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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 13.05.2024 à 08h42 | Mis à jour le 13.05.2024 à 18h31
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    La direction de la Sudiles a annoncé qu'elle annulait la rotation du Betico mardi vers l'île des Pins en raison des blocages prévus sur Kunié. Photo Archives LNC / TP
    À la veille de l’examen de la réforme constitutionnelle à l’Assemblée nationale, les opposants au dégel du corps électoral multiplient les mobilisations ce lundi 13 mai. Après une matinée de blocages à Apogoti et La Conception, les axes sont libérés depuis le début de l’après-midi. A Saint-Louis, on oscille entre reprise de la circulation et nouveaux blocages. A l’île des Pins, la grande chefferie a annoncé ce lundi après-midi le blocage de l’aérodrome et du grand wharf de Kunié, demain mardi, obligeant le Betico à suspendre sa rotation vers l’île des Pins.

    [18h15] A la demande de la ville du Mont-Dore, la province Sud va mettre en place un service de navettes maritimes entre le Vallon-Dore et Port Moselle à compter de demain mardi. La première navette partira du wharf du Vallon-Dore à 7 heures. Plusieurs allers et retours sont prévus dans la journée. Les horaires des différentes rotations seront précisés ultérieurement, signale la province.

    [16h40] Peu de temps après la publication du communiqué de la grande chefferie de l’île des Pins, la Sudiles, société qui gère le Betico 2 a annoncé qu’en raison des blocages prévus "au niveau du grand warf de Kunié, la compagnie se voit dans l’obligation d’annuler la rotation prévue à destination de l’île des Pins ce mardi 14 mai." La Sudiles précise que ses équipes sont à disposition des voyageurs dans les agences de Nouméa et des îles, par téléphone au 26 01 00 aux horaires d’ouverture ou encore par mail à serviceclient@betico.nc. Enfin, elle souligne qu’elle "regrette cette situation indépendante de sa volonté et s’excuse auprès de ses passagers de la gêne occasionnée".

    [Mise à jour 16 heures] Dans un communiqué, la grande chefferie de l’île des Pins annonce que l’aérodrome de Moué et le grand wharf seront bloqués ce mardi 14 mai. "En ces moments de mobilisation importante, nous continuons à exprimer notre soutien aux actions de blocage prévues demain. Ces mesures, bien que sévères et exceptionnelles, sont cruciales pour faire entendre notre voix dans la défense de notre peuple et de notre souveraineté", indique le communiqué signé par Guillaume Vendégou, grand chef du district de l’île des Pins et par Maurice Kaateu, représentant du clan clé Kaateu. " Ces blocages auront inévitablement des répercussions significatives sur les services d’avions et de bateaux, poursuit le communiqué, impactant ainsi les activités quotidiennes et économiques, nous en sommes conscients. Toutefois, ces actions sont essentielles dans notre volonté de soutenir la prise en compte de nos avis et de notre voix. Nous ne pouvons envisager une paix durable en compromettant ainsi plus de trente années de stabilité avec un tel passage en force de l’État français, la voix du dialogue devant être privilégiée pour qu’on sorte toutes et tous par le haut et la tête haute."

    [Mise à jour : 14h30] L’école Scheffleras, située à Païta, a été évacuée en milieu d’après-midi en raison d’un feu de brousse allumé à proximité de l’établissement, près du château d’eau. Les pompiers sont intervenus et sont parvenus à "fixer" l’incendie, pas encore complètement éteint. D’autres incendies, surtout de pneus, sont recensés un peu partout dans la commune : les tribus de Saint-Laurent, Bangou, le secteur de Saint-Vincent… A Nouméa, c’est l’école Maurice-Fonrobert, à Kaméré, qui a été prise pour cible. Des vitres ont été brisées et de la peiture déversée sur les murs. Du mobilier aurait également été dérobé afin d’alimenter un feu près de la chaussée. La police de Nouméa fait état de nombreux points de tension : à Montravel en particulier, mais aussi près du collège de Normandie ou encore du rond-point de Magenta. "La difficulté, c’est qu’on intervient pour les faire partir, les pompiers viennent éteindre les feux mais dix minutes après ils sont de retour", explique une source policière.

    Une partie des établissements de l’agglomération ont pris la décision de fermer leurs portes dès 15 heures pour permettre aux élèves et au personnel de rentrer chez eux.

    [Mise à jour : 14h30] Bloquée depuis dimanche soir, la RP1 au niveau de Saint-Louis a été libérée quelque temps par les gendarmes et les membres du GIGN. L’intervention a été rendue délicate par les multiples tirs en direction des forces de l’ordre. En début d’après-midi, la situation oscillait entre reprise de la circulation et nouveaux blocages, soulignait une source de gendarmerie. A La Conception, les gendarmes sont parvenus à débloquer l’axe en fin de matinée. Des automobilistes ont toutefois été la cible de jets de pierre. Ce lundi midi, d’importants ralentissements ont été constatés sur la Savexpress en raison d’une mobilisation vers Apogoti et d’affrontements avec les forces de l’ordre. La circulation a repris normalement depuis.

