- A.T. | Crée le 26.07.2024 à 08h05 | Mis à jour le 26.07.2024 à 08h45ImprimerLe mausolée d’Ataï a été ouvert et en partie incendié. Son crâne et celui de son dao ont été volés. Photo FacebookLe procureur de la République Yves Dupas dévoile les premières avancées de l’enquête ouverte pour violation et profanation de sépulture au mausolée du grand chef Ataï, à La Foa, où son crâne ainsi que celui de son dao ont notamment été dérobés. Si aucune interpellation n’a, à ce stade, eu lieu, les enquêteurs continuent leur travail "de manière soutenue" pour identifier le ou les auteurs de ces "agissements intolérables" qui encourent jusqu’à 2 ans de prison.
Le dimanche 21 juillet, à 20h30, une patrouille de gendarmerie constate des émanations de fumée provenant du mausolée du grand chef Ataï et de son dao sorcier. Inauguré en septembre 2021, ce site hautement symbolique, est un lieu de mémoire et de réconciliation des différentes cultures et communautés du pays.
Les constatations sur les lieux ont permis d’établir que le ou les auteurs de cette profanation ont ouvert le socle du tombeau, avant de dégrader les deux cercueils du grand chef et de son compagnon sorcier. Les deux crânes ont également été emportés.
Des morceaux de bois, en guise de combustible ont été placés et incendiés de manière à se propager sur les cercueils. Enfin, l’une des plaques commémoratives située à l’entrée du site a également été brisée.
"Atteinte grave à un haut-lieu de la mémoire collective"
Dans le cadre de cette enquête, des investigations de police technique et scientifique ont d’ores et déjà été conduites par un technicien en identification criminelle au moyen de multiples prélèvements sur les lieux, indique Yves Dupas, qui ajoute qu’une "enquête d’environnement" est menée de "manière soutenue" afin de recueillir tous les témoignages utiles permettant d’orienter cette procédure.
"Il s’agit d’agissements intolérables qui portent une atteinte grave à un haut lieu du patrimoine de la Nouvelle-Calédonie, à la mémoire collective", insiste le procureur de la République Yves Dupas, "déterminé" à identifier "dans les meilleurs délais" le ou les auteurs de ces faits qui répondront de leurs actes devant la justice. Ils encourent une peine de 2 ans d’emprisonnement et jusqu’à 3,5 millions de francs d’amende.
À ce stade, aucune interpellation n’est intervenue dans cette affaire, précise le procureur qui "tient à démentir formellement des allégations mensongères circulant sur les réseaux sociaux relatives à l’implication des forces de l’ordre dans ces faits de profanation. Les auteurs de ces publications diffamatoires s’exposent à des poursuites pénales."
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