échec", poursuit-il. Et d’ajouter : "Elles ont des profils anxieux, des fragilités narcissiques, une mauvaise image de soi et une tendance à se déprécier". La procrastination peut nous faire également penser à une posture d’adolescence.
Les comportements excessifs autour des écrans participent à la procrastination.
À cette période, on se sent mal dans sa peau et on ne va pas prendre de plaisir dans le rapport aux tâches. "Souvent, les jeunes mais aussi les adultes vont alors rester des heures à regarder des vidéos sur Internet pour ne pas exécuter leur tâche. L’évolution technologique et les comportements excessifs autour des écrans participent à la procrastination, nous éloignent de nos tâches, nous distraient et peuvent gérer notre anxiété", appuie Grégoire Thibouville. Autre profil : des personnes qui sont trop exigeantes avec elles-mêmes ou à qui on inflige une forme d’exigence, de réussite.
Conseils
Mais ne serions-nous pas finalement plus productifs dans l’urgence, en étant acculés ? "Cela peut marcher quelques fois mais c’est un leurre de penser que l’on serait plus efficace en faisant les choses à la dernière minute. On sait scientifiquement, qu’un travail exécuté à la dernière minute ne sera jamais à la hauteur de celui qui a été travaillé bien en amont."
Illustration L CalédonieAlors que faire pour arrêter de procrastiner ? "Je rappelle aux patients qui ont cette problématique que la procrastination n’a rien à voir avec la paresse. C’est important car l’entourage va souvent renvoyer cette image", précise Grégoire Thibouville.
Surtout ne pas se mettre de pression, s’entourer de proches ou d’un professionnel de santé qui vont vous aider à programmer un échéancier qui va être adapté à votre énergie. "Si c’est vraiment handicapant, il est conseillé de consulter pour aller chercher, explorer la source de ce comportement", conclut-il.
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