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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 20.12.2024 à 10h13 | Mis à jour le 20.12.2024 à 10h13
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    Le secteur des services est le plus touché par la crise insurrectionnelle, avec plus de 4 000 emplois perdus en six mois. Photo d'illustration/Anthony Tejero
    Dans une nouvelle note conjoncturelle des 2e et 3e trimestres, l’Institut de la statistique et des études économiques met en lumière l’effondrement de l’emploi calédonien, qui a retrouvé en six mois son niveau de septembre 2008, avec un salarié sur sept désormais au chômage. Le secteur des services est le plus touché.

    Pas un mois ne passe sans qu’une actualisation des données vienne confirmer l’étendue des dégâts provoqués par la crise insurrectionnelle survenue le 13 mai. Dans une nouvelle note conjoncturelle, consacrée aux 2e et 3e trimestres 2024 et publiée jeudi 19 décembre, l’Institut de la statistique et des études économiques (Isee) met en lumière une situation économique qui pèse lourdement sur l’emploi calédonien. Un premier chiffre donne la mesure de ces difficultés : entre mars et septembre, la Nouvelle-Calédonie compte 9 250 salariés en moins. Le pays retrouve ainsi son niveau d’emploi "de septembre 2008", note l’Isee.

    Les aides ont limité la casse

    Cette tendance a été observée dès la fin du deuxième trimestre, avec des indicateurs déjà dans le rouge : en juin, "60 700 salariés" étaient déclarés auprès de la Cafat par les employeurs du secteur privé, ce qui représente "5 900 de moins qu’au 1er trimestre, soit une baisse de 9 %". Parallèlement, les chefs d’entreprise se sont montrés particulièrement pessimistes, avec un climat des affaires historiquement bas (64,1) au 2e trimestre et des créations d’entreprises qui ont atteint leur niveau le plus faible : 560 entreprises ont été créées au 2e trimestre 2024, "soit deux fois moins que la moyenne de ces 30 dernières années". Les aides déployées par les pouvoirs publics pour faire face à la crise (FSE, chômage partiel, report d’échéances…) ont néanmoins limité la casse. Les cessations d’entreprise sont très en dessous de la moyenne, les liquidations judiciaires conformes au niveau moyen et les ruptures de contrats affichent même une forte baisse (-67 % par rapport à mars). Pour autant, le nombre d’employeurs entre mars et juin est en net recul (-1 400) tout comme le nombre d’embauches (-22,5 % par rapport au 1er trimestre).

    Toutes ces tendances se sont confirmées au 3e trimestre 2024, même si l’Isee se montre prudent, évoquant des données au 30 septembre "susceptibles d’être modifiées dès le mois prochain, pour tenir compte des déclarations tardives".

    Le secteur des services perd 4 400 salariés

    Il n’empêche : une nouvelle chute de l’emploi semble se dessiner à nouveau, avec une estimation de 3 400 salariés en moins entre juin et septembre. "Comme au 2e trimestre, les autres indicateurs sont en berne : les créations d’entreprises peinent à redémarrer (70 créations entre juin et septembre), tandis que les cessations d’entreprises doublent." Le nombre d’employeur poursuit sa chute : 3 000 employeurs en mars n’avaient plus de salarié en septembre. Le chômage partiel continue toutefois de jouer son "rôle d’amortisseur", en maintenant les contrats de travail des salariés.

    Dans sa note conjoncturelle, l’Isee entre également dans le détail des impacts de la crise sur les différents secteurs d’activité. Sans surprise, alors qu’il représentait un emploi privé sur deux avant la crise, le secteur des services est le plus touché, avec 4 400 salariés perdus entre mars et septembre. Il passe sous la barre des 31 000 salariés, une première depuis 2011. La baisse de l’emploi est également marquée dans l’industrie, avec 2 700 salariés en moins en six mois, en grande partie liée aux difficultés rencontrées par le secteur du nickel déjà avant la crise et à la fermeture de l’usine KNS. Mais les exactions de mai ont accéléré la disparition des emplois dans l’industrie, "notamment en rendant difficile voire impossible l’accès aux sites de production", fait remarquer l’Isee.

    La construction, quant à elle, subit un fort ralentissement, lié en partie à l’arrêt de la commande publique. Le secteur a perdu 1 300 emplois, et compte désormais 4 600 salariés, loin des 6 000 qu’il faisait travailler ces quatre dernières années. Le commerce perd lui aussi près de 2 000 salariés, en particulier dans les boutiques d’alimentation, les magasins spécialisés et les stations-service, qui ont été nombreux à être dégradés ou incendiés durant les exactions.

    L’agriculture aussi affiche une perte d’emploi. Le secteur s’affaiblit avec 270 salariés en moins entre mars et septembre. La baisse "concerne essentiellement les activités de cultures de légumes, de melons, de racines et de tubercules, la production animale et les élevages de crevettes".

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