Il fait partie des "surprises" du nouveau gouvernement Bayrou. À l’écart de la vie politique française depuis plusieurs années, Manuel Valls, ancien Premier ministre socialiste (2014-2016) sous François Hollande, a été nommé ministre des Outre-mer. Aux manettes de la mission parlementaire sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, en 2018, il est considéré par une large partie de la classe politique locale comme un fin connaisseur du dossier calédonien. C’est aussi lui qui, en 2016, est parvenu à débloquer un prêt de 24 milliards de francs pour la SLN, préservant ainsi la filière métallurgique calédonienne au moment où les taux du nickel connaissaient une chute historique.

Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement : "Il a une culture du sujet calédonien"

"On jugera le nouveau ministre sur pièce, il y a énormément d’attente. La Nouvelle-Calédonie est dans une situation catastrophique, nous allons avoir besoin d’un accompagnement massif. Le point positif, c’est que Manuel Valls connaît bien la Nouvelle-Calédonie et qu’il est un des héritiers de Michel Rocard. Il a une culture du sujet calédonien. Mais nous resterons vigilants. Les outre-mer sont dans une situation difficile et ont besoin d’un soutien total de l’État. Concernant les discussions sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, il ne faudra pas qu’il soit uniquement dans une position d’arbitre, mais qu’il soit un véritable partenaire de la négociation. Manuel Valls devra aussi faire en sorte de rétablir la sécurité sur le territoire calédonien."

Philippe Michel, président du groupe Calédonie ensemble : "Une excellente nouvelle"

"C’est une bonne et même une excellente nouvelle pour nous. Quand il était Premier ministre, Manuel Valls s’est occupé de la Nouvelle-Calédonie avec beaucoup de réussite. Il avait également débloqué un prêt important pour les usines au moment où les cours du nickel connaissaient une forte baisse. Il s’est distingué par son attachement personnel au territoire. Nous attendons deux choses de sa nomination : qu’il évite l’effondrement et le chaos du territoire, et qu’il prenne en charge les discussions sur l’avenir institutionnel."

Milakulo Tukumuli, président de l’Éveil océanien : "Un bon connaisseur du dossier calédonien"

"C’est une très bonne nouvelle. C’est un bon connaisseur du dossier calédonien, ce qui est très bien car on ne part pas de zéro. Donc maintenant, on a hâte que les échanges se fassent. On ira à Paris fin janvier, comme il a été convenu entre Calédoniens, pour entamer les discussions politiques. C’est la ligne qu’on doit suivre. Et, avec Manuel Valls, on profitera d’un homme expérimenté, qui sait de quoi il parle, que ce soit sur la question institutionnel comme sur la question économique."

Aloisio Sako, président du Rassemblement démocratique océanien (RDO) : "Il fait partie de la famille socialiste"

"Manuel Valls aux Outre-mer, c’est une très bonne chose. Il a été Premier ministre sous la présidence de François Hollande. Il faut maintenant le voir à l’œuvre, car il est membre d’un gouvernement à majorité de droite. Va-t-il parvenir à porter une sensibilité de gauche ? En tout cas, il fait partie de la famille socialiste, et de ceux qui ont mis la Nouvelle-Calédonie sur les rails de l’autodétermination et de la décolonisation, des principes qu’Emmanuel Macron a violés. On espère qu’il va pouvoir imposer l’esprit des accords de Matignon et de Nouméa, et s’inscrire dans la lignée de ceux qui les ont portés, Michel Rocard et Lionel Jospin."