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    Pacifique
  • AFP | Crée le 26.08.2024 à 14h12 | Mis à jour le 26.08.2024 à 16h10
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    Le sommet du Forum des îles du Pacifique s’est ouvert ce lundi matin en présence notamment du prince héritier des Tonga Tupouto’a 'Ulukalala (au centre à gauche) et du secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres (au centre à droite). Photo Mary Lyn FONUA / AFP
    Le sommet du Forum des îles du Pacifique (FIP) s'est ouvert lundi dans le royaume de Tonga à "un moment crucial" pour la région, confrontée notamment à la hausse du niveau de l'océan, les Tuvalu appelant "les pollueurs à payer" les coûts liés au changement climatique, mais aussi à la rivalité sino-américaine, ou encore aux violences en Nouvelle-Calédonie.

    Au premier jour du sommet, ce lundi, un tremblement de terre de magnitude 6,9 a secoué le royaume de Tonga, selon le service sismologique américain (USGS), déclenchant seulement de brèves évacuations au niveau de la côte mais aucune alerte au tsunami. Un chœur ainsi que les élèves d’une école de danse en habits traditionnels ont accueilli les dirigeants conviés au sommet, organisé jusqu’à vendredi dans la capitale, Nuku’alofa. "Nous nous rassemblons à un moment crucial dans l’histoire de notre région […] Nous sommes en première ligne de la bataille contre le changement climatique", a déclaré le secrétaire général du FIP, Baron Waqa, de l’île de Nauru.

    Le ministre du Climat de l'archipel des Tuvalu, un petit Etat de basse altitude, Maina Talia, a exhorté les "pays les plus pollueurs" à assumer financièrement les coûts croissants liés au changement climatique, estimant que "le principe du pollueur-payeur doit être mis sur la table".

    "Si nous sauvons le Pacifique, nous sauvons le monde"

    Le FIP regroupe 18 Etats et territoires associés, dont la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. Beaucoup de ses membres sont aujourd’hui menacés d’anéantissement pur et simple par la montée du niveau de l’océan due au réchauffement climatique. Un pays comme les Tuvalu (point culminant : 4,6 mètres) pourrait ainsi disparaître sous les flots d’ici trente ans.

    Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres est invité au sommet pour souligner l’ampleur de la menace climatique. "Les décisions que les dirigeants du monde prendront dans les années à venir détermineront le sort, d’abord des insulaires du Pacifique, et ensuite du reste du monde", a prédit M. Guterres. "Si nous sauvons le Pacifique, nous sauvons le monde."

    Les participants au sommet devraient lancer un nouvel appel en faveur d’un fonds local d’adaptation au changement climatique face au tarissement des aides étrangères.

    Ils se pencheront aussi sur la candidature de l’Australie, l’un des principaux exportateurs mondiaux de charbon et de gaz, à l’organisation de la conférence sur le climat COP31 en 2026.

    Rivalité sino-américaine

    Le stade couvert où se tient le sommet de Nuku’alofa, d’un coût de 25 millions de dollars (2,66 milliards de francs), est un cadeau de la Chine. Pékin courtise résolument les petits pays du Pacifique, utilisant ses largesses pour construire complexes gouvernementaux, salles de sport, hôpitaux et routes. Craignant que la Chine n’en profite pour installer des bases militaires permanentes dans la région, les États-Unis et l’Australie ont contre-attaqué en distribuant de l’aide, en signant des accords bilatéraux et en rouvrant des ambassades désaffectées depuis longtemps.

    Une dette de 130 millions de dollars

    La délégation américaine au forum est conduite par Kurt Campbell, l’un des artisans clés des efforts déployés par les États-Unis pour contenir les ambitions de la Chine dans le Pacifique.

    Endetté, le royaume de Tonga est considéré comme particulièrement vulnérable aux pressions économiques de la Chine. Il doit à la banque chinoise d’exportation quelque 130 millions de dollars (13,85 milliards de francs), soit environ un tiers de son produit intérieur brut. "Nous sommes au carrefour d’intérêts géopolitiques mondiaux", a déclaré Baron Waqa, pourfendeur de la rivalité américano-chinoise dans la région. "Nous devons rester vigilants sur les problèmes de sécurité régionale."

    Crise en Nouvelle-Calédonie

    A ces problèmes s’ajoutent les violences qui font rage depuis mai en Nouvelle-Calédonie, membre à part entière du FIP. Le sujet a été rapidement abordé au premier jour du sommet. "Nous devons aboutir à un consensus sur notre vision pour une région de paix et de sécurité", a lancé le Premier ministre tongien Siaosi Sovaleni. VAant de poursuivre : "Nous devons honorer la vision de nos ancêtres sur l’autodétermination, y compris en Nouvelle-Calédonie."

    Les violences, qui y ont fait onze morts, ont éclaté le 13 mai pendant l’examen à l’Assemblée nationale du projet de réforme électorale, accusé par ses détracteurs de marginaliser la population autochtone kanak. Cette réforme a été depuis suspendue mais les indépendantistes, qui en demandent l’abandon pur et simple, restent mobilisés. La cause kanak trouve un large écho dans le bloc Pacifique, qui regorge d’anciennes colonies aujourd’hui farouchement fières de leur indépendance. M. Waqa a notamment critiqué le transfèrement en France métropolitaine de détenus indépendantistes arrêtés pendant les émeutes.

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