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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 09.10.2024 à 15h30 | Mis à jour le 09.10.2024 à 15h33
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    La 4e Commission de l’ONU, consacrée aux questions de décolonisation, se réunit en ce moment à New York. Plusieurs représentants calédoniens y participent. Capture d'écran Web TV ONU
    Une délégation des Loyalistes et des représentants du camp indépendantiste participent actuellement à la 4e commission de l’Organisation des Nations Unies (ONU), à New York, qui traite notamment des questions de décolonisation. Ils ont été entendus, mardi, par l’assemblée.

    Rarement la 4e Commission des Nations unies aura accueilli autant de responsables calédoniens. Pour la 79e session de ce comité consacré aux questions de décolonisation, qui doit s’étendre jusqu’au 20 octobre, indépendantistes et non-indépendantistes ont été nombreux à faire le déplacement jusqu’à New York pour défendre leur vision de la crise qui frappe le pays depuis le 13 mai et présenter leurs doléances à l’instance internationale. Lundi 7 octobre, ils ont été entendus par l’assemblée. Claude Gambey, le représentant du président du gouvernement Louis Mapou, a été le premier à prendre la parole. "L’absence de consensus sur la modification du corps électoral a été à la source du déferlement de violences que nous avons vécu le 13 mai", a-t-il signalé, évoquant un "point sensible" connu de tous.

    La souveraineté, une option à "envisager sérieusement"

    "L’histoire a récemment bégayé. Cette répétition nous donne l’impression de tourner en rond, avec toujours ce même plafond de verre impossible à briser" pour atteindre l’indépendance. Selon Claude Gambey, "la tendance électorale de ces dernières années montre que la voie vers la souveraineté est devenue une option qu’il faut envisager sérieusement pour garantir des perspectives durables". "Le vote aux dernières législatives 2024 a corroboré cette évolution puisque les candidats indépendantistes ont obtenu 10 000 voix de plus que les non-indépendantistes, plaçant ainsi pour la première fois depuis plus de cinquante ans un député indépendantiste à l’Assemblée nationale."

    Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France à l’ONU, a ensuite brièvement pris la parole, sans engager outre mesure le gouvernement français dans les débats. "Il appartient aux Calédoniens, avec l’aide de l’État, d’aborder tous les sujets de leur avenir au-delà des seules questions institutionnelles", s’est-il contenté de rappeler, après avoir souligné que l’État s’attachait, dans l’immédiat, à restaurer le calme dans l’archipel.

    Les propos se sont, par la suite, particulièrement durcis, avec d’abord l’intervention de Naïa Wateou, élue du groupe Loyalistes au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, venue, selon ses mots, porter "un message de vérité, celui d’un processus que les Calédoniens ont achevé en votant par trois fois contre le projet d’indépendance". "Le 13 mai, par la force et la violence, une partie des indépendantistes a fait voler en éclat cet avenir que nous appelions de nos vœux. Par la force et la violence, ils ont tenté d’imposer à tout un pays leur volonté d’indépendance", a-t-elle fustigé.

    Sonia Backès, présidente de la province Sud, a opté pour le même registre. "Devant les médias et les instances internationales, ils [les indépendantistes radicaux NDLR] se victimisent, réinventent l’histoire, alors qu’ils ont laissé leurs miliciens incendiés des dizaines d’écoles, de collèges, de lycées et d’instituts de formation. Difficile aujourd’hui de pardonner à ceux qui n’ont que le mot paix et fraternité à la bouche mais incendient même les églises et les temples", a tancé la cheffe de file des Loyalistes, demandant des Nations unies une condamnation "sans réserve".

    Un nouveau référendum demandé

    Le Sénat coutumier, aidé par la Conférence des églises du Pacifique, a lui aussi envoyé plusieurs représentants plaider la cause du peuple kanak. Ludovic Boula, sénateur de Lifou, et Jérôme Bouquet-Elkaïm, avocat du Sénat coutumier, ont dénoncé d’une même voix le comportement de l’État avant et après le 13 mai, considérant que le gouvernement français avait créé les conditions d’une crise insurrectionnelle avant de la réprimer par la violence. Un jour qui restera comme celui où "s’est révélée la posture coloniale de la France", a dénoncé celui-ci. "Il n’y a eu ni ingérence extérieure, ni tentative de coup d’État ni radicalisation du monde mélanésien, a défendu Jérôme Bouquet-Elkaïm. Et si discrimination il y a eu, elle n’a pas touché les colons européens qui continuent de toucher des leviers de l’économie et du pouvoir." Ils demandent à la 4e Commission d’ouvrir "une enquête internationale sur les violations des droits de l’homme en Nouvelle-Calédonie" et de recommander à l’État français l’organisation "d’un nouveau référendum sur l’accès à la pleine souveraineté".

    Deux semaines après la déclaration unilatérale de souveraineté des chefferies sur leurs terres coutumières, signée à Maré le 24 septembre, c’est en tant que "roi du royaume de Gureshaba, Nengone, de Kanaky-Nouvelle-Calédonie" qu’Hippolyte Sinewami s’est présenté devant l’assemblée des Nations unies. "Nous sommes parmi vous aujourd’hui pour demander à la Commission, ainsi qu’à tous les pays membres de l’Assemblée des nations unies, de prendre acte de notre déclaration de souveraineté et de reconnaître ainsi notre autonomie de gouvernance et notre indépendance", a exigé le porte-parole d’Inaat ne Kanaky.

    La 4e Commission poursuit ces travaux ce mercredi. De nouvelles prises de parole de représentants calédoniens devraient avoir lieu.

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