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  • Charlie Réné / Radio 1 Tahiti | Crée le 26.03.2024 à 15h09 | Mis à jour le 26.03.2024 à 15h11
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    Solène Belaouar est la procureur de la République à Papeete depuis septembre 2023. Photo Charlie Réné / Radio 1 Tahiti
    Un jeune majeur et un mineur de 17 ans sont poursuivis pour violences aggravées après l’agression de deux Australiens dans la nuit de vendredi à samedi sur le front de mer de Papeete. Des faits " très inquiétants " pour la procureur de la République Solène Belaouar, qui note que les jeunes mis en cause n’ont pas de casier judiciaire, n’étaient sous l’emprise ni de l’alcool ni de stupéfiants… Ce serait une simple bousculade qui serait à l’origine de l’agression, qui s’est passée sous le regard de trois autres membres du groupe, dont un enfant de 12 ans. Pour la procureur le " désœuvrement " et le manque d’encadrement d’une partie de la jeunesse sont en cause. Le point avec notre partenaire Radio 1 Tahiti.

    Ils ne sont finalement que deux à être poursuivis. Ce week-end, la Police nationale a procédé à cinq interpellations après l’agression violente de deux touristes Australiens sur le front de mer de Papeete. Comme l’a révélé Tahiti infos, les deux quinquagénaires ont dû être évacués vers le CHPF après avoir été pris à partie par un " groupe de jeunes " près de la station de taxi du Vaima. Vu l’état des deux victimes, l’attaque a été des plus violentes : nez, dents et côte cassés, ecchymose et visage ensanglantés. Un des deux Australiens a même dû être placé sous oxygène pendant plusieurs heures. Cinq personnes, donc, ont rapidement été emmenées au poste, et après audition, trois ont été mises hors de cause : ils n’auraient été que " spectateurs " des coups assénés par les deux autres, contre qui des poursuites ont immédiatement été lancées.

    Une agression et une tentative de vol

    "Il y a un jeune majeur d’une vingtaine d’années qui a été déféré dimanche [lundi en Calédonie] pour être placé en détention provisoire et qui sera jugé ce lundi après-midi en comparaison immédiate", détaille la procureur de la République Solène Belaouar. "Il y a aussi un grand mineur, qui a presque 18 ans, qui lui a été placé sous contrôle judiciaire pour comparaître devant le tribunal pour enfants le 29 avril. Ils se voient tous les deux reprocher des violences aggravées, en réunion, commises avec préméditation. Et concernant le majeur, on lui reproche également un fait de tentative de vol pour avoir 'fait les poches' des touristes durant l’agression ".

    " Tout part d’une bousculade involontaire "

    Une agression d’un genre heureusement peu fréquent à Tahiti. Mais les faits sont tout de même jugés " très inquiétants " par la représentante du parquet. De par leur violence, bien sûr, ou parce que les deux jeunes mis en cause n’ont aucun casier judiciaire. Aussi parce que le contexte qui a amené à cette agression est d’une dramatique banalité. " Il ne ressort pas des investigations un scénario tel qu’on peut le connaître dans certaines zones touristiques dans l’Hexagone, à savoir que les touristes auraient été repérés, ciblés, pour être dépouillés parce qu’on présume qu’ils sont porteurs de valeurs, reprend la procureur. Là tout part en fait d’une forme de bousculade involontaire dans la rue, après deux heures du matin, en sortant de restaurant ou de boîte de nuit, selon les uns ou les autres. Une bousculade qui a été mal interprétée et mal prise par le groupe de jeunes qui a donc décidé d’en découdre et qui, c’est pour ça que je parle de préméditation, a suivi les deux touristes avant de les frapper ".

    Un enfant de 12 ans sur les lieux : le juge des enfants saisi

    Il faut aussi noter que, malgré l’heure tardive, les assaillants n’étaient ni en état d’ébriété ni sous l’emprise de stupéfiants, circonstances qui auraient d’ailleurs été aggravantes dans les poursuites lancées par la justice. Seules les victimes étaient alcoolisées. Qu’est-ce qui a pu entraîner un tel déchaînement de violence ? Pour Solène Belaouar, c’est avant tout l’oisiveté de ces jeunes qui doit interroger. " Mon interprétation, c’est qu’au-delà de cette bousculade involontaire, on a ici le résultat d’une forme de désœuvrement de jeunes qui sont dans les rues de Papeete la nuit, notamment des mineurs, pointe la magistrate. Dans le groupe interpellé puis relâché, il y avait notamment un mineur de 12 ans pour qui il n’y a pas d’infraction pénale démontrée. En revanche, le parquet a saisi le juge des enfants pour qu’il soit fait un point sur la situation de ce mineur qui n’a rien à faire dans les rues de la ville la nuit ".

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