- Baptiste Gouret | Crée le 18.04.2024 à 12h43 | Mis à jour le 18.04.2024 à 12h43ImprimerLes membres de la CCAT ont tenu une conférence de presse, ce jeudi matin, pour revenir sur la mobilisation de samedi et afficher leur détermination. Photo Baptiste GouretCinq jours après le rassemblement contre le dégel du corps électoral, la cellule de coordination dresse un bilan positif de la manifestation, se félicitant d’avoir envoyé un "message fort à l’État". Les militants indépendantistes veulent désormais afficher leur détermination dans leur combat pour le retrait définitif du projet de réforme constitutionnelle.
"On continuera la mobilisation jusqu’au bout pour que l’État comprenne qu’on ne peut pas faire sans nous dans ce pays." Cinq jours après le rassemblement, organisé samedi 13 avril sur la place de la Paix et au Mwâ Kââ contre le projet de dégel du corps électoral, les membres de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) veulent afficher leur détermination. En réunissant plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les rues de Nouméa (50 à 60 000 selon les organisateurs, 20 000 selon les forces de l’ordre), les militants indépendantistes se félicitent d’être parvenus à "envoyer un message fort à l’État", souligne Dominique Fochi, représentant de l’Union calédonienne.
"Pas d’alternative" au retrait de la réforme
La demande, faite à un État "qui a pris parti pour la droite locale", n’a pas changé : le retrait définitif du projet de réforme constitutionnelle visant à modifier le corps électoral pour les prochaines provinciales. "Il n’y a pas d’alternative", assène Christian Tein, responsable de la CCAT. "La souffrance du peuple kanak a assez duré", pour Sylvain Boiguivie, de la Dynamique unitaire Sud. Or, ce texte représente "symboliquement la volonté de tuer le peuple kanak".
La CCAT promet une "mobilisation qui va s’intensifier tant que le message ne sera pas entendu" par Paris. "Ce combat non-violent, c’est la seule arme qui nous reste", poursuit Sylvain Boiguivie. Car plus question de discuter avec Gérald Darmanin. "On ne veut plus avoir affaire à lui", lâche Christian Tein, qui voit dans le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer un homme qui a choisi son camp, celui des loyalistes.
Ramener les discussions en Nouvelle-Calédonie
Dans la lignée des positions du FLNKS prises lors de son dernier congrès, organisé le 23 mars, les militants indépendantistes ne reprendront les discussions que dans le cadre d’une mission de médiation, seul moyen de parvenir, selon eux, à un "consensus global" et de ramener le débat sur le Caillou. "Aujourd’hui, les discussions se déroulent à Paris et des gens qui ne connaissent rien à notre culture et à notre façon de vivre vont voter une réforme", déplore Henri Juni.
Aucune date d'une nouvelle mobilisation contre le dégel n’a pour l’instant été avancée. Vendredi matin, les militants de la CCAT seront toutefois réunis devant le tribunal de Nouméa pour demander, une nouvelle fois, la libération de participants à la manifestation du 21 février jugés pour avoir commis des violences contre les forces de l’ordre.
Le FLNKS appelle lui aussi à poursuivre la mobilisation
À l’issue des mobilisations de samedi dernier, auxquelles ont participé plusieurs dizaines de milliers de Calédoniens, dont de nombreux indépendantistes à l’appel de la CCAT, le FLNKS se félicite de cette manifestation qui s’est tenue "dans le calme et le respect de la dignité du combat pour l’accession à la pleine souveraineté".
Dans un communiqué diffusé mercredi soir, le bureau politique du FLNKS estime que la mobilisation doit se poursuivre et appelle le peuple de Nouvelle-Calédonie "à rester à l’écoute et à ne pas céder aux provocations et à la désinformation qui porteraient atteinte à l’unité et à la cohérence des actions menées par la mouvance indépendantiste", qui a su, à travers ses mobilisations, "montrer au monde et en particulier à l’État sa détermination et sa discipline".
Dans la lignée des positions prises lors de son 42e congrès, tenu le 23 mars, le BP du FLNKS réaffirme sa volonté d’un "accord global" afin de "tracer le chemin de la Kanaky-Nouvelle-Camlédonie vers la pleine souveraineté et l’indépendance". "C’est la seule voie possible." Ainsi, il soutient le projet de résolution déposé par les groupes indépendantistes sur le bureau du Congrès demandant un retrait du projet de loi constitutionnelle portant modification du corps électoral provincial.
Le Front réitère par ailleurs sa demande d’une mission de médiation "impartiale" pour reprendre les discussions à l’échelle locale. À ce sujet, "le FLNKS reste donc dans l’attente d’une réponse de l’État français".
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