- AFP | Crée le 27.03.2025 à 07h00 | Mis à jour le 27.03.2025 à 07h23ImprimerLa Grande barrière de corail a connu cinq épisodes de blanchiment de masse ces dernières années. Photo AFP / VIOLETA J BROSIGUn blanchiment record de coraux a été observé au large de la côte occidentale de l’Australie, après qu’une vague de chaleur marine a littéralement "cuit" ceux-ci pendant l’été austral, s’est alarmé mercredi 26 mars une ONG locale.
Le récif de Ningaloo, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco et réputé pour servir notamment de vivier aux requins, a connu cet été une dégradation "sans précédent" depuis 2011, selon de premières estimations, a indiqué l’océanologue Kate Quigley, de l’ONG Minderoo Foundation. "La chaleur de l’océan a littéralement cuit les coraux cette année", a ajouté la spécialiste.
Une eau plus chaude de 3°C
Si l’étendue totale des dommages subis par ce récif de quelque 300 km de long doit encore être établie, les premiers constats montrent qu’ils sont de grande ampleur. "Ils sont profonds, ce n’est pas seulement la partie supérieure du récif qui blanchit. Et plusieurs espèces différentes de coraux blanchissent", a souligné la scientifique. La température des eaux sur la côte ouest de l’Australie a atteint jusqu’à 3°C de plus que la moyenne cet été, selon les services météorologiques d’État. À partir d’un seuil critique, la hausse des températures de surface des océans provoque un blanchiment des coraux, qui peut aboutir à la mort de récifs entiers. En pratique, elle se traduit par une disparition des polypes des coraux et ne laisse apparaître que le squelette calcaire de ces superorganismes.
Un phénomène rare
Le blanchiment a cette année également ponctuellement affecté la Grande barrière de corail, sur la côte est de l’Australie, selon des données gouvernementales. Un blanchiment simultané de ces deux récifs distants de plusieurs milliers de kilomètres et appartenant à des registres climatiques distincts est un phénomène rare, a relevé Kate Quigley. "Le réchauffement de l’océan est si important qu’il l’emporte par endroits sur les spécificités locales", estime l’océanologue, qui juge cette évolution "extrêmement préoccupante".
Si elle apparaît relativement épargnée à ce stade cet été, la Grande barrière de corail a connu cinq épisodes de blanchiment de masse ces dernières années (2016, 2017, 2020, 2022 et 2024). Particulièrement fragiles, les récifs coralliens abritent une riche faune et protègent les littoraux en servant de brise-lames. L’année 2024 a été marquée par les températures les plus élevées jamais observées dans le monde, dans un contexte de changement climatique lié à l’activité humaine.
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