- E.C. | Crée le 27.04.2018 à 04h25 | Mis à jour le 27.04.2018 à 06h37ImprimerSelon le collectif, le mouvement a été suivi à 100 % chez les médecins et à 85 % dans les autres professions. Photo Thierry PerronSOCIAL. Alors qu’hier, deuxième jour du conflit qui oppose le collectif Île Nou Magnin à l’exécutif, la nomination d’un médiateur a été actée, elle n’a pas suffi à lever la grève. Prêt à négocier la revalorisation des tarifs, le collectif demande un « juste milieu » entre 0 et 6 %.
«On veut des choses précises, et tout de suite ! » tape du poing Alain Tardivon, porte-parole du collectif INM (Île Nou Magnin). Au quartier général des cliniques, sis Vallée-des-Colons, les blouses bleues ont affiché un mouvement au pas de charge, hier lors d’un point presse. « Tant que nous n’aurons pas de solutions ciblées qui permettent d’écarter le spectre du dépôt de bilan, on continuera la grève » résume le porte-parole. Au deuxième jour de blocage des cliniques, les rencontres avec le gouvernement n’ont donc pas permis de dégager un accord. Le collectif a, certes, accepté la proposition de l’exécutif qui consiste à nommer un expert-comptable pour la médiation, mais se dit loin d’être satisfait. « C’est une solution à moyen et à court terme, alors qu’on veut des solutions immédiates » reprend le porte-parole.
« Trouver un juste milieu »
La revalorisation des prestations de soin de 6 % à la charge du Ruamm ou rien ? « On a peut-être mis la barre un peu haut, mais entre la barre 0 % et la barre du collectif (6 %, NDLR), il y a un juste milieu, répond Alain Tardivon. On ne veut pas entendre à la prochaine réunion : “il n’y a pas d’argent, ce n’est pas de ma faute??. » L’augmentation des coûts de fonctionnement engendrée par l’ouverture du Médipôle, et les « généreuses » dotations - du Ruamm - dont il a fait l’objet, sont ainsi revenu sur la table.
« On voudrait des miettes, au moins des miettes, ça fait quatre ans qu’on est à 0 % ! On travaille de plus en plus à perte » s’impatiente Nathalie Poinsot, déléguée syndicale SOENC santé.
La chimiothérapie réquisitionnée
Le mouvement des trois cliniques de Nouméa (Magnin, Anse-Vata et Baie-des-Citrons) a entraîné depuis mercredi la fermeture des urgences, des deux maternités et de la chimiothérapie. Après les médecins et les infirmiers des services d’oncologie, mercredi, c’est le service de chimiothérapie qui a été réquisitionné, hier, par la Direction des affaires sanitaires et sociales (Dass).
Du côté du Médipôle de Koutio, l’activité a sensiblement augmenté au niveau des urgences et des urgences pédiatriques, tandis qu’on notait une hausse supérieure à la normale en gynécologie et en radiologie.
Le nombre d’accouchements a lui aussi accusé une hausse (neuf contre six en moyenne par jour). Un certain nombre de berceaux du privé ont donc été réquisitionnés par le CHT.
« Il faut savoir qu’il y a aujourd’hui 87 femmes sur le point d’accoucher, qui ont déjà eu leur consultation d’anesthésie. Elles peuvent donc se présenter à tout moment au Médipôle » met en garde Alain Tardivon.
Le collectif prédit d’ores et déjà la réquisition dans les prochains jours du service de pneumologie, de l’affection respiratoire à l’Anse-Vata, de la chirurgie, et de toutes les infirmières anesthésistes.
Repères
« Risque sanitaire injustifié »
Devant les déclarations du collectif île Nou-Magnin, le gouvernement a mis en garde, dans un communiqué, contre le « risque d’alimenter la polémique à l’heure où la résolution de la situation réclame un grand sens des responsabilités. » Rappelant qu’il a désigné une équipe de médiateurs « pouvant déboucher dans les semaines à venir sur un protocole d’accord », il regrette que le mouvement de grève perdure, « faisant peser un risque sanitaire injustifié sur la Nouvelle-Calédonie. »
Solidarités
Regroupés en intersyndicale, le syndicat des médecins libéraux (SML) et l’UDML (Union pour la défense de la médecine libérale) devraient venir grossir les rangs du mouvement. Certains évoquent également un rapprochement du syndicat des pharmaciens.
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