- Anthony Tejero | Crée le 21.03.2024 à 16h20 | Mis à jour le 21.03.2024 à 16h20ImprimerÉdouard Philippe a été Premier ministre d’Emmanuel Macron, de mai 2017 à juillet 2020, et a ainsi œuvré à la mise en place des référendums, en particulier du scrutin de 2018. Photo Anthony TejeroLe président du parti Horizons et ancien Premier ministre a entamé, ce jeudi, un déplacement de six jours sur le Caillou. Édouard Philippe, qui assure ne porter la voix d’aucune institution, dit venir "écouter librement" l’ensemble des sensibilités politiques et des acteurs de la société calédonienne.
C’est pour "poursuivre la conversation" qu’il avait "engagée avec la Nouvelle-Calédonie" en tant que Premier ministre, de 2017 à 2020, qu’Édouard Philippe a entamé, ce jeudi, sa troisième visite sur le Caillou. Un déplacement de six jours qui le conduira à travers tout le pays à la rencontre de bon nombre d’élus et d’officiels, toutes sensibilités confondues.
Mais cette fois-ci, le chef du parti Horizons (qui s’inscrit à droite dans la continuité de la majorité présidentielle et qui dispose notamment de trente députés, dix sénateurs et deux députés européens) se dit "très libre", n’ayant plus de liens, officiels du moins, avec l’Élysée.
"Écouter et réfléchir"
"Je ne suis mandaté par personne et ne représente aucune institution. Je ne suis pas l’envoyé du président de la République ou du Premier ministre, je ne suis pas habilité à parler pour l’État ou pour l’exécutif, martèle l’ancien chef de Matignon. C’est une grande chance car cela permet d’avoir des entretiens encore plus directs, et peut-être même plus sincères et libres. Je vais donc profiter de cette situation pour écouter et pour réfléchir."
Lui qui estime que la réforme constitutionnelle à venir doit nécessiter "le plus large consensus des forces politiques nationales" entend "ne pas commenter les déclarations des uns ou des autres", en ce qui concerne les élus locaux, résumant ainsi sa position : "Je suis beaucoup plus là pour écouter que pour parler."
Après le Sénat coutumier, Édouard Philippe a rencontré la présidente de la province Sud Sonia Backès, avant de poursuivre par un entretien avec le président du gouvernement Louis Mapou. Photo Anthony TejeroPour autant, il compte bien aborder un large éventail de sujets, au-delà des seules questions de l’avenir institutionnel et de la crise de la métallurgie : "Je comprends très bien que le nickel est l’un des éléments déterminants de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie à bien des égards, mais je ne voudrais pas qu’on oublie les autres : l’agriculture, l’école, la santé, le développement touristique, l’autre pan de l’industrie, la stratégie économique etc. Tous ces sujets qui comptent peut-être plus encore dans la vie quotidienne des Calédoniens. C’est donc avec cet état d’esprit que je vais multiplier les rencontres, poursuit Édouard Philippe, à l’issue de son entrevue avec la présidente de la province Sud Sonia Backès, avec qui il a eu un échange "très direct et très franc" qu’il dit "entendre parfaitement".
"Les centaines de millions risquent de nous passer sous le nez"
Une position que confirme la chef de la Maison bleue : "Je lui ai fait part de notre très grande inquiétude et du besoin de soutien de sa part. Il a assuré qu’il nous accompagnera du mieux possible pour que la Nouvelle-Calédonie aille mieux", glisse Sonia Backès, pour qui la signature du pacte du nickel ne doit absolument plus être décalée. "Édouard Philippe m’a dit que les finances de la France ne sont pas au beau fixe et que les centaines de millions promis par le gouvernement, si on continue à envoyer des messages comme quoi on n’est pas pressés, risquent de nous passer sous le nez. On risquerait alors de perdre plus qu’une usine."
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