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    Nouvelle Calédonie
  • AFP | Crée le 25.10.2024 à 09h53 | Mis à jour le 25.10.2024 à 09h53
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    La PDG du géant minier français Eramet, Christel Bories, annonce que le groupe a renoncé, au moins temporairement, à son projet de recyclage de batteries en France "compte tenu de la très lente montée en puissance" des nouvelles usines de batteries en Eur Photo DR
    Hoquet dans la transition industrielle ? Après Stellantis en septembre, Eramet a annoncé jeudi la suspension de son projet d’usine de recyclage de batteries de véhicules électriques dans le nord de la France, par manque de marché en Europe.

    "Faute de montée en puissance en Europe des usines de batteries et de leurs composants, il existe aujourd’hui de fortes incertitudes, à la fois sur l’approvisionnement en matières premières de l’usine et sur les débouchés des sels métalliques issus du recyclage", déclare Eramet qui a décidé de suspendre son projet d’usine de recyclage de batteries de véhicules électriques dans le nord de la France.

    Côté matières premières vierges, le groupe minier français, qui a recentré sa stratégie depuis 2021 sur les métaux stratégiques de la transition comme le lithium, le nickel ou le cobalt, a repris la pleine propriété et sécurisé son gisement argentin de lithium, inauguré en juillet.

    Jusqu’à 75 000 tonnes par an

    Le groupe français a acheté la participation de 49,9 % du groupe chinois Tsingshan dans le site d’exploitation du lithium de Centenario, Eramine Sudamerica, "l’un des gisements les plus importants au monde", pour 699 millions de dollars. Une décision d’autant plus stratégique que ce gisement argentin, capable de produire 24 000 tonnes de carbonate de lithium par an, a le potentiel d’arriver à "75 000 tonnes par an" pour équiper jusqu’à 2 millions de batteries de véhicules électriques chaque année, "ce qui correspondrait aux besoins français", selon les calculs du groupe.

    Peut-être un peu trop en avance sur le rythme industriel européen, Eramet, qui dispose de brevets novateurs pour extraire les métaux critiques des batteries usagées, comptait sur son projet de recyclage pour lancer, parallèlement à l’extraction du lithium en Argentine, les futures "mines urbaines" en Europe. Le but étant d’éviter que les précieux métaux, dont l’Europe manque, ne repartent ailleurs, une fois que les batteries seront périmées. Mais Eramet a dû renoncer au moins temporairement à son projet "compte tenu de la très lente montée en puissance" des nouvelles usines de batteries en Europe.

    Pas de débouché en Europe

    La PDG du groupe, Christel Bories, a notamment cité jeudi les "problèmes" rencontrés par les fabricants de batteries NorthVolt ou ACC tout en se disant "totalement convaincue de la nécessité de développer une économie circulaire des métaux critiques sur le sol européen, dont le recyclage des batteries en fin de vie sera un élément clé de la chaîne de valeur future". Eramet n’avait pas non plus trouvé de débouché en Europe pour les métaux issus du recyclage de batterie. "Si aujourd’hui on faisait des sels (de nickel, de cobalt ou de lithium, NDLR) issus du recyclage, on devrait les vendre en Asie. Cela ne fait pas de sens de recycler sur le marché européen pour vendre le produit en Asie", a relevé Mme Bories.

    Son partenaire sur ce projet, le groupe français Suez, qui devait installer une usine de tri et de broyage de batteries usagées à côté de la sienne, a indiqué jeudi que la décision d’Eramet "ne remet pas en cause le travail en cours de Suez pour le développement d’une usine dédiée au démantèlement et au recyclage des batteries". Fin septembre, lorsque Stellantis avait annoncé qu’il renonçait aussi à un projet concurrent de recyclage de batteries en coentreprise avec Orano, ce dernier avait aussi dit poursuivre ses discussions sur le sujet.

    Interrogé sur la possibilité d’un rapprochement avec Orano, Suez n’a pas fermé la porte, signalant "être ouvert à discuter avec d’autres acteurs". Au troisième trimestre, Eramet a affronté une mauvaise conjoncture qui a fait baisser ses volumes de vente et son chiffre d’affaires, sous la pression surtout de la crise de l’acier en Chine, où il a du mal à écouler son manganèse (qui sert à la production d’acier). Contraint de suspendre pour trois semaines l’activité d’extraction de sa mine de manganèse au Gabon par manque de demande chinoise, le groupe a aussi souffert d’un ralentissement des ventes externes de nickel en Indonésie dans sa mine de Weda Bay.

    En Nouvelle Calédonie, les ventes de sa filiale SLN (Société Le Nickel) ont baissé de 56 % à 99 millions d’euros, conséquence du contexte social et politique troublé de l’île et d’une "forte baisse d’activité".

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