Votre journal, Les Nouvelles Calédoniennes, fait face à d'importantes difficultés financières depuis plusieurs années. Nous vous avons déjà alertés et nous continuerons bien entendu de vous informer de l'évolution de la situation. Malgré les efforts, l'ingéniosité mais aussi les sacrifices des salariés, malgré le soutien financier de nos actionnaires calédoniens, la crise sanitaire et le conflit en Europe n'ont fait qu'amplifier le bouleversement de notre modèle économique.

"Nous continuerons donc à vous servir votre journal chaque jour exclusivement en version numérique et nous étofferons notre offre d'un magazine hebdomadaire papier."

En avril 2021, devant la rapide dégradation de nos comptes, nous avions décidé de nous placer en procédure de sauvegarde. S'engageait alors une période d'un peu plus d'un an durant laquelle nos dettes ont été " gelées " sous le contrôle du tribunal de commerce de Nouméa. Loin de nous croiser les bras, nous nous sommes retroussé les manches afin d'imaginer un avenir pour le seul quotidien d'information de Nouvelle-Calédonie. Tout de suite, avec l'aide de l'État, qui a accru son soutien à la presse d'outre-mer, nous avons recherché un éventuel repreneur en Métropole et dans la région. À ce jour, aucun investisseur n'a hélas formulé une offre sérieuse.

Nous nous sommes également tournés vers les responsables politiques calédoniens : certains nous ont parfois assurés de leur soutien, sans plus ; d'autres ont rigoureusement négligé de répondre à nos demandes.

Dans le même temps, nous nous sommes penchés sur différents scénarios de sortie de crise. En haut de la feuille blanche, nous avons posé LA question : comment nous en sortir en ne comptant que sur notre seule énergie et nos maigres moyens ? La réponse, nous le savons, sera un crève-cœur pour nombre d'entre vous, attachés à leur quotidien papier. Car nous avons dû prendre la décision de changer notre mode de diffusion au 1^er janvier 2023. À partir de cette date, nous continuerons donc de vous servir votre journal chaque jour exclusivement en version numérique et nous étofferons notre offre d'un magazine hebdomadaire papier qui sera livré chaque semaine dans la boîte aux lettres de nos abonnés et dans la plupart de nos points de vente actuels. Bien entendu, d'ici là, la livraison de votre quotidien sera assurée normalement.

Cette nouvelle stratégie, pleinement engagée vers le numérique, nous amène à fermer notre rotative de Normandie que nous n'avons plus les moyens de financer. C'est un moment difficile que traverse le personnel de cet outil unique en Nouvelle-Calédonie. Ils sont nos compagnons de route depuis des années et assurent, en toutes circonstances, l'impression de nos journaux. Ils nous manqueront car, sans rotativiste, une entreprise de presse perd une partie de son identité.

Je finirai en m'adressant à nos fidèles abonnés pour vous assurer que nos équipes travaillent à la mise en place de nouvelles formules de vente. Elles vous contacteront individuellement dans les semaines à venir pour adapter vos contrats à ces changements.

Votre journal continue et nous avons besoin de votre soutien.