- Julien Mazzoni | Crée le 28.03.2025 à 09h40 | Mis à jour le 28.03.2025 à 09h44ImprimerLe Premier ministre australien, Anthony Albanese, lors d’une conférence de presse au Parlement à Canberra, le 28 mars 2025. L’Australie organisera des élections générales le 3 mai, a-t-il déclaré, dans le cadre d’une épreuve de force sur les promesses cli Photo AFP/ MIKE BOWERSLes Australiens sont appelés aux urnes le 3 mai pour les élections générales. Le coût élevé de la vie et la pénurie de logements, le changement climatique et le nucléaire seront au cœur de la campagne, alors que le parti travailliste de centre gauche du Premier ministre, Anthony Albanese, brigue un second mandat de trois ans.
Les Australiens seront appelés aux urnes le 3 mai pour renouveler leur Parlement pour trois ans, a annoncé jeudi le Premier ministre Anthony Albanese, un scrutin qui aura des allures de confrontation sur le changement climatique, l’énergie nucléaire et l’emballement du marché de l’immobilier.
Après près de dix ans dans l’opposition, le Parti travailliste de centre gauche d’Anthony Albanese était arrivé au pouvoir en mai 2022 avec une courte majorité de 77 députés sur 151 et 40 sénateurs sur 76, chassant le gouvernement conservateur profondément impopulaire de Scott Morrison.
Mais M. Albanese a du mal à convaincre sur sa vision pour l’économie du pays, et l’engouement initial pour cet homme de 62 ans aux origines italiennes et populaires, premier chef du gouvernement de l’histoire du pays à ne pas porter un nom anglo-saxon ou celtique, s’est évaporé ces derniers mois.
"Ces dernières années, le monde a beaucoup mis à mal l’Australie en ces temps incertains", a déclaré le Premier ministre à des journalistes. "Grâce à la force et à la résilience dont notre peuple a fait preuve, l’Australie franchit l’obstacle. Aujourd’hui, le 3 mai, vous choisirez la façon d’aller de l’avant."
Dur à cuire
Selon les sondages, Anthony Albanese est au coude-à-coude avec le conservateur Peter Dutton, 54 ans, un ancien inspecteur de police à la réputation de dur à cuire qui souhaite réduire l’immigration et revenir sur l’interdiction de l’énergie nucléaire.
L’Australie, superpuissance minière, va choisir entre deux candidats aux idées radicalement opposées sur le changement climatique et la réduction des émissions.
Le gouvernement Albanese a engagé l’Australie sur le chemin de la décarbonisation, posant les bases pour un futur où le minerai de fer et l’exportation de charbon ne domineront plus l’économie.
Son slogan électoral est "Construire l’avenir de l’Australie", un programme qui prévoit d’importantes subventions pour les énergies renouvelables et l’industrie verte.
À l’opposé, M. Dutton dont le slogan est "Remettre l’Australie sur les rails" a promis qu’il se débarrasserait des objectifs de réduction des émissions à court terme.
Sa politique emblématique est un projet de près de 200 milliards d’euros pour construire sept réacteurs nucléaires, et pouvoir ainsi se passer de la nécessité d’augmenter la part des énergies renouvelables.
Les sondages montrent également que la montée des prix et le coût élevé de l’immobilier domineront les débats durant la période électorale.
Pendant le mandat de M. Albanese, l’inflation a pu être contrôlée, passant de 7,8 % en 2022 à 2,4 % en décembre 2024. Mais de nombreux foyers souffrent toujours des prix élevés de la nourriture, de l’essence et de l’électricité.
Mêmes inquiétudes du côté de l’immobilier. La ville de Sydney figure désormais à la deuxième place du palmarès des villes les moins abordables au monde, devancée seulement par Hong Kong. M. Albanese comme M. Dutton ont promis de s’attaquer à la surchauffe des prix du logement.
"Combattre les conservateurs"
Anthony Albanese a passé le plus gros de sa vie d’adulte en politique, gravissant les échelons du Parti travailliste depuis sa jeunesse. Il a déclaré par le passé que son but dans la vie était de "combattre les conservateurs".
Peter Dutton est un ancien inspecteur de la brigade des stupéfiants. Il devra s’efforcer d’adoucir son image s’il veut être élu, estiment les analystes.
Dans le gouvernement conservateur qui a précédé celui d’Albanese, M. Dutton a occupé des portefeuilles importants tels que la Défense, les Affaires intérieures et l’Immigration, et a été critiqué pour son traitement intransigeant des demandeurs d’asile.
La politique australienne a longtemps été dominée par le Parti travailliste de gauche de M. Albanese et les Libéraux conservateurs de M. Dutton.
Mais la déception croissante des électeurs envers les partis traditionnels a enhardi un groupe d’indépendants qui prônent une plus grande transparence et des progrès en matière de climat.
Les sondages indiquent que plus d’une dizaine de députés non-alignés pourraient détenir l’équilibre du pouvoir au sein de la Chambre des représentants, ce qui donnerait lieu à la formation d’un gouvernement minoritaire, chose très rare en Australie.
Les deux principaux partis s’accordent largement sur les questions de défense et de sécurité nationale, prônant la poursuite du rapprochement militaire avec les États-Unis. Mais leurs programmes diffèrent concernant la Chine.
Tandis qu’Anthony Albanese s’est rapproché du partenaire commercial-clef qu’est Pékin, le gouvernement conservateur précédent s’était montré critique envers la Chine, déclenchant une guerre commerciale qui a coûté des milliards de dollars à l’économie australienne avant de se calmer fin 2024.
-
-
DANS LA MÊME RUBRIQUE
-
VOS RÉACTIONS
- Les transports aériensà consulter ici