Un nouvel incendie, cette fois-ci en pleine journée. Dans la confusion, la situation se tend jour après jour à Kouaoua, devant le centre minier de la SLN. Depuis lundi, plusieurs jeunes, une quarantaine, issus des tribus de Méa et de Méchin, bloquent l'accès à la mine SLN de la commune. Leur revendication ? Cesser l'exploitation de nouvelles concessions, malgré des autorisations données par la province, après une consultation publique.

Face à cette situation de blocage, les réunions se multiplient entre la SLN et les différentes autorités. Qu'elles soient coutumières, municipales ou encore associatives.

Ces rencontres, jusqu’à hier, n’ont pas porté leurs fruits, puisque le groupe présent sur place ne souhaite plus avoir affaire, pour l’instant, à ces différents protagonistes. Les jeunes s'estimeraient lésés par différents accords entre la SLN et les chefs de tribus. Ils auraient l'impression qu'on « leur cache des choses » et s'estiment « laissés-pour-compte ». « Nous ne sommes pas informés des activités de ces mines, a expliqué Orlando Nimoiri, porte-parole des jeunes au micro de Caledonia. Ils ne nous ont pas fait part de cette nouvelle activité au-dessus de chez nous. Il faut fermer, sans condition. Nous disons non aux mines. Il y a des arbres endémiques. »

Huit incendies en deux ans

De quoi compliquer les négociations. La SLN, de son côté, assure vouloir poursuivre « les réunions et le dialogue ». Mais avec qui ?

« Rien n'est organisé, on ne sait pas ce qu'ils veulent exactement et il faut vite que le dialogue reprenne entre les jeunes et les coutumiers, confiait hier un habitant de la commune. Pour l'instant, ça n'avance pas. »

D'autant qu'au blocage se sont ajoutées deux exactions. La première a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi : des hommes ont tenté d'incendier une nouvelle fois la Serpentine.

La seconde tentative n'a pas avorté. Hier matin, en pleine journée, le tapis roulant a une nouvelle fois pris feu. Depuis, rien ne semble évoluer sur place. Evidemment, une nouvelle plainte va être déposée pour la destruction du matériel. Hier, aucune interpellation n'avait été réalisée.

Cela fait maintenant huit fois que la Serpentine est incendiée, en 2 ans.

Au mois de juin, un trentenaire avait été condamné à 18 mois de prison par le tribunal correctionnel, reconnu coupable d'être à l'origine de l'un de ces sinistres. Face aux juges il avait évoqué sa colère : « Les promesses de la SLN n’ont pas été respectées. Le terrain de foot, l’église… Il y a les pollutions aussi, les lits des rivières ne sont pas curés (...) Nous, on demande un tout petit peu, la société brasse des milliards chaque mois. »