Ses exploits en tant qu’entraîneur de rugby puis sa carrière en tant qu’animateur radio en avaient fait une personnalité reconnue en Australie. Son arrestation, lundi, a provoqué une onde de choc immense à travers tout le pays. Les inspecteurs d’une brigade spécialisée dans la lutte contre la maltraitance infantile ont arrêté Alan Jones, 83 ans, lors d’une perquisition réalisée dans son luxueux appartement du port de Sydney. Selon la police de Nouvelle-Galles du Sud, Alan Jones a été inculpé de 24 infractions commises à l’encontre de huit victimes entre 2001 et 2019, dont 11 sont constitutives d’attentat à la pudeur aggravé.

Au panthéon des sports australiens

"L’accusé connaissait certaines d’entre elles personnellement. Certaines d’entre elles professionnellement", a déclaré à la presse Michael Fitzgerald, commandant de la police criminelle de Nouvelle-Galles du Sud. La victime la plus jeune avait 17 ans au moment des faits, selon M. Fitzgerald.

Alan Jones s’est fait connaître en entraînant l’équipe nationale masculine de rugby dans les années 1980, menant les Wallabies à un rare "grand chelem" contre l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Irlande et l’Ecosse. Ses exploits en tant qu’entraîneur lui ont offert une place au panthéon des sports australiens, où il a été intronisé en 1989.

Figure conservatrice

Mais c’est sa carrière en tant qu’animateur de débats à la radio, à laquelle il a mis un terme en 2020, qui a cimenté son influence sur la vie publique en Australie. En 2005, un tribunal australien a estimé qu’il avait incité à la haine contre les Australiens d’origine libanaise, ce qui avait provoqué des émeutes à Sydney. Tout au long de sa carrière, Alan Jones, figure conservatrice, a tenté à plusieurs reprises, sans succès, d’obtenir un siège au parlement australien.