- Baptiste Gouret | Crée le 20.12.2024 à 11h46 | Mis à jour le 20.12.2024 à 11h51ImprimerLe FLNKS a organisé une conférence de presse, ce vendredi 20 décembre, animée par son secrétaire général Dominique Fochi, pour dénoncer des pratiques discriminatoires à l’encontre de la population kanak au sein des entreprises. Photo Baptiste GouretLe Front dit constater, ces derniers mois, des pratiques discriminatoires au sein des entreprises calédoniennes. Un phénomène qualifié de "chasse aux Kanak" et dont les conséquences seraient "néfastes pour l’avenir du pays".
Un "esprit revanchard" s’est-il installé dans les entreprises calédoniennes depuis la crise insurrectionnelle du 13 mai ? C’est du moins le constat dressé par le bureau politique du FLNKS, qui a réuni la presse ce vendredi 20 décembre pour alerter sur la multiplication de pratiques discriminatoires dans le monde du travail dont serait victime la population kanak, et notamment sa jeunesse. Ces derniers mois, "on observe une discrimination à l’emploi, plus particulièrement des populations issues des quartiers populaires", affirme Dominique Fochi, secrétaire général du FLNKS. Par ailleurs, "une partie des travailleurs indépendants est écartée directement ou indirectement de l’attribution des marchés de démolition".
"Climat stressant, anxiogène"
Un phénomène qui met en péril la volonté de paix et de reconstruction dans laquelle le FLNKS dit s’inscrire. "Reconstruire sur un modèle où une partie de la population se sent encore à l’écart nous conduirait à des conséquences néfastes pour l’avenir de notre pays", poursuit Dominique Fochi, appelant à ne pas reproduire "les erreurs du passé" et notamment la "marginalisation d’une partie de la jeunesse". Cette mise en garde du Front vise justement à "anticiper ce qui risquerait de se produire si on ne corrige pas tout de suite le tir concernant la reconstruction de notre pays à laquelle tout le monde doit participer", prévient également Aloisio Sako.
Ce constat est partagé par l’USTKE, qui le qualifie même de "chasse aux Kanak", selon l’expression employée par son ancien président, André Forrest. "Les salariés qui ont eu la chance de reprendre le travail ont été accueillis dans un climat stressant, anxiogène, comme des pestiférés, des terroristes, simplement parce qu’ils étaient Kanak." André Forrest dénonce également un "esprit favorable aux licenciements anti-kanak" et des "sanctions disciplinaires" qui les viseraient particulièrement. Des propos violents et parfois menaçants ont également été rapportés au syndicat par des salariés. "Certaines directions leur ont dit : 'allez dire à la CCAT de vous trouver du travail'."
Une entrave à la paix
Des comportements qui s’opposent, selon le FLNKS, aux objectifs de rééquilibrage inscrits dans les accords de Matignon-Oudinot et de Nouméa, dans lesquels est stipulé "que la formation et la promotion des Kanak à tous les niveaux doivent être une priorité afin de rééquilibrer leur participation dans toutes les instances décisionnelles".
"Beaucoup pensent que c’est une faveur accordée aux Kanak, c’est faux. La reconnaissance du peuple kanak dans ses droits sociaux, politiques et économiques est le socle sur lequel nous devons bâtir un avenir commun, insiste André Forrest. Ces discriminations persistantes ne sont pas seulement une trahison à des engagements passés, mais une entrave à la paix et au développement du collectif, du pays."
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