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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 29.08.2024 à 18h18 | Mis à jour le 29.08.2024 à 18h18
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    Les membres du Congrès se sont réunis ce jeudi pour renouveler les instances de l’institution, et notamment la présidence. Photo Baptiste Gouret
    Veylma Falaeo a été élue ce jeudi à la tête du Congrès de Nouvelle-Calédonie, en bénéficiant du report des voix des groupes non-indépendantistes, au détriment de Roch Wamytan, qui perd sa place après cinq années de présidence. Les conseillers et chefs de groupes n’ont pas manqué de réagir au terme de l’élection. Tour d’horizon des réactions politiques.

    Veylma Falaeo, nouvelle présidente du Congrès : "C’est un choix historique"

    "Depuis 2019, avec nos trois voix au sein de cet hémicycle, nous avons porté Roch Wamytan dans l’espoir que cette majorité qu’il qualifiait d’océanienne allait permettre de changer, de reformer et de faire avancer le pays. L’Océanie n’étant pas pour nous une ethnie, mais une façon de vivre, une façon d’être, un état d’esprit, et surtout, des valeurs qui font écho à celles de la République : respect, équité et solidarité. En matière de politique publique, c’est une vision de partage, de paix, de justice sociale pour lutter contre les inégalités et améliorer le quotidien des Calédoniens que nous portons. Hélas, l’avenir institutionnel prenant toujours le pas sur le rôle de mieux organiser la société, avec la dernière démonstration en date de ce qui s’est passé depuis le 13 mai, nous sommes aujourd’hui dans une situation critique. Pour ce dernier ou avant-dernier mandat, c’est ainsi que nous avons voulu, avec 11 000 voix et comme troisième force politique, présenter notre candidature pour reprendre notre place centrale. Nous devions aller jusqu’au troisième tour avec nos trois voix, pour montrer l’existence de la voie médiane. Pour nous, la boucle aurait ainsi été bouclée. Chacun a voté en responsabilité. Une majorité a décidé de nous porter à la présidence, nous les " faiseurs de roi ", les " opportunistes " ou encore les " girouettes " pour reprendre quelques-uns de nos surnoms. Nous en prenons acte. C’est un choix historique, en cette fin de mandature, la dernière de l’Accord de Nouméa, de confirmer et considérer l’existence de la troisième voie et lui confier l’organisation de notre première institution. C’est avec respect que nous acceptons cette grande responsabilité. Le respect de cette institution et de chacun d’entre vous, de nos équipes, de chacun de nos agents, en passant par les directeurs et les chefs de service. C’est avec humilité que nous acceptons cette mission. Cette assemblée est le lieu de confrontations démocratiques, de toutes nos différences et désaccords politiques même les plus profonds. C’est avec fierté, celle de porter la voix des femmes, des Calédoniennes, que j’accède à cette présidence, qui jusqu’à présent n’a été que masculine. Je la dédie à toutes les femmes, les filles qui désirent s’accomplir : n’abandonnez jamais et vous réaliserez tout ce que vous voudrez. Que ce soit pour trois mois ou plus, j’exercerais mes fonctions toujours avec bienveillance et avec implication pour être à la hauteur de chaque instant et dans un esprit d’unité océanienne, républicaine et calédonienne."

    Pierre-Chanel Tutugoro, président du groupe UC-FLNKS et Nationalistes : "On s’y attendait"

    "C’était un scénario prévu depuis deux-trois semaines, confirmé hier avec la démission de Vaimu’a du gouvernement. Ils [les non-indépendantistes NDLR] ne pouvaient pas appliquer ce scénario sans récupérer la voix de Mme Saliga-Lutovika qui nous était acquise, avec une présidence qui aurait été gagnée [par Roch Wamytan] au bénéfice de l’âge. Quand on a vu tomber la démission de M. Muliava, on a compris que les choses étaient bien engagées. On s’attendait à ça ce matin. Les alertes, il faut les entendre. Un certain nombre d’alertes se sont lu dans les communiqués de l’Éveil océanien, adressés notamment au FLNKS. Je pense qu’ils estiment ne pas avoir été entendus. On va travailler ensemble car les réformes sont nécessaires et nous sommes en responsabilité."

    Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement : "Nous souhaitions passer à une autre présidence"

    "La présidence de Roch Wamytan était arrivée à un point de non-retour pour nous. Ses déclarations, dans des rapports officiels, indiquant que le seuil de tolérance des blancs avait été atteint, étaient pour nous des propos qui nous ont fait considérer que Roch Wamytan ne pouvait plus présider cette institution, censée représenter tous les Calédoniens. Et puis il y a eu cet accord conclu avec Bakou sans même que le Congrès en soit averti, ni son bureau. Dans ce contexte-là, nous souhaitions passer à une autre présidence, en soutenant une personnalité qui a envie de travailler avec l’ensemble des groupes, qui veut redresser la Nouvelle-Calédonie, qui ne veut pas de cette violence dans la rue… C’est ce qui nous a poussés à ne pas maintenir notre candidature, sans quoi Roch Wamytan serait à nouveau président du Congrès. Nous avons des opinions divergentes avec l’Éveil océanien, notamment sur la fiscalité. Nous avons porté nos voix sur la candidature de Mme Falaeo car nous pourrons travailler ensemble. C’est une chance pour nous de ne plus avoir à la tête du Congrès quelqu’un qui a un discours communautaire et qui engage le Congrès vers un accord avec l’Azerbaïdjan."

    Jean-Pierre Djaiwé, président du groupe Union pour l’indépendance : "J’espère une même majorité pour voter les réformes"

    "Ce vote est une surprise. Trois élus, qui ne peuvent même pas constituer un groupe, arrivent aujourd’hui à la présidence du Congrès. Nous avons soutenu la candidature de Roch Wamytan comme nous l’avons fait depuis 2019 pour maintenir un équilibre. Aujourd’hui, la démocratie qui s’est exprimée. Nous sommes des démocrates, nous acceptons le résultat. D’autant plus que la priorité des priorités, pour nous, c’est de faire face à la crise que traverse le pays, à ces 30 000 personnes qui ont perdu leurs emplois. Il y a eu une belle majorité pour porter la candidature de Mme Falaeo. J’espère donc qu’il y aura une même majorité pour voter les réformes proposées par le 17e gouvernement. Ce sont les conditions de l’État pour nous apporter une aide. Ces réformes, elles sont déjà arrivées au Congrès, mais à chaque fois certains élus ne les votent pas, comme la réforme du Ruamm. Mais au-delà de la présidence du Congrès, je pense que nous avons tous conscience de notre responsabilité de sortir la Nouvelle-Calédonie de la situation dans laquelle elle se trouve."

    Philippe Dunoyer, conseiller Calédonie ensemble : "C’est un vote-sanction à l’égard de Roch Wamytan"

    "On a d’abord constaté qu’il n’y avait pas de majorité susceptible de l’emporter lors d’un deuxième tour. Et surtout, Calédonie ensemble a voulu envoyer un message : c’est un vote-sanction à l’égard de Roch Wamytan, car la signature de cette convention avec l’Azerbaïdjan, sans en avoir informé le Congrès, est inadmissible. C’est aussi un vote d’espoir, pour que de nouvelles dynamiques politiques se créent, à l’image de ce qu’il s’est passé hier [mardi] avec le projet de résolution sur le plan quinquennal. On est allés chercher une très large majorité transpartisane. Je crois que l’état du pays nécessite qu’on sorte de nos tranchées. La personnalité de Mme Falaeo à la tête de l’institution permettra d’y contribuer. Ça prendra du temps. Cette nouvelle dynamique s’impose à nous. Rien d’autre ne compte que de parvenir à ces majorités très larges pour nous permettre de nous en sortir."

    Virginie Ruffenach première vice-présidente, Philippe Dunoyer à la tête de la commission permanente

    Le renouvellement des instances du Congrès ne s’arrêtait pas à la seule élection de la présidence, remportée par Veylma Falaeo. Il s’agissait également d’élire huit vice-présidents, deux secrétaires et deux questeurs. Les conseillers devaient également se mettre d’accord sur la composition de la commission permanente et de son bureau. Retrouvez, ci-dessous, les résultats.

    Bureau du Congrès

    • Présidente : Veylma FALAEO
    • 1ère vice-présidente : Virginie RUFFENACH
    • 2ème vice-présidente : Caroline MACHORO-REIGNIER
    • 3ème vice-présidente : Naïa WATEOU
    • 4ème vice-présidente : Inès KOUATHE
    • 5ème vice-présidente : Muriel MALFAR-PAUGA
    • 6ème vice-président : Sylvain PABOUTY
    • 7ème vice-président : Jean-Gabriel FAVREAU
    • 8ème vice-présidente : Valentine EURISOUKE
    • Secrétaires : Aniseta TUFELE et Isabelle KALOÏ-BEARUNE
    • Questeurs : Laura VENDEGOU et Nadia HEO

    Commission permanente du Congrès et son bureau

    • Président : Philippe DUNOYER
    • Vice-présidente : Maria WAKA
    • Secrétaire : Naïa WATEOU
    • Aloisio SAKO
    • Charles WASHETINE
    • Jean-Pierre DJAIWE
    • Sylvain PABOUTY
    • Françoise SUVE
    • Virginie RUFFENACH
    • Marie-Jo BARBIER
    • Philippe MICHEL

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