Ces dernières années, on entendait surtout parler de Bill Ravel pour ses affaires. En février de cette année, il avait notamment été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis pour corruption active. Il avait fait des versements en liquide au syndicaliste Cyril Le Gayic (condamné à la même peine) pour acheter la paix sociale et faire décharger son pétrolier tranquillement. Une affaire mise au jour en 2012.

Dans un portrait paru dans Les Nouvelles calédoniennes en 2013, Yann Mainguet retraçait ses débuts : parti de rien. Maurice-Gaspard Ravel est arrivé en Nouvelle-Calédonie pour son service militaire en 1959. Il est rapidement surnommé Billy the Kid pour ses prouesses au tir, ce qui deviendra Bill et restera son pseudo. Après son service, il devient garagiste, puis hôtelier, restaurateur et enfin il crée la société française de navigation, la Sofrana, avec deux partenaires. Le chiffre d’affaires annuel atteint rapidement des milliards de francs.

"Quelqu’un de toujours “borderline”"

Puis l’entreprise de Bill Ravel grandit et devient un groupe qui comprend des assurances, du tourisme, de l’immobilier même selon certains. "C’est un type qui a 100 idées par jour. Dans le lot, il y en a 99 à jeter, et une géniale", résumait à l’époque un intervenant dans le milieu économique, qui admet avoir vu "quelqu’un de toujours “borderline”".

En 1983, Air Calédonie International lui confie la direction de la compagnie.

Maurice-Gaspard Ravel quitte la Sofrana en 1992 et file s’occuper de ses affaires polynésiennes. Patron de Pétrocéan, il est à l’origine du projet King Tamaota aux Raromata’i. Et avait même parlé de lancer une compagnie aérienne concurrente à Air Tahiti en 2017.