    Blocages à Saint-Louis et La Conception


    Partout dans le pays, et notamment le long de la RT1, les militants opposés au projet de dégel du corps électoral ont installé des barrages filtrants. Photo DR

    Nouvelle nuit agitée le long de la tribu de Saint-Louis. Depuis dimanche soir, des militants indépendantistes occupent la RP1. Ce lundi 13 mai, dès 5 heures, les gendarmes se sont installés des deux côtés de la tribu pour demander aux automobilistes de faire demi-tour et de rester chez eux. La circulation est également perturbée à quelques kilomètres de là, au rond-point de la VDE à La Conception. Un important dispositif de gendarmerie a été déployé. "Une opération est en cours pour libérer la route à La Conception", indiquait une source de gendarmerie ce lundi matin. L’objectif est le même pour Saint-Louis, où les gendarmes espèrent dégager l’axe dans la matinée. La ville du Mont-Dore a indiqué que, malgré les blocages, les écoles de la commune restaient ouvertes ce lundi 13 mai. Les services de cantine et de garderie sont également assurés.

    Des barrages filtrants partout ailleurs


    Sur la côte Est, des militants sont mobilisés depuis dimanche le long de la route. Photo DR

    Ailleurs sur le territoire, la mobilisation de la CCAT contre le projet de dégel du corps électoral, examiné par l’Assemblée nationale dans la nuit de lundi à mardi, prend la forme de barrages filtrants. "Il y en a un peu partout", confirmait une source de gendarmerie. Thio, Koné, Dumbéa, Ducos… Les militants sont présents le long des routes à travers tout le pays, ralentissant la circulation notamment à l’aide pneus brûlés.

    Des mines bloquées

    En plus d’être mobilisés le long de la RT1, les militants de la CCAT de Koné, Pouembout et Poya se sont installés devant l’entrée de la mine de Népoui, empêchant l’accès à l’usine Bernheim. Même situation à Koumac, où l’entrée de la mine de Tiébaghi est bloquée.


    L’entrée de la mine de Népoui est bloquée depuis 3 heures ce lundi matin. Photo DR

    Une marche pacifique à Koné

    Les Comités nationales et citoyens de Voh, Koné, Pouembout et Poya organisent en ce moment une marche pacifique, du marché océanien jusqu’à la subdivision administrative nord, où aura lieu un sit-in. "Nous demandons à l’État de suspendre d’urgence la révision du projet de loi constitutionnelle qui vise à dégeler le corps électoral pour les élections provinciales, en attendant qu’un accord politique global soit trouvé", indiquent les organisateurs.

    Lifou : fermeture de l’aérodrome et de la RT2

    La grande chefferie du district de Wetr-Drehu a annoncé la fermeture, ce lundi 13 mai, de l’aérodrome de Wanaham, à Lifou. Une décision qui fait suite à la volonté de l’État de dégeler le corps électoral de façon "unilatérale", ce qui représente un "risque majeur pour le peuple kanak", indique le grand chef Jean-Baptiste Ukeinessö-Sihaze dans un communiqué. Il appelle par ailleurs la "population du Wetr à rester mobilisée, dans le respect et la dignité". La fermeture de l’aérodrome implique l’annulation de tous les vols commerciaux et privés.

    Par ailleurs, une portion de la RT2 de Lifou comprise entre le snack l’Estanco et le Cemaid sera fermée de 8 heures à 16 heures dans le cadre de la marche organisée par la CCAT sur l’île. Une déviation sera mise en place pour contourner le centre administratif. La vitesse sera limitée à 20 km/h dans le secteur. Les services municipaux seront également fermés, à l’exception du service à la population pour assurer les mariages prévus ce lundi 13 mai.

    Blocage de l’aérodrome de l’île des Pins

    Des actions de blocage ont lieu ce lundi à l’aérodrome de l’île des Pins. Les vols de la journée sont annulés. Un mouvement encouragé par le grand chef Guilluame Keoua Vendegou, qui y voit "une nécessité pour défendre nos droits et l’avenir de notre peuple" et "une déclaration de notre engagement indéfectible envers la défense de nos droits, de notre terre et notre identité".

    Les services municipaux fermés à Maré

    En prévision de la "grande mobilisation" de la CCAT prévue devant la mairie de Nengone, la commune de Maré a décidé de fermer ses services municipaux pour la journée du lundi 13 mai. Les écoles et la caisse des écoles restent toutefois ouvertes et fonctionnent normalement.

    L’USTKE rejoint à la mobilisation, les services de transport perturbés

    Les fédérations Transports aériens et terrestre-Hôtellerie (THT) et Ports et Docks de l’Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités (USTKE), opposée à une réforme dont les conséquences seraient "très néfastes sur l’emploi local et le rééquilibrage", a déposé un préavis de grève pour ce lundi 13 mai. Ainsi, depuis ce matin, une partie des lignes du réseau Tanéo ne fonctionnent pas. "Les lignes L1, L2, L7, L8, M2, M3, M4, P1, P2, P3 et P4 seront perturbées. Il est possible que des services ne soient pas assurés", indiquait Tanéo dès dimanche soir.

    Les services devraient également être perturbés au port autonome de Nouméa et à l’aéroport international La Tontouta, où l’USTKE a appelé ses adhérents à cesser le travail dès dimanche soir, minuit. L’Union se réserve la possibilité "d’étendre et de durcir son mouvement".

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