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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 19.09.2024 à 17h53 | Mis à jour le 20.09.2024 à 09h27
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    Dominique Fochi (au centre), secrétaire général de l’Union calédonienne, et Aloisio Sako (à droite), président du Rassemblement démocratique océanien, ont condamné les méthodes de l’État lors d’une conférence de presse organisée par le bureau politique du Photo Baptiste Gouret
    Après la mort de deux jeunes hommes, tués ce jeudi matin à Saint-Louis par des tirs de gendarmes, le Front condamne un usage "disproportionné" de la force par l’État, qui ne ferait "qu’aggraver" la situation et "éloigner la perspective d’une solution pacifique".

    Deux homes âgés de 29 et 30 ans ont été tués par les gendarmes, ce jeudi 19 septembre à la tribu de Saint-Louis, lors d’affrontements avec les forces de l’ordre. Quelques heures après les faits, le bureau politique du FLNKS, avec lequel le Palika et l'UPM ont récemment décidé rompre, a réuni la presse à l’Avenir, le local de l’Union calédonienne situé à Magenta, pour exprimer "sa profonde indignation et sa tristesse". Dans un communiqué signé par Aloisio Sako, président du Rassemblement démocratique océanien, et lu par Dominique Fochi, secrétaire général de l’UC, le Front dénonce les "méthodes barbares et humiliantes utilisées par les forces de l’ordre" pour gérer la situation de Saint-Louis.

    Selon le bureau politique du FLNKS, les gendarmes auraient procédé à une "exécution sommaire" ce jeudi matin à Saint-Louis. "On a eu des témoignages selon lesquels un des deux jeunes a été trouvé était couvert de bleus et sans vêtement", a affirmé Dominique Fochi, sans que cette thèse ne soit pour l’instant confirmée par le procureur de la République, qui communiquait au même moment les premiers éléments de l’enquête.

    "Le travail de médiation était en cours"

    Pour le FLNKS, l’État mène un "génocide du peuple kanak" et utilise la force de manière disproportionnée, ne faisant "qu’aggraver la situation sur le terrain et éloigner la perspective d’une solution pacifique". "Nous exigeons une désescalade immédiate des interventions militaires dans le Sud de notre pays, et particulièrement à Saint-Louis, où la militarisation et les pressions sur la population ne peuvent que conduire à davantage de drames humains." Il rappelle par ailleurs que lors de son dernier congrès, organisé à Koumac les 30 et 31 août, le Front avait demandé le "desserrage de l’étau et la désescalade", conduisant à une levée progressive des barrages sur le territoire.

    Concernant la situation de Saint-Louis, des rencontres entre les chefferies, les jeunes et le haut-commissariat "ont été organisées à la tribu" et des "propositions ont été formulées". "Le travail de médiation était en cours, il fallait un petit peu de temps pour faire descendre la pression. Mais l’État est passé outre ce travail", regrette Dominique Fochi. "Nous sommes en Océanie, notre mode de communication est l’oralité, ajoute Aloisio Sako. Nous privilégierons toujours la parole. Prenons le temps de se parler, cela évitera l’effusion de sang que nous connaissons."

    Appel à la communauté internationale

    "Le peuple kanak paie un lourd tribut, a déploré André Forrest, président de l’USTKE. Je crois que l’État français va avoir de plus en plus de mal à justifier la politique répressive et coloniale qu’il mène ici." Le FLNKS entend justement faire entendre son message à la communauté internationale, sollicitant à nouveau l’envoi d’observateurs internationaux pour "garantir la transparence des opérations et faciliter la reprise du dialogue" afin de trouver un accord sur l’avenir institutionnel.

    Le Front exige également la mise en place "sans délai" d’une enquête "indépendante et impartiale pour faire toute la lumière sur les circonstances de ces assassinats". Il demande, enfin, à l’ensemble de la population de "ne pas céder à la violence, malgré la douleur et les provocations". "Aujourd’hui plus que jamais, la paix et la justice doivent guider nos actions, en vue de préserver la stabilité de notre pays."

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