- A.T. | Crée le 22.03.2025 à 14h00 | Mis à jour le 22.03.2025 à 20h37ImprimerDeux tiers des jeunes inscrits à l’UNC sont des femmes. Photo Archives LNC / Delphine BossyDeux tiers des jeunes inscrits à l’université de Nouvelle-Calédonie sont des femmes, signe que les Calédoniennes sont statistiquement plus diplômées et qualifiées. Pourtant, cette logique ne se retrouve toujours pas dans le monde du travail, où les inégalités avec les hommes persistent.
Les inégalités ont la vie dure en Nouvelle-Calédonie, notamment entre les femmes et les hommes. Écarts de salaires, disparités de la représentativité au sein de la hiérarchie et donc des postes à responsabilités… Globalement, les femmes restent plus éloignées de l’emploi. Et ce, alors qu’elles sont souvent plus qualifiées. En témoignent les chiffres des inscriptions à l’UNC (université de Nouvelle-Calédonie), où elles représentent deux tiers des étudiants (65 %) cette année, majoritaires dans tous les départements, y compris dans le secteur des sciences, traditionnellement dominé par les hommes, mais dans une moindre mesure (51 % des effectifs).
Les filles plus représentées dans la filière générale
"On a plus de filles inscrites à l’université, parce que notre public est essentiellement composé de bacheliers de la série générale, et c’est vrai qu’elles sont beaucoup plus nombreuses, les garçons étant plus représentés dans les filières technologiques et professionnelles", explique Catherine Ris, présidente de l’UNC. D’une manière générale, les femmes sont donc plus qualifiées que les hommes. Elles sont 43 % des 15-64 ans à être titulaires d’un bac ou d’un diplôme supérieur, contre 36 % pour les hommes. Pourtant, à niveau de diplôme équivalent, les écarts persistent dans le monde du travail. Dans le secteur privé par exemple, elles n’occupent que 44 % des emplois salariés et sont nettement plus à temps partiel que les hommes, soit 24 %, contre 4 % des hommes. Cette réduction du temps de travail est subie dans la grande majorité des cas*.
Et si les inégalités tendent à se réduire à mesure que le niveau de qualification augmente, un constat persiste : quel que soit leur niveau de diplôme, les femmes sont plus souvent "inactives" que les hommes.
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"L’évolution existe heureusement, mais elle est encore très lente, observe Catherine Ris, pour qui le conditionnement de genre se joue dès la cour de l’école et ne fait ensuite que s’amplifier. Cela se répercute tout au long du cursus et de la vie, jusque dans l’insertion professionnelle à travers les choix d’études. On voit bien que les filles s’orientent davantage vers les métiers qui sont moins valorisés sur le marché du travail, et donc des formations qui offrent des perspectives de progression moins favorables, que celles qui sont choisies en majorité par les garçons."
C’est pourquoi depuis de nombreuses années, les équipes pédagogiques sont sensibilisées à cette problématique afin d’en atténuer les effets. "C’est un travail de longue haleine. On se préoccupe de tout ce qui relève de la promotion des filières dans lesquelles elles sont les moins représentées afin qu’elles y aillent. Et cela doit commencer dès le collège et le lycée", martèle la présidente de l’UNC, qui insiste sur la nécessité d’orienter également les politiques publiques en ce sens. C’est par exemple le cas de la loi du pays sur l’égalité professionnelle adopté par le Congrès le 4 mai 2023.
Note
*Chiffres de l’enquête "Forces de travail 2022", de l’Isee.
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