- AFP | Crée le 04.03.2024 à 14h30 | Mis à jour le 04.03.2024 à 14h30ImprimerLa ministre australienne des Affaires étrangères Penny Wong (à droite) et le ministre philippin des Affaires étrangères Enrique Manalo avant l’ouverture du sommet Australie-ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est). Photo William WEST / AFPLes dirigeants d’Asie du Sud-Est et d’Australie, réunis depuis lundi à Melbourne, entendent dénoncer la "menace ou l’utilisation de la force" pour régler les différends dans la région, une référence implicite à Pékin.
Les visées expansionnistes de Pékin en mer de Chine méridionale, par laquelle transitent chaque année des milliers de milliards de dollars d’échanges commerciaux, devraient occuper une place prépondérante au cours du sommet spécial Asean-Australie, qui début ce lundi pour se terminer mercredi. "Nous aspirons à une région où la souveraineté et l’intégrité territoriale sont respectées" et "où les divergences sont gérées par un dialogue respectueux et non par la menace ou l’usage de la force", peut-on lire dans un projet de déclaration commune des dirigeants d’Asie du Sud-Est et d’Australie.
Les différends territoriaux se sont intensifiés ces derniers mois dans ce corridor maritime dont certaines zones sont également revendiquées par les Philippines, le Vietnam et la Malaisie, membres de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (Asean).
"Nous avons tous la responsabilité de façonner la région que nous voulons partager : pacifique, stable et prospère", a déclaré la ministre australienne des affaires étrangères, Penny Wong. "Cette responsabilité est plus importante que jamais, car la nature de la région est remise en question", a-t-elle ajouté. "Nous sommes confrontés à des actions déstabilisantes, provocatrices et coercitives, y compris des comportements dangereux en mer et dans les airs et la militarisation d’éléments contestés", selon la ministre.
Les discussions devraient également porter sur la coopération économique, des pays comme les Philippines et l’Australie cherchant à protéger leur économie d’éventuelles représailles de Pékin.
"Mieux résister"
Lors d’un entretien avec l’AFP, le ministre philippin des Affaires étrangères, Enrique Manalo, a expliqué l’importance de renforcer les partenariats avec d’autres pays afin notamment d'"aider son économie à mieux résister", a expliqué le ministre. Dans ce cadre-là, il a dit espérer que Manille entame "très vite" des négociations en vue d’un accord de libre-échange avec l’Union européenne.
"Ce que nous visons réellement, c’est une plus grande résilience économique", a déclaré le ministre, soulignant l’importance de pouvoir s’adapter aux "changements soudains", qu’ils soient d’origine humaine ou naturelle.
Le changement climatique devrait occuper une place prépondérante au cours de ce sommet qui marque le 50e anniversaire des relations entre l’Asean et Canberra.
Les pays de la région d’Asie-Pacifique sont largement dépendants des énergies fossiles et l’Australie demeure l’un des principaux exportateurs mondiaux de gaz et de charbon thermique, extrêmement polluant.
Nickel et lithium au programme
Tous affichent le souhait de se tourner vers les énergies renouvelables, en tirant le meilleur parti de leurs richesses naturelles, tels que leurs vastes gisements de minerais essentiels.
"Les pays de l’Asean ont besoin de plus d’énergie s’ils veulent continuer à développer leurs économies", estime Rahman Yaacob, analyste régional à l’Institut Lowy d’Australie, "et l’Australie pourrait être une source de cette énergie".
L’Indonésie et les Philippines sont deux des plus grands producteurs mondiaux de nickel et l’Australie est le premier producteur mondial de lithium, des métaux essentiels à la fabrication des batteries pour les voitures électriques.
Jakarta et Canberra ont commencé à étudier la manière dont ils pourraient ensemble augmenter la fabrication de véhicules électriques.
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