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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 26.09.2024 à 11h59 | Mis à jour le 26.09.2024 à 12h06
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    Les effets de la sécheresse devraient se faire sentir encore quelques semaines, en particulier sur la côte Ouest. Photo : Archives
    Alors que le déficit de pluie affiche – 40 % sur les six derniers mois, avec des températures plus élevées que la normale et des vents soutenus depuis août, la Nouvelle-Calédonie fait face à une sécheresse particulièrement marquée cette année, explique Météo France. Les scientifiques confirment un retour de La Niña, attendue pour novembre. Pour autant, cet épisode s’annonce moins long et moins intense que ceux connus entre 2020 et 2023. Explications.

    Des températures supérieures à la normale

    C’est un effet concret du réchauffement climatique dans le pays. Depuis juin, les températures ont été plus élevées (en moyenne de plus d’un degré) que la normale sur toute la Nouvelle-Calédonie. Cet écart est plus marqué pour les températures minimales, avec des nuits "particulièrement chaudes", que pour les maximales, en journée.


    Source Météo France NC

    Entre le 17 et le 19 août, neuf stations ont même battu des records de chaleur pour un mois d’août : La Ouenghi : 33°C ; Bourail : 32,3°C ; Pocquereux : 32°C ; Népoui : 31,1°C ; Koumac : 30,9°C ; Nessadiou : 30,3°C ; Ouloup : 29,3°C ; Ouanaham : 28,9°C ; Chesterfield : 27,5°C.

    Des déficits de pluie très importants

    Entre avril et septembre, tous les mois (à l’exception de juillet) ont été déficitaires. En moyenne, sur cette période de six mois, les pluies sont en recul de 40 %, avec un déficit extrême pour le mois de septembre, qui pour l’heure affiche -91 %.


    Source Météo France NC

    Si ces déficits concernent l’ensemble du pays (en dehors de l’île des Pins), la côte nord-ouest est la plus touchée, avec une ampleur de sécheresse qui ne se produit en moyenne que tous les quinze ans à Koumac, Kaala-Gomen et Koné, et même tous les 40 ans à Poum.


    Source Météo France NC

    Des alizés marqués depuis deux mois

    Le vent est omniprésent dans le pays depuis deux mois, avec 44 jours d’alizés stables, c’est-à-dire secs, entre 1er août le 25 septembre, soit un chiffre en hausse de + 30 % par rapport à la moyenne sur cette période. Autant de facteurs qui expliquent l’ampleur de la sécheresse actuelle dans le pays et des feux de forêt qui sévissent sur la Grande Terre, et notamment en province Nord.

    "On a connu des conditions particulièrement sèches qui sont accentuées par le vent qui s’est installé deux mois en raison de la présence de l’anticyclone présent en mer de Tasman, explique Thomas Abinun, climatologue chez Météo France NC. Cette situation génère ce flux d’air sec sur la Nouvelle-Calédonie. Ce qui contribue à assécher par évapotranspiration le couvert végétal et les sols."

    Vers un épisode La Niña peu intense

    Les modèles optent en grande majorité (71 %) pour que le phénomène La Niña s’installe dans la région et donc sur le Caillou dans le courant du mois d’octobre avec des effets plus significatifs (soit des pluies et des températures supérieures à la normale) à partir du mois de novembre. Autrement dit, la sécheresse pourrait rester marquée encore plusieurs semaines en Nouvelle-Calédonie.

    "On s’attend à avoir un mois d’octobre de transition car les probabilités sont incertaines sur le retour des pluies à cette période, poursuit Thomas Abinun. Disons que ce sera le mois de bascule entre ces conditions très sèches et des conditions plus humides qu’on attend à partir de novembre."

    Si son arrivée est désormais jugée "imminente", les météorologues misent sur un épisode La Niña de faible intensité et sur une période relativement courte qui pourrait prendre fin dès le mois de février 2025. Si les pluies devraient être supérieurs aux normales entre novembre et février prochain, leur ampleur devrait être limitée et sans commune mesure avec les épisodes que le pays a connus entre 2020 et 2023, entraînant de nombreuses inondations et ravageant notamment la filière agricole.

    "Il n’y a pas lieu de tirer la sonnette d’alarme en se disant que ça va être la catastrophe, insiste le climatologue. On s’attend à des pluies moins abondantes que lors du triple épisode précédent avec des inondations qui reviennent beaucoup moins."

    En moyenne, les scientifiques ont noté qu’une Niña forte génère + 40 % de précipitations en Nouvelle-Calédonie (par rapport aux valeurs normales) tandis qu’un épisode de faible intensité, vers lequel le pays se dirige, enregistre un excédent d’eau de + 15 %.


    Source Météo France NC

    À noter enfin que les températures devraient également s’afficher en hausse "d’au moins" + 1 °C entre octobre et février, ce qui laisse présager un temps plus lourd et humide. Des conditions qui sont le résultat cumulé de La Niña et du réchauffement global. Selon leurs prévisions, les experts du Giec (le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) redoutent d’ailleurs une intensification de ces phénomènes à l’avenir, avec des Niña encore plus humides et des El Niño générant des sécheresses encore plus intenses.

    Quelles conséquences sur les cyclones ?

    Si l’incidence des phénomènes El Niño/La Niña n’est pas majeure sur la survenue des cyclones, les météorologues observent tout de même deux tendances distinctes selon les épisodes : des phénomènes moins nombreux mais plus intenses et secs sous El Niño et des phénomènes plus nombreux et plus pluvieux mais moins forts (de type dépressions tropicales) lors de La Niña.

